La MG3 Hybrid+ propose une hybridation efficiente et une puissance de 195 ch pour 24 140 € avec toutes les options. Un essai d’une semaine pour savoir si c’est vraiment imbattable comme rapport prestations/prix. Même si on le sait déjà car c’est dans le titre.
| Marque et modèle | MG Motors MG3 Hybrid+ |
| Version/finition | Hybride – Luxury |
| Prix du modèle essayé | 24 140 € |
| Kilomètres parcourus | 449 km |
| Consommation constatée | 4,9 l/100 km |
| Type de moteur | 4 cylindres 1,5 l de 102 ch + 1 moteur électriques de 136 ch |
| Puissance | 195 ch |
| Couple | 230 Nm |
| Boîte de vitesses | Automatique à 3 rapports |
| Transmission | Traction |
| Poids à vide | 1 285 kg |
| Accélération (0 à 100 km/h) | 8 s |
| Vitesse maximale | 170 km/h |
| La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
À l’annonce de sa sortie en février 2024, j’ai tout de suite tiqué sur la puissance de cette MG3 Hybrid+ : 195 chevaux pour une citadine polyvalente, c’est beaucoup ! Bien que l’hybridation puisse fausser le ressenti, je ne m’attendais pas à cette proposition. Surtout avec un prix débutant à 20 000 €. Par contre, on avait un physique peu attrayant à ce montant. Pas de quoi m’empêcher de la tester pour évaluer par moi-même si l’usage valait le plumage de sa fiche technique.
MG3 Hybrid+ : un physique de vieille Madza
On commence donc par son allure de Mazda2 (3ème génération) datant de 2015. La peinture « Como Blue » à 650 € apporte un peu de couleur vive et on appréciera le dessin sympa des petites jantes de 16 pouces. Clairement, on n’aura pas de coup de cœur pour sa ligne relativement fadasse. Néanmoins, c’est peut-être le but afin de convenir au plus grand nombre. Car elle s’adresse définitivement à la foule, cette MG3. Notamment si on n’a pas d’exigences démesurées. Mais un peu quand même.
Le match des citadines
Habituellement, pour ceux qui s’en tapent des bagnoles, je conseille une Suzuki ou une Dacia car c’est plat du pied, sécurité. Oui, j’aime les métaphores (et les voitures) de footballeurs. Là pour ceux qui veulent un bon prix avec une boîte automatique et des éléments de confort, je ne vois pas qui peut rivaliser. Alors je vois un peu sur le papier grâce au comparatif de Nicolas Meunier avec les Renault Clio, Peugeot 208 et Toyota Yaris. Sauf que si on prend les finitions haut de gamme, comme la Luxury sur ma MG3 Hybrid+ à l’essai, aucune des concurrentes ne parvient à rivaliser. C’est un peu le leitmotiv de cet essai car en soi, cette voiture n’est pas exceptionnelle et elle a ses défauts, mais sont-ils rédhibitoires ?
Les défauts de la MG3 Hybrid+
On démarre avec ce qui me soûle le plus, surtout quand ça me paraît simple. L’ergonomie et les bugs de l’écran. Déjà que celui-ci est un peu lent, j’ai rencontré des erreurs quotidiennement. Soit un écran noir, soit un message d’alerte ne disparaissant jamais, soit une musique à fond, soit la radio qui reste allumée en sortant du véhicule.
C’est moins dramatique que sur la MG4 mais on reste dans la même (mauvaise) dynamique. Comme d’habitude, MG Motor indique que les améliorations vont arriver par des mises à jour. C’est assez contrariant de jouer les cobayes alors que la caisse est en vente libre. Dans un autre genre, on peut ajouter deux favoris sur le volant pour accéder plus rapidement aux menus. Sauf que ceux-ci deviennent invalides si on a affiché Android Auto (connexion filaire obligatoire). Il faut cliquer sur un bouton physique du tableau de bord pour ensuite repasser par le volant.
Pour les bips de survitesse et de changement de limitation, on pourra les désactiver en 3 clics, après chaque démarrage. Toujours la même galère pour régler la clim avec des touches tactiles d’autant plus que celle-ci envoie de l’air très chaud ou très froid, donc on doit souvent y revenir pour trouver un réglage satisfaisant. Sinon, l’affichage est lisible (et joli) tant sur l’écran central de 10,25 pouces que sur celui des compteurs de 7 pouces. Il faudra un délai d’adaptation pour les boutons sur le volant mais on y retrouvera un demi-bouton mute (car on peut aussi basculer sur d’autres informations). La sono est basique.
La vie à bord
D’une façon générale, l’intérieur de la MG3 Hybrid+ manque de gaîté. C’est noir ou gris. Pour autant, cela ne me dérange pas car la taille des ouvrants et du pare-brise favorise l’apport de luminosité. Les plastiques se révèlent durs mais loin d’être désagréables au toucher. J’ai même été étonné par la qualité de l’assemblage. Sauf pour un bruit parasite spécifique provenant de l’aération. Comme si une feuille était coincée dedans ou un bout de plastique qui se baladait. Mais pas tout le temps. Enfin, dans 80 % du temps au volant. On arrive à la même logique pour les sièges. Sûrement aussi un défaut de confection car j’ai eu mal au cul pendant une semaine. En cause, des morceaux de plastique dans les sièges, au niveau du coccyx. L’information est connue et va être remontée à l’usine.
Globalement, je n’ai pas apprécié la position de conduite. Heureusement que l’excellent calibrage des suspensions gommait bien les irrégularités du bitume. On pourrait presque parler de confort premium. Tout comme son volant chauffant (en plus des sièges) et son admirable caméra 360. Etonnante et peut-être pas utile vu le gabarit mais je ne crache pas dessus. La molette – pour avancer ou reculer – est parfois récalcitrante, même en appuyant correctement sur la pédale de frein.
Pour voyager à 4 adultes, on aura suffisamment de place. Evidemment à condition de se limiter sur les bagages car le coffre de 293 litres ne fera pas de miracle. On ne peut pas y loger un sac de golf. Mais deux sacs de tennis sauront s’y mettre. Cette MG3 Hybrid+ mérite largement le terme de citadine polyvalente car elle offre réellement plusieurs usages. Grâce notamment à son hybridation et à sa puissance cumulée.
L’hybridation de la MG3 Hybrid+
On reviendra sur d’autres défauts plus tard mais on va s’attarder sur les motorisations. D’abord un moteur thermique 4 cylindres 1,5 l de 102 ch. On est content d’échapper à un 3 cylindres. Ensuite un moteur électrique de 136 ch. Enfin, le tout se cumule pour obtenir 195 ch. Ils sont tous là. Surtout en « mode sport » qui facilite des accélérations plus réactives. Un peu comme le Nissan X-Trail e-Power ou le RAV4 PHEV, la technologie est étonnante. En résumé, le moteur thermique alimente le moteur électrique jusqu’à 80 km/h. Après, les deux font office de traction. Dans les faits, quand le 4 cylindres se réveille, on l’entend. À l’inverse, se déplacer en silence avec une voiture coupleuse, c’est toujours un plaisir.
La boîte à seulement 3 vitesses – pire qu’une CVT ?
Là on prend moins de plaisir, c’est avec la boîte automatique. Elle ne comporte que 3 rapports. Donc quand on navigue entre 90 et 100 km/h, elle ne sait jamais quand passer la dernière vitesse. À l’usage, c’est assez désagréable. Toutefois, est-ce pire qu’une boîte CVT avec une bobine infinie et des hurlements à la mort ? Non, c’est préférable mais pas de beaucoup. On aurait aimé un 4ème rapport pour plus de souplesse sur voies rapides. Lors des grosses accélérations, ça gueule mais ça avance. On valide le 80 à 120 km/h en 5 secondes et on comprend surtout les 8 secondes pour le à 100 km/h. En termes de performance pour ce prix, c’est encore imbattable.
La conduite de la MG3 Hybrid+
Pour les aides à la conduite, on progresse par rapport à la MG4 (c’est facile) sans atteindre la panacée notamment pour la conduite autonome de niveau 2. On a des coups de volant en permanence pour se centrer sur la voie. Puis les alertes de franchissement retentissent trop violemment malgré les réglages demandés.
Je reviens sur les deux éléments principaux de cette automobile chinoise : la performance et le confort. Rien qu’avec ça, j’apprécie l’auto. Attention à ne pas lui demander de se transformer en GTI. Le train avant ne pourra pas suivre du fait d’un manque de motricité. Tout comme le châssis. Malgré cela, ils se débrouillent correctement en conduite dynamique. On a presque un certain plaisir avec ces accélérations franches. La direction pourrait largement progresser car elle manque de consistance dès 70 km/h. Les pneus coréens Kumho Solus HS63 présentent une adhérence limitée sur sol mouillé sans jamais être dangereux. En somme, nous avons une bonne voiture pour du quotidien avec la puissance nécessaire pour doubler et s’insérer même si on est particulièrement chargés avec sa famille ou ses amis. C’est probablement la meilleure réussite avec la consommation.
La consommation en MG3 Hybrid+
Très rapidement, j’ai compris que j’allais faiblement consommer et j’aime ça pour ce segment. De nombreux trajets à 4,5 l/100 km. Pas loin des 4,4 l/100 km annoncés par la norme WLTP. Le freinage régénératif n’est pas des plus faciles à doser et il permet (presque) la conduite à une pédale. On regrettera qu’il soit au niveau 2 par défaut et qu’il faille passer au niveau 3 après chaque démarrage pour en profiter.
Sinon, j’ai un peu craqué en roulant comme un gogol avec des accélérations sans réel besoin. J’aime bien l’hybridation quand elle permet ces attaques en sortie de virage ou sur les voies d’insertion. Puis j’ai aussi pas mal roulé sur la Francilienne à 110 km/h donc on obtient finalement 4,9 l/100 km après 450 bornes. Le « mode éco » contraint fortement la puissance et j’ai préféré rester majoritairement en « mode normal ». Une conduite plus apaisée donnera une totale satisfaction avec 4,5 l/100 km. Soit plus de 750 km d’autonomie malgré un minuscule réservoir de 36 litres. C’est totalement bluffant. On a donc le meilleur des deux mondes : un couple immédiat en électrique et le plein en 3 min avec le thermique.
En conclusion
Malgré un confort de suspension, une puissance remarquable et une consommation ultra satisfaisante, je ne prendrais pas cette citadine polyvalente. Elle pourrait totalement correspondre à mes besoins avec son gabarit. Cependant, son physique peu attrayant, son ergonomie avec un écran souvent buggé, sa position de conduite perfectible et sa boîte automatique viennent contrebalancer les qualités évoquées. Autrement, pour des utilisateurs moins exigeants et surtout à la recherche de la meilleure affaire de l’année 2024, la MG3 Hybrid+ répondra totalement à la majorité. Si ces erreurs de jeunesse se corrigent dans le futur, MG Motors aura de beaux jours en France. Et en Europe.
Toutes les photos de la MG3 Hybrid+
Les très belles photos par @LeStagiaire.
