Review

Essai Renault Twizy 80 : Twizy, zi top of the cityEnviron 12 minutes de lecture

by 23 mars 2023
Résumé
Marque et modèle

Renault Twizy avec un (seul) Z qui veut dire Zorro émission

Prix de base

12 300 euros pour la version 45 km/h et 13 000 euros pour la version essayée qui atteint les 80 km/h

Prix du modèle essayé

13 890 euros

Moteur

13 kW

Carburant

Des électrons

Puissance

17 ch

Couple

57 Nm

Boîte de vitesse

Automatique

Transmission

Propulsion

0 à 100 kmm/h

Environ 14 secondes pour atteindre 86 km/h

Vitesse max

87 km/h

Dimensions

mensions mensions mensions mensions mensions mensions mensions mensions mensions mensions

Longueur

2 337 mm (il tient à l'horizontal dans une place)

Largeur

1 234 mm (chaud pour l'interfile, pire que les motards en BMW GS 1300 avec des valises)

Hauteur

1 454 mm

Empattement

1 686 mm

Poids

670 kilos soit 6 stagiaires :(

Réservoir

Dogs

Km parcourus

500 environ

Conso moyenne constatée

Environ 10 kWh / 100 km

CO2

Zéro, Zorro Twizy

Puissance fiscale

2 CV

« C’est dommage, c’est l’hiver, c’est le genre de truc qu’on essaie en été » m’annonça Jérôme du parc presse. Certes, mais pas quand on est stagiaire. Pas sur Hoonited et pas lorsqu’on a le luxe d’avoir les portes optionnelles en plastique authentique. Pendant environ 10 jours, j’ai parcouru des centaines de kilomètres dans un engin qui représente l’idéal, la quintessence, voire le graal de la pensée automobile d’aujourd’hui. Et chaque foutue portion de route a été un régal parce que, d’un coup de magie, le Renault Twizy transforme ces zones urbaines chiantes et tristes en des pistes de kart virevoltantes, sur lesquelles, même @Novichok aurait sa chance.

Qu’est-ce que le Renault Twizy ? C’est ça !

L’ouverture des portes du Renault Twizy résume à elle seule cet engin hors normes. Elles s’ouvrent en élytre, comme les ailes de l’insecte moche éponyme, à l’image de certaines Lamborghini et autre Pagani Zumba Zonda.

Constituées d’un plastique trouvé sur le cahier d’un élève de primaire, de fermetures éclairs probablement chourées sur le manteau du même gamin et d’un plastique souple récupéré d’un cadeau qu’on a détesté, elles offrent le plaisir de la classe italienne à la sauce Wish. S’amuser avec un truc qui donne l’impression d’aller vite et qui ne coûte pas un bras, c’est l’idée de Renault qui fût à l´origine de ce Twizy. Ça aurait fait fureur si ça avait été allemand le dictat de la consommation automobile n’avait pas imposé des trucs lourds et aseptisés.

Le retour du parc presse en Renault Twizy, un saut dans le grand bain urbain

Nous vivons en pleine nostalgie d’une époque qu’on appelait dans la pop culture, le futur. Les années 2000 à 2010 sont loin. Pourtant, les relents de cette période passée sont encore des symboles forts de ce qu’aurait du être l’avenir : un monde encore plus magique, incroyable, reléguant ces années à une époque primaire. Avec des voitures volantes, des écrans en 3D, des fringues juste au corps anti gros et des jeux vidéo en réalité virtuelle. Bon sang qu’on était cons. Le Twizy fait le lien entre notre époque actuelle, chiante, triste et morose, et les années 2000, durant laquelle l’humanité croyait encore en un avenir meilleur.

Le design est atemporel. Une capsule spatiale, croisement entre une F1, un buggy et un suppositoire qui évoque le concept même du futur. À l’intérieur, le volant de Mégane troisième du nom nous rappelle ces caisses pas fiables des années 2000. On insère la clé dans un engin électrique et on la tourne, à 2 doigts de chercher le starter. On presse le bouton drive (moderne) et on desserre le frein à main (old school). Nous voilà prêt à décoller. Enfin « nous »… J’étais seul à ce moment là, dans cet anachronisme sur roues.

Premier constat en Renault Twizy

Premier constat : on voit presque tout autour de nous. L’absence de lunette arrière n’est pas un souci. Ça vire à plat. L’accélération est modérée, le contrôleur électronique qui distribue les électrons n’aime visiblement pas les donuts.

Il m’a fallu quoi, dix secondes, avant de me sentir dans une version améliorée de la ville. Plus cher qu’un casque VR, mais tellement plus réaliste. Le Twizy a redéfini la route. Par la limitation des 80 km/h qui m’interdisent l’autoroute mais pas le périph’. Par le côté joueur pour amateur craintif. Par le bruit, le vent, le froid qui fouettent mon visage et gèlent les larmes qui protègent mes yeux d’une congélation certaine.

Le têtes se tournent sur mon passage. Les gens sourient. Une joie communicative qui ne demanderait que plus de patate et OSEF du crash-test. Ce sera toujours mieux que de crever d’ennui dans un SUV.

Les virages se prennent à la corde. Je joue avec les appels et contre-appels. La masse, légère, se transfère comme la sashimis d’un buffet à volonté dans mon assiette. Conduire redevient rigolo, même à la vitesse d’un cycliste asthmatique. Le Twizy plafonne à 86 km/h exactement. C’est assez pour foirer un drift sur un rond point. Mais impossible de finir comme une Ami dans le virage à Monaco.

L’épisode de la nacelle

J’ai eu un déclic durant cet essai. Il était tard. Nous avions fini de manger et la nuit hurlait à coups de vent. Il faisait 0°C. Je devais apporter une nacelle à ma belle-mère. Le genre de truc qui occupe du volume dans un coffre. Pour faire ces quelques kilomètres, j’avais le choix entre mon Tarraco, chargé à fond, avec son chauffage, ses sièges et son volant chauffants, son insonorisation, sa chiantitude. Et le Twizy, avec rien de plus que le froid, le vent, le nez qui coule, les doigts qui gèlent et le bruit.

L’œuf électrique est sorti du parking. Je me sentait comme David Hasselhoff dans K.I.T.T, mais sans la veste en cuir, sans Pontiac Firebird, sans cheveu et avec une nacelle pour nourrisson derrière moi. De la pente du parking à l’arrêt du véhicule au point d’arrivée, j’ai oublié toutes les contraintes qu’on évoque dans un test internet. Peut-être que le vélo m’a habitué à ne plus en avoir grand chose à faire de la météo. Peut-être, simplement, que s’amuser sur la route est devenu trop rare pour que je laisse passer la moindre occasion.

Puis on rentre quelques trucs dans ce Twizy : une nacelle, une trottinette électrique, un Novichok svelte + un stagiaire… pas svelte mais en survêt.

Le Kart des villes

L’accélération n’est pas folle, certes. Mais tourner à plat n’a pas son pareil. Le Twizy est quasiment impossible à mettre en défaut. Au pire, il part en tête à queue. Au mieux, il glisse. C’est un kart des villes développé par l’équipe qui a signé les voitures R.S., les vraies, pas les contrefaçons appelées « Line ».

C’est comme finir une session de karting avec ses potes et repartir chez soi à bord dudit kart. Vous êtes le Néo de la route. Les autres sont endormis dans la Matrice du confort et vous, vous appréciez chaque portion d’une route qui se transforme en mini-circuit sous vos roues. Mais en slow motion, car ça ne pousse pas fort. Le fun en douceur. Le Twizy, le CBD de l’automobile.

On se met alors à rêver d’accrocher 3 ballons à l’arrière, de virer les portes optionnelles, de s’équiper de longues fourchettes, de peaux de bananes et d’inviter des potes pour lancer une partie géante de Mario Kart dans la vraie vie, sur un vrai parking d’une vraie enseigne de grande distribution. Du genre de celles qui contribuent au gâchis de 10 millions de tonnes de bouffe, par an, en France.

Un détail de notre histoire actuelle selon l’Europe. Après tout, qu’est-ce que la pollution de la production de 10 millions de tonnes de nourriture à côté de celle des gaz d’échappement des gens qui vont bosser pour se payer une partie des tonnes qui ne seront pas jetées, elles, mais contribueront à faire grimper le CA de ces enseignes de manière insolente ? Mais je m’égare, d’autant que ce qui a dopé le CA de ces enseignes n’est pas la bouffe, mais les carburants fossiles. Pour sûr, « sa fé réfléchir ».

Renault Twizy : à ne pas mettre entre toutes les mains, mais presque

Avec moins de 700 kg sur la balance et des portes en plastiques, le Twizy n’aime pas les ponts dans les jours venteux. Le retour a été mouvementé. Ça soufflait fort. La pluie s’invitait par intermittence pour entretenir la couche de crasse qui s’était accumulée avec la sécheresse sur la route. J’avoisinais les 80 km/h sur un pont, quand une rafale réussit à me faire changer de voie. Ce jour là, j’étais plus concentré que d’habitude. Les conditions météo m’ont rappelé que l’aérodynamisme, ça compte. « La lumière est droite » disait Colin Chapman. Un adage qui a laissé paraître une vérité sur le poids.

Ça m’a aussi rappelé que je devais éviter de faire un cinquième du poids de l’engin, mais c’est une autre histoire. La morale de ce paragraphe, c’est que la prise au vent est bien réelle et fait de ce petit engin un véhicule qui peut être piégeur par grand vent.

La rencontre avec Romain Duris de Wish

Avec @Novichok, nous somme allés sur une zone libre de tout humain et sableuse pour drifter et faire quelques clichés. Evidemment, nous avons soigneusement évité les zones privées. C’était sans compter sur une version alternative d’un Romain Duris acheté sur Wish. Ce personnage est venu, trônant sur son cheval, nous expliquer que ce n’était pas fifou de faire des dérapages sur le sol proche de son centre équestre avec un engin de 690 kg. Il a tout de même reconnu le Renault Twizy, preuve d’une culture certaine pour les engins embarquant les personnes l’une derrière l’autre.

Nous n’avons pas cherché plus loin, le cheval était sympa. Les clichés obtenus charment la rétine, donc ça en valait la peine. Ça s’est bien terminé mais le spot est désormais grillé. On ne lui en veut pas. Il a littéralement changé de ton lorsqu’on lui a dit que nous étions des journalistes renommés en Le Stagiaire et Novichok.

Un aberration marketing et administrative

Initialement lancé avec une location de batterie (c’est l’aberration marketing), le Twizy n’a guère évolué si ce n’est sur ce point. Il est mû par le même moteur de 13 kW (17 cv) et la même batterie de 6,1 kWh se chargeant sur prise secteur (courant alternatif) en 3h30. Notez que l’affichage n’indique pas le temps de charge restant. Si vous êtes sur une borne qui facture 49,3 euros par heure de dépassement une fois la batterie pleine, vous avez intérêt à mettre une alarme autour des 2h de charge.

Cette location de batterie avait pour but de permettre à Renault de contrôler son cycle total. Une location qui n’existe plus. L’achat est total et la LLD inclut la batterie.

Il faut avouer que les 14 729 euros demandés sont chers payés pour cet engin conduisible dès 16 ans qui ne peut pas rouler sur des autoroutes, même celles limitées à 90 km/h. Les mêmes sur lesquelles les proprios de Tesla roulent à 80 km/h (ça va, je rigole, elles sont cool les Tesla). Une frustration car le passage à la catégorie supérieure nécessiterait une refonte totale du concept qui le rendrait bien plus cher, plus lourd, moins fun et tout aussi technique (voire plus).

Renault Twizy : plus proche de la moto que de l’automobile ?

Ce qui est tristement rigolo quand on sait qu’il faut penser écologie… Et sécurité aussi, certes. Mais un tel engin n’est-il pas plus proche de la moto que de l’automobile ?

Les portes sont optionnelles (590 euros) et indispensables. Le minimalisme ayant pour limite votre organisme. Le toit transparent est cool en hiver. Non occultant, il doit être chiant en été. À vous de voir si claquer 250 euros pour ça est intéressant.

La location ne permet pas l’acquisition. Il en coûte, après un apport de 2 000 euros, une mensualité de 224 euros / mois. Pour vous faire une config c’est par ici.

Le Twizy : la victime de l’éco-marketing

On nous casse littéralement les couilles avec l’électrique et l’écologie. Deux thèmes traités à la légère par le joug du marketing, en activant le levier hypocrite de la culpabilité. Une hypocrisie réelle faute de quoi, une loi serait votée pour créer une catégorie d’engin de type Twizy au rayon d’action plus large.

Une hypocrisie faute de quoi, les primes allouées aux vélos électriques le seraient aussi pour les vélos musculaires. Une hypocrisie faute de quoi, les 6 000 euros filés pour une caisse de 2,5 tonnes à la batterie du poids d’une Twingo seraient également profitables à l’acquisition d’un Twizy (c’est l’aberration administrative).

Au lieu de ça, on se contente de 900 euros. Dommage. Un bonus dégressif en fonction du poids serait bien plus pertinent et efficace. Complexe à mettre en place certes. Complexe à faire passer sûrement.

Pourtant, l’intérieur rudimentaire est dans la veine des 19°C pour se chauffer en hiver.

Le Twizy : 3h30 de charge pour 60 km de plaisir

Tout est dans le titre. La charge complète (2% => 100%) sur prise secteur prends 3h30 et comptez 30 minutes pour un 12% => 30%. Soit 20 km d’autonomie environ. Ce n’est pas Byzance (c’est Twizy) mais ça passe.

Notez que si vous bossez au gouvernement, cette autonomie tombe à 49.3 km.

La charge se fait via le câble intégré au Twizy. Un câble à l’enroulage automatique via un système de torsade ingénieux. Un câble qui se branche sur une prise secteur 220V, la même que celle de votre grille-pain. Un câble d’une longueur de 2 mètres (la fiche technique indique 3 mètres, mais il est enroulé, rappelez-vous, je l’ai écrit il y a 2 lignes, faites un effort). Un câble qui, s’il est pété, nécessite un tour chez Renault pour être remplacé. C’est toujours bon à savoir.

Ce temps de charge est long et peut être qualifié de ce que les ricains appellent un dealbreaker qui se traduit par : une idée à la con qui ôte l’envie de lâcher des thunes et de passer à l’acte d’achat. Parce que, soyons honnête, avec une mise à jour hardware du produit permettant une charge en 30-40 minutes (je rappelle que la batterie fait 6,1 kWh), ce Twizzy serait l’outil urbain idéal.

Un concept qui mériterait d’être décliné

Le Twizy embarque 2 adultes consentants, qui acceptent la proximité et le partage de postillons liés au besoin de hurler pour communiquer. Mais à l’image de la Fiat 500, le Renault Twizy pourrait bénéficier d’une version allongée. On le nommerait Twizizy et la pub mettrait en avant une pilule de viagra tombant dans capot de recharge.

Une version cargo existe déjà d’ailleurs. Elle supprime la place arrière pour offrir un coffre petit mais protégé. Une version roadster supprimerait le toit et l’option des portes. Une version allongée façon longtail pour emmener ses animaux ou ses enfants en balade.

Une version course qui reprendrait le délire de l’Espace F1, jusqu’à la couleur jaune, pour montrer que faire n’importe quoi a encore du sens. Oh wait…

La clé du futur ?

Cet engin n’a rien de rationnel, ni de pratique en plus de coûter un bon billet. Si vous souhaitez des sensations avec un engin vulnérable, vous irez vers une moto. Pour l’aspect pratique, la version cargo servirait à peine à livrer des pizzas. On a froid, on a les oreilles qui hurlent, les dents qui claquent au rythme du plastique qui fait office de fenêtre. Mais en échange, on vit quelque chose de magique.

Le Twizy est une expérience amusante, qui file la banane. On revient à cette époque où l’on croyait encore tout possible et durant laquelle seule l’imagination offrait des limites. On tient un prototype de ce que pourrait être le futur du déplacement en ville. Un rayon de lumières artificielles dans un monde devenu trop superficiel. Un monde qui efface l’émotion à coup de pragmatisme lugubre approximatif. Tout le contraire de ce qu’est le Renault Twizy.

Pour en avoir plus je vous invite à lire ce thread Twitter.

Toutes les photos du Renault Twizy

On aime

File la banane.
Tenue de route phénoménale.
Donne envie de jouer à Mario Kart IRL.
Fait tourner les têtes.
Les portes en élytres mois cher que sur une Lamborghini.
Consommation frugale.
Répond à presque tous les besoins en ville.
Se conduit dès 16 ans.
0 confort si on aime l'inconfort.

On aime moins

Limitation LE7 empêchant de prendre les autoroutes.
Prix élevé.
Impossible de faire de l'interfile.
LLD un peu chère par rapport à une voiture.
Concurrence forte du scooter.
0 confort si on est Novichok.

L'avis de l'équipe Hoonited
La note de l'équipe Hoonited
La note du public
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Couleur
8.0
7.5
Extérieur
8.5
9.0
Jantes
8.0
6.6
Intérieur
6.0
5.8
Performances
6.5
6.2
Châssis
10
8.4
Prix
4.5
3.5
Assumerais-je de rouler avec ça ?
10
10
8.0
La note de l'équipe Hoonited
7.1
La note du public
5 ratings
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Le Stagiaire
Nourrit à base d'huile de tournesol 15W40 et de chips Vico, le stagiaire n'a pas de nom, parce qu'il ne le mérite pas. Il nettoie les locaux virtuels de Hoonited et entre 2 coups de serpillère virtuelle, il écrit des trucs et taxe des voitures pour les essais.