Review

Essai Renault Zoé E-Tech, la plus bruyante des électriques Environ 13 minutes de lecture

by 3 février 2023
Résumé
Marque et modèle

Renault Zoé

Prix de base

35 100 €

Prix du modèle essayé

40 500 €

Moteur

Electrique

Puissance

135 ch

Couple

245 Nm

Boîte de vitesse

Automatique

Transmission

Traction

0 à 100 kmm/h

9,5 secondes

Vitesse max

140 km/h

Longueur

4,08 m

Largeur

1,73 m

Hauteur

1,56 m

Empattement

2,59 m

Poids

1 502 kg

Km parcourus

342 km

Conso moyenne constatée

20,1 kWh/100 km

CO2

0

Puissance fiscale

4 CV

La Renault Zoé E-Tech fait partie des doyennes des voitures électriques en France. Nous allons tester sa dernière version de 2019, la R135 comme 135 chevaux.

Le contexte de l’essai

Depuis la Honda-e, je n’ai toujours pas trouvé de meilleure voiture 100 % électrique pour mes besoins (sauf les vacances à Biscarrosse). Tout le monde vous dira qu’elle est trop chère pour son autonomie limitée. Je le conteste toujours mais je veux bien réfléchir à une alternative : la Zoé. En effet, Miss Novichok l’utilise au boulot et l’adore ! Dès lors, j’ai fait une demande de prêt d’une semaine à Renault pour me faire mon propre avis. L’idée étant aussi de se projeter pour remplacer dans quelques années la 208 HDi de ma fiancée. Bon d’accord, on n’est pas fiancés mais ça fait classe d’écrire « fiancée ».

Spoiler : je ne vais pas me marier avec cette Zoé.

Malgré les années, un physique avantageux

Je ne vais pas vous vendre la Renault Zoé E-Tech comme étant la voiture la plus désirable au monde. Cependant, avec un restylage en 2019, il me semble que le design de cette citadine polyvalente reste encore d’actualité. On dirait une Clio un peu chelou et ça lui donne un air attendrissant. De plus, dans cette livrée bleue « Celadon » avec des légères touches dorées sur le bouclier avant et sur le « E » de Zoé à l’arrière ; on obtient un ensemble cohérent. À cela s’ajoute des stickers aussi dorés en contrebas des portes. Bref, elle me plait bien. Je pensais que mon avis serait partagé par ma famille. Ce fut la douche froide : « couleur fade ou horrible de vieux ». Toujours trahi par les plus proches.

La vie à bord en Renault Zoé E-Tech

En m’installant, je retrouve une sensation connue dans l’habitacle. Comme si je le connaissais déjà. Forcément, il s’agit de celui du Renault Captur E-Tech. Mon premier essai pour Hoonited en mai 2021. Mon premier essai tout court. Aussi, le volant, l’écran, les commandes de climatisation et le levier de vitesses sont exactement les mêmes. Un bon point. Un très bon point même car j’avais apprécié l’ensemble 18 mois auparavant. On trouve les menus relativement facilement et le GPS natif concoure à une bonne lisibilité des panneaux. Cependant, un message s’affiche régulièrement pour trouver des bornes à proximité mais celui-ci n’est pas lisible dans son entièreté. Restant bien lent à calculer les itinéraires, on gardera Google Maps via Android Auto qui s’appareille aisément.

La finition Iconic, la plus haute, propose des siège similicuir / tissu recyclée Recytex. Au toucher, c’est correct. Sans plus, mais correct. On reviendra sur l’assise plus tard. Pour le moment, on s’attarde sur les parties capitonnées. C’est malin, on devine que cela ne coûte pas des milliards sauf que ça donne immédiatement un aspect agréable et de bonne qualité. Sans l’être entièrement. Toutefois, bien plus que les nombreux plastiques de tous les côtés. Là, quand on passe sa main (et ses ongles), on atteint les limites du produit. Même sentiment que dans l’Opel Mokka-e. On pense au prix, 40 500 €, mais on oublie que celui-ci se compose principalement de la batterie et de la technologie électrique.

Une voiture électrique non-silencieuse

Finalement, l’intérieur propose la même cohérence que l’extérieur et on peut commencer à rouler. Première réaction dans le parc presse Renault à Boulogne, le bruit du « wouhou » à faible vitesse. Vous savez, celui des années 2010 quand les premières voitures électriques arrivaient sur nos routes. Pour permettre de les entendre et habituer les piétons à leur présence, il a fallu toutefois légiférer en 2019 pour imposer l’AVAS « Acoustic Vehicle Alert Systems » qu’on peut traduire par système d’alerte acoustique pour véhicule. J’imagine que vous êtes impressionnés par mon niveau d’anglais.

Ce dispositif émet un son de 56 décibels minimum et jusqu’à 19 km/h. POUR LES PIETONS. Sauf que Renault semble ne pas avoir compris la consigne car on l’entend fortement dans l’habitacle et surtout jusqu’à 30 km/h ! Renseignements pris auprès de mon audioprothésiste sûr, Thibault Béal ; ce volume sonore correspond à une voix normale ou à celui d’un lave-vaisselle moderne. Donc normalement, rien de dérangeant. Toutefois, la Zoé E-Tech est une voiture électrique. Et moi, dans une voiture électrique, je veux du silence. C’est même la première chose que je demande. Pour certains, cela ne posera pas de problème car ils sont probablement sourds.

Grâce au code promo « Hoonited », vous aurez 10 % de réductions chez Thibault. C’est faux. Mais je lui fais de la pub gratos car il va bientôt me payer en frites maison. Et je peux manger des frites tous les jours. Contrairement à subir un son de vaisseau spatial quotidiennement. Un matin, 40 min dans les bouchons (bienvenue en région parisienne), à me farcir le « wouhou » en permanence puisque je ne dépassais jamais les 30 km/h. J’ai appuyé de toutes mes forces sur le bouton ad hoc pour le couper. Malheureusement pour moi, une désactivation semble avoir été opérée lors d’une mise à jour. Condamné à rouler dans l’hyper espace. Entre 0 et 30 km/h.

La parfaite puissance de la Renault Zoé E-Tech

Le Renault Zoé dispose d’une qualité appréciable qu’une énorme majorité des électriques possède : le couple immédiat. En effet, avec un moteur d’une puissance de 100 kW, on obtient 136 chevaux. Sauf chez Renault qui n’aime pas arrondir comme les autres constructeurs donc on tombe à 135 chevaux. D’où son surnom : la R135. Toujours est-il qu’avec cette puissance, nous avons exactement ce qu’il faut pour un usage pertinent et polyvalent. Le 0 à 100 km/h s’atteint en 9,5 secondes mais on s’en tape puisqu’il suffit d’appuyer sur la pédale d’accélération pour doubler en toute sécurité et s’extraire du trafic si nécessaire grâce aux 245 Nm. De nouveau et j’insiste sur ce point, les voitures électriques éclatent toutes les thermiques dans cette catégorie avec le couple instantané.

L’insuffisance du mode « brake » / freinage régénératif

Autre qualité essentielle d’une voiture électrique, le freinage régénératif. Bon point pour la Renault Zoé avec un levier de vitesses agréable à manipuler et qui permet de commencer à rouler en mode « brake ». Ce fameux mode qui devrait servir à rouler via une seule pédale grâce au fait de lever son pied de l’accélérateur pour ralentir et freiner le véhicule. Celui-ci ne répond pas aux attentes. Ce freinage régénératif manque de capacité suffisante pour atteindre l’objectif. Notamment au-dessus de 70 km/h, vous êtes obligés de freiner. Autre solution, passer en mode « éco » qui bride immédiatement la puissance et qui donne de fait, plus d’assistance au freinage. Forcément, moins on va vite, plus c’est facile de ralentir. 

Première courbe, seconde désillusion

On revient aux sièges, je ne me sens pas bien installé malgré une position de conduite qui ressemble à un SUV. Donc en hauteur et normalement, ça me convient. Ici, les sièges s’avèrent trop durs sur le dossier et surtout sans renfort latéral. À la moindre courbe péri-urbaine, en restant aux vitesses réglementaires, on valdingue d’un côté ou de l’autre. Reste à ajouter une direction complètement floue, du roulis même dans des ronds-points et on a le summum de l’inconfort routier. Je repense à Mathias, blogueur émérite, qui roule aussi en Zoé pour le boulot. Il l’aime bien. Je sais pourquoi il l’aime bien. Nous avons tellement l’habitude de rouler avec des poubelles au travail qu’une Zoé nous change la vie. Cependant, quand on remet sa casquette d’essayeur, on ne peut plus s’accommoder du simple fait qu’elle soit coupleuse.

Les aides à la conduite de la Renault Zoé E-Tech

Le régulateur de vitesse adaptatif ou conduite autonome de niveau 2 : la Zoé ne connaît pas. Dès lors, il faut se rappeler au bon souvenir de la pédale de gauche pour freiner. Par contre, elle sait bien reconnaître le franchissement de ligne, les panneaux de vitesses et les radars. La bonne caméra de recul permet de manœuvrer facilement. Une nouvelle fois, à faible vitesse, les problèmes reviennent. En passant à un mètre d’un véhicule, ça bipe ! Une sensibilité bien trop grande des détecteurs frontaux et latéraux qui ajoute du stress.

Pour se garer, le « park assist » devrait vous aider. Parfois, il passe huit jours à trouver l’emplacement. Parfois, il fonctionne très bien. Pour autant, encore traumatisé par la jante niquée sur la Tesla Model Y Performance, je n’ai pas réussi à faire confiance à cette machine qui effectuait un créneau bien trop près du trottoir à mon goût.

Les (presque) dernières informations sur la Renault Zoé E-Tech

À partir de 110 km/h, les bruits d’air apparaissent. Rien de bien méchant car les jantes de seulement 16 pouces limitent la casse. Le son des sept enceintes Bose ne procure pas un audio aussi harmonieux que les neufs enceintes Bose du Captur, à peine correct en Zoé.

Comme pour les sièges à l’avant, ceux de l’arrière n’amènent pas plus de confort. C’est raide et les grands d’1m87 comme @Vtyok toucheront le plafond. On a bien trois places et on a surtout un bon volume de coffre avec 338 litres. De plus, les câbles se rangent facilement sous la trappe. J’en avais un 3ème en option pour recharger jusqu’à 50 kWh.

La recharge et la consommation en Renault Zoé E-Tech

La bonne surprise en Zoé provient de la recharge de sa batterie 52 kWh. Je vais tenter de sortir des temps habituels pour passer de 0 à 100 % car finalement, ils ne reflètent pas l’usage d’une voiture électrique. Dorénavant, je vais vous parler de la durée (pas les macarons) nécessaire entre 20 et 80 %, ce qui correspond à la plage usuelle des utilisateurs. Soit 13h sur une prise domestique. En pratique (puisque je n’ai toujours pas de garage ni de maison), sur une borne 22 kW, le temps de regarder la défaite des handballeurs français contre des Danois ultra efficaces aux tirs, il a juste fallu moins de 2h (contrairement à l’annonce de 3h30) pour gagner 74 %. Une belle performance.

Par contre, la vie en électrique reste encore liée au bon fonctionnement des installations. J’avais précédemment tenté pendant 20 min de la charger à un autre endroit, sans succès et avec énervement. Notamment à cause de la carte-clé dans ma poche qui verrouille automatiquement la voiture quand on s’éloigne (et ouvre quand on s’approche). Un système génial à l’usage sauf pour la recharge. Il faut la laisser dans l’habitacle pour ne pas être enquiquiné en branchant la Zoé à la borne.

La mauvaise surprise émane de la consommation. En 342 km avec des parcours mixtes, elle s’est établie à 20,1 kWh/100 km. Exactement la même qu’en Model Y Performance de 500 chevaux avec laquelle je n’ai pas arrêté d’appuyer sur le bouton fusée : la pédale de droite. En Renault Zoé E-Tech, j’ai roulé tranquillement sauf durant la session photos avec @LeStagiaire pour réaliser des beaux filés. Alors certes, il faisait froid (entre 0 et 4 degrés) mais c’était aussi le cas en Tesla. On obtient donc une autonomie de 240 km contre les 395 km annoncés en WLTP. Si on arrive au bilan, pour une voiture électrique, celui-ci n’est pas réjouissant.

Le drame acoustique de la pompe à chaleur

Avant de terminer, je ne vais pas manquer de vous raconter le pire durant cet essai. À chaque mise en route du chauffage ou de la climatisation, un bruit de locomotive à vapeur s’échappait de derrière le volant, probablement de la pompe à chaleur. Celle-ci doit permettre de limiter la consommation en aidant à chauffer le véhicule sans l’aide des batteries. J’ai cru à une mauvaise blague, un peu comme @LePatron avec son écran en MG5. Mon problème, c’est que je manque parfois d’humour. Surtout quand il s’agit de bruits intempestifs.

Je rappelle qu’il faisait glacial, que ce modèle n’était pas doté du « pack hiver » à 400 € avec sièges et volant chauffants ; je devais choisir entre me les geler ou me casser les oreilles. Je déteste autant l’un que l’autre. Avec cette vidéo, j’espère que vous percevrez les feuilles mortes bloquées dans la soufflerie. Ou la moissonneuse-batteuse si on augmente le chauffage. D’après le parc presse, ce n’est pas normal et ils doivent me faire un retour. J’actualiserai mon article en conséquence. Reste cette défaillance insupportable pour une voiture neuve d’à peine 1 400 km.

On ne va pas conclure avec la Renault Zoé E-Tech

Comme indiqué dans l’introduction, le mariage n’a pas opéré avec cette Renault Zoé E-Tech. La faute à des défauts rédhibitoires pour une voiture électrique : son inconfort de conduite et le bruit permanent de l’AVAS dans l’habitacle jusqu’à 30 km/h. Une vitesse moyenne en région parisienne avec le quotidien dans les bouchons. Dès lors, impossible de trouver un tant soit peu de quiétude à son volant. On tentera de sauver cette citadine polyvalente avec son couple d’électrique et une ergonomie bien pensée. Indéniablement insuffisant à 40 500 €.

Toutes les photos de la Renault Zoé E-Tech

On aime

+ Le couple et la bonne puissance d’une électrique.
+ L’ergonomie à bord.
+ La recharge en 2h sur une borne 22 kW.

On aime moins

- La consommation élevée et le bruit insupportable de l’AVAS dans l’habitacle.
- La position de conduite et le manque de maintien des sièges.
- Le roulis et la direction floue.

L'avis de l'équipe Hoonited
La note de l'équipe Hoonited
La note du public
Rate Here
Couleur
8.0
6.7
Extérieur
8.0
6.2
Jantes
8.0
7.8
Intérieur
7.0
8.0
Performances
3.0
5.5
Châssis
4.0
6.1
Prix
5.0
1.6
Assumerais-je de rouler avec ça ?
4.0
4.2
6.0
La note de l'équipe Hoonited
5.8
La note du public
4 ratings
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Novichok
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