Essai Nissan X-Trail 7 places, uniquement pour cruiser à 90 km/h ?Environ 12 minutes de lecture

Dans cette version e-Power et e-4orce, le X-Trail 7 places cumule les technologies Nissan. Nous allons tester le résultat sur la route durant une semaine et s’apercevoir que ce SUV hybride préfère certaines allures bien spécifiques.

Le contexte de l’essai

J’avais déjà rencontré le Nissan X-Trail lors de cette fameuse journée des e-trophées AM-AM en juin 2023. Autant citer les grands auteurs (donc soi-même) : « il a obtenu mes faveurs pour son agrément et son confort. De la grosse bagnole typée à l’américaine. Ce SUV japonais devrait arriver en essai sur Hoonited prochainement. » Vous voyez, on tient nos promesses ici. Toutefois, 30 km sur des départementales dégagées ne peuvent clairement pas constituer un essai suffisant. Nous avons donc testé la version 7 places e-Power et e-4orce sur 472 km et les éléments d’appréciation deviennent plus bien exhaustifs.

e-Power et e-4orce pour le Nissan X-Trail 7 places

Ceux qui ont déjà lu mes articles sur le Qashqai et l’Ariya ne seront pas dépaysés concernant ces termes marketing techniques. Pour les autres, on se fait un petit rappel car j’suis définitivement un mec sympa et que j’aimerais que tout le groupe suive au même rythme (il en sera aussi question dans cet essai). Alors on commence par l’e-Power. Il s’agit d’une sorte d’hybridation. Habituellement, le moteur thermique et le moteur électrique fonctionnent alternativement ou ensemble pour mouvoir la voiture. Chez Nissan, le moteur thermique alimente un moteur électrique qui entraine à lui seul les roues du SUV. Dans notre cas du X-Trail e-4orce, ce sont deux moteurs électriques d’une puissance cumulée de 213 ch (157 kW) qui permettent donc une transmission intégrale.

La transmission intégrale en SUV

Tout comme pour le Subaru Solterra, je n’ai pas du tout mis à l’épreuve ce X-Trail dans des chemins boueux ou des passages tortueux. Dès lors, à quoi ça sert d’avoir 4 roues motrices ? Cela aide clairement pour la motricité mais je n’irai pas jusqu’à dire pour la sécurité. Dans mon inconscient collectif personnel, je retiens parfois qu’une transmission intégrale aide dans les situations difficiles. Cela est vrai quand on dépasse les limites. Autrement, dans le quotidien, avec l’ABS et l’ESP, il faut être bien débile pour se planter sévèrement donc même un X-Trail en traction ne serait pas dangereux en lui-même. Je reviens donc à la puissance passée au sol, cela fonctionne correctement pour les 213 ch et le 0 à 100 km/h en 7,2 secondes, encore faut-il appuyer à fond sur la pédale d’accélérateur qui dispose d’une amplitude maximale.  

Le moteur thermique du Nissan X-Trail 7 places : encore un 3 cylindres !

Ce X-Trail se dote d’un 3 cylindres 1,5 l de 158 ch (contre 136 ch pour le Qashqai) et je n’aime toujours pas les 3 cylindres. Ce sont des moteurs trop petits pour des grosses bagnoles. Et même sur les petites bagnoles, je ne les aime pas. Sauf à la limite sur le Bayon même si je pourrais en faire un (jambon-)fromage. Le moteur semble souffrir à chaque accélération et le son émis m’apparait désagréable, notamment comme des grincements à froid avant d’alimenter suffisamment le moteur électrique.

Résultat avec le X-Trail, on a bien les défauts d’un 3 cylindres mais ceux-ci semblent moins rédhibitoires que dans le Qashqai. On ne peut pas miser sur les 22/23 chevaux supplémentaires (en thermique/en électrique) pour expliquer cette différence car le X-Trail pèse 280 kg de plus. De ce fait, l’insonorisation est clairement meilleure, comme si on en avait pour notre argent dans ce segment supérieur des SUV familiaux face aux SUV compacts.

Comme une CVT mais en mieux

L’agrément moteur s’entache souvent d’une dissociation entre le bruit et la performance. Avec ce X-Trail, on semble retrouver aussi les défauts d’une boîte CVT, parfaite en ville mais terriblement laborieuse sur voies rapides. Toutefois, ce n’est pas totalement le cas. Lorsqu’on veut réellement accélérer, on y arrive en réveillant le moteur thermique et la magie s’opère. Je m’emballe, comme le 3 cylindres. A contrario, sur des phases classiques à allure modérée, on retrouve une souplesse extrêmement appréciable. Surtout avec la e-Pedal. Ce « mode brake » qui permet le freinage régénératif et donc la conduite à une pédale. Après Tesla, c’est le plus efficace. Cependant, après le Qashqai et l’Ariya, je le trouve moins efficient. En levant le pied de l’accélérateur à plus de 70 km/h, on ralentit moins bien que sur les deux autres modèles. Rien de bien dramatique mais un peu décevant.

Le confort à l’américaine

Lors de ma prise en main en juin dernier, j’avais trouvé le X-Trail particulièrement confortable. Forcément, j’étais entièrement dans sa zone de confort : les départementales. On est bien installé dans les sièges avec une bonne position de conduite, tranquille, le coude gauche à la portière et le coude droit sur l’accoudoir central. On garde un filet de gaz pour maintenir les 90 km/h. Le silence est de mise avec un moteur électrique en action et aucun bruit d’air.

Par contre, en ville, les suspensions deviennent légèrement trop raides. C’est léger mais ça pourrait être plus souple. À l’inverse, sur autoroute à 130 km/h, le moteur thermique revient souvent pour se signaler à nos oreilles et les bruits d’air deviennent plus présents. Pour autant, on reste dans l’acceptable. On notera que la climatisation en mode automatique génère un son exagéré dans l’habitacle, comme toujours avec les 100 % électriques, silencieuse par essence.

La conduite (pas du tout) dynamique

Ce X-Trail est un SUV familial donc il n’est pas fait pour les circuits. Cela tombe bien car il ne pourrait pas y survivre. Son roulis reste important à chaque courbe et ce véhicule 7 places rappelle son poids de 1 965 kg. Les modes de conduite (tout-terrain et snow non-testés) changent la réactivité et en « sport », on retrouve les 213 chevaux. Toutefois, en ville, le mode « éco » répond complètement aux attentes pour une conduite fluide et souple avec toujours l’e-Pedal à activer après chaque redémarrage. Les aides fonctionnent bien, l’affichage tête-haute apparaît lisiblement et la conduite autonome de niveau 2 pèche parfois dans les courbes trop marquées. Encore une fois, ce Nissan aime les lignes droites étatsuniennes.

La vie à bord du Nissan X-Trail 7 places

Comme pour toutes les Nissan essayées, j’aime bien l’ergonomie de l’écran et des compteurs de 12,3 pouces chacun. Déjà, on se connecte à Android Auto facilement, sans jamais de problème. Ensuite, on peut visualiser toutes les informations sur les compteurs avec la modification de plusieurs réglages et enfin, on s’y retrouve rapidement dans l’ergonomie proposée. Petit bonus, j’aime bien l’esthétique de l’ensemble. Ce que j’aime moins, c’est le message d’information sur les services connectés qui s’affiche et qu’il faut valider à chaque démarrage.

Autre désagrément, le bouton de la caméra 360 à l’extrémité droite alors qu’il pourrait s’inverser avec le bouton du mode jour/nuit bien moins utile. En effet, malgré sa taille de 4,68 de long et 1,84 m de large, on se faufile sans crainte grâce à l’excellente caméra 360. Elle fait mon bonheur à chaque approche de rue étroite et de trottoirs agressifs. Un outil indispensable à mes yeux de piètre manœuvreur.

L’intérieur et l’extérieur

C’est la fête des couleurs et des matières à l’intérieur de ce X-Trail dans la fintion Teckna (qui reprend des éléments du Teckna+ comme le beau et grand toit panoramique et le système audio Bose correct de 10 haut-parleurs). Finalement, j’aime bien les intérieurs clairs malgré leur réputation d’être salissant. Ce beige apporte encore plus de luminosité même si on regrette un peu la multitude de coloris avec du gris, du noir clair et du noir foncé puis de l’imitation bois et du plastique laqué. La qualité n’est pas incroyable mais elle demeure acceptable.

Sur le gros volant, pas de bouton mute. La climatisation tri-zone se règle aisément avec des boutons physiques mais elle ne semble pas synchronisable avec celle des places à l’arrière. C’est bizarre. Ou je n’ai pas compris le système. Les sièges à réglages électriques sont ultra chauffants donc on restera souvent sur le niveau 1 et non le 3. Le sélecteur de vitesses accroche parfois notamment pour la marche arrière car il faut bien engager la gâchette et on ne comprend pas forcément si on a démarré ou non.

Pour le design du Nissan X-Trail 7 places, il me correspond car j’apprécie les gros trucs rectangulaires. J’ai l’impression de lignes relativement neutres dans le temps avec le fait de rester donc moderne pendant quelques années encore. La calandre reprend la signature stylistique de Nissan avec des feux longs et étirés. Les différentes parties noires en plastique contrastent avec le chrome et la couleur Orange Arizona. Arizona, comme par hasard, encore les States. Une teinte foncée qui tend vers le marron, exactement comme j’aime. Les jantes de 19 pouces restent proportionnées dans leurs pneus de SUV.

Les places arrière et le coffre

Contrairement au Qashqai qui manquait vraiment de place pour les passagers à l’arrière, dans ce X-Trail, on comprend les 10 000 € supplémentaires. Outre un meilleur agrément de conduite, on a clairement plus de places. Avec ce tarif à 54 650 € et quasiment tous les équipements possibles, les trois passagers pourront accéder facilement grâce à une ouverture des portières à 85° et étendre leurs jambes ou leurs têtes. Bon, c’est plus rare d’étendre sa tête.

Le bât blesse concernant les places dans le coffre. Nous avons donc la version 7 places avec une banquette coulissante de 22 cm. Cependant, on accède difficilement à deux strapontins puis on ne sait plus où mettre ses jambes. Même pour des enfants, cela ressemble à une punition. De plus (enfin de moins) le coffre perd du volume (par rapport à la version 5 places et ses 575 litres) et ne dispose que de 485 litres et même 177 quand les dernières places sont déployées. On s’en sort mais cela ne vaut pas un vrai 7 places comme le Ford Explorer. Le hayon électrique émet un bip à la con qui m’agace perpétuellement mais moins que celui du Solterra. 

Les consommations

Exactement comme pour le Qashqai, les consommations déçoivent en X-Trail : 7,1 km/100 km avec des trajets mixtes et une conduite souple régulière sur 472 bornes. Elles montent même à 8,6 l/100 km sur les 6 653 derniers kilomètres. Pour mon trajet au boulot, c’est du 7,6 l/100 km avec de la Francilienne sans bouchons (oxymore), merci aux vacances scolaires.

Il est question de verre à moitié plein ou à moitié vide. À moitié plein, c’est bien pour un SUV familial. À moitié vide, c’est quelconque pour une hybridation et une innovation technologique. Lors d’une utilisation majoritairement en ville, on pourra tourner à moins de 6 litres. Autrement, sur autoroute, c’est automatiquement plus de 8 litres. Donc on retombe sur nos (3) pattes (blague de motoriste) pour dire et confirmer que la conduite à allure modérée reste la plus adaptée. On pourra parler d’un manque de polyvalence mais cela ne serait pas juste car ce X-Trail peut parfaitement rouler sur autoroute. Il le fera un peu moins bien qu’en ville et qu’en péri-urbain.

En conclusion

Ce Nissan X-Trail 7 places permet de profiter d’un quotidien dans des conditions agréables par le confort des sièges et de sa position de conduite ainsi qu’un silence majoritairement présent. Entre son moteur électrique, sa e-pédal et sa caméra 360, on apprécie la conduite fluide et à allure modérée. Toutefois, quand le 3 cylindres se réveille, il faut une bonne insonorisation pour lutter contre ses bruits disgracieux. Heureusement pour nous, cela reste ponctuel. Contrairement à son manque de dynamisme et ses places étroites dans le coffre qui perdurent quelles que soient les situations. Au final, ce SUV familial en e-Power et e-4orce s’en sort par une ergonomie pertinente à son volant et un agrément apaisant dans cette catégorie des hybrides.  

Toutes les photos du Nissan X-Trail 7 places

Les notes et les +/- sont à découvrir après les photos dont les 6 belles par @LeStagiaire.