Review

Essai Renault Espace E-Tech de 1 500 km : le meilleur des AustralEnviron 12 minutes de lecture

by 17 mai 2024
La fiche technique
Marque et modèle

Renault Espace E-Tech

Prix de base

45 000 €

Prix du modèle essayé

45 750 €

Moteur

3 cylindres 1,2 l de 130 ch + moteur électrique de 68 ch + alterno-démarreur de 34 ch

Batterie

Lithium-ion 400 Volts

Carburant

Essence

Puissance

200 ch

Couple

410 Nm (en cumulé)

Boîte de vitesse

Automatique à crabots avec 15 modes de fonctionnement (5 rapports pour le thermique et 2 pour l'électrique)

Transmission

Traction

0 à 100 kmm/h

8,8 s

Vitesse max

175 km/h

Dimensions

Pas si longues

Longueur

4,72 m

Largeur

1,84 m

Hauteur

1,65 m

Empattement

2,74 m

Poids

1 622 kg

Réservoir

55 l

Km parcourus

1 494 km

Conso moyenne constatée

5,5 l/100 km

CO2

105 g

Puissance fiscale

7 CV

Le Renault Espace E-Tech, avec son unique motorisation hybride de 200 ch se présente comme une version allongée de l’Austral. Sont-elles vraiment les mêmes voitures ? Presque mais pas tout à fait. Nous allons voir ensemble les (légères) différences lors de cet essai de 1 500 km en Flandres.

Le contexte de l’essai

Pour une petite semaine de vacances dans les Flandres avec Miss Novichok, j’avais demandé une Mégane dCi pour ne rien consommer. Enfin, on se comprend, pour consommer un peu de diesel. Quoi de mieux que 1 500 bornes dont une majorité sur voies rapides pour tester ce genre de caisse ? À la suite d’un « problème technique » (l’histoire ne dit pas si c’est un collègue qui a fait de la merde – ça peut arriver, même aux meilleurs – ou si c’est une panne), j’ai dû me rabattre sur l’Espace E-Tech. En soi, rien de grave car je comptais bien l’essayer prochainement. Pour autant, j’en ai un peu marre des SUV donc je me faisais une joie de voyager en berline compacte. Au final, ce fût plutôt plaisant de se partager le volant (et de voir la mer).

Renault Espace E-Tech : un Austral en plus grand           

J’avais essayé l’Austral (200 ch, finition Esprit Alpine, tout équipé) en août 2023. Je pourrais vous faire un copier-coller et aller me baigner. Ah bah non, je suis de retour à la maison en région parisienne et je n’ai toujours pas l’océan au bout de ma rue. En effet, l’Espace E-Tech n’est rien d’autre qu’un long Austral.

Disponible en 5 ou 7 places. Dans cette version Techno (une entrée de gamme avec suffisamment d’équipements dont le volant chauffant !) en 5 places pour 45 750 € avec seulement une option : le Gris Schiste. Exactement la même motorisation hybride. Exactement les mêmes défauts mais en moins prégnants. Quant aux qualités, ce sont aussi les mêmes mais. Non y a pas de mais.

Le gabarit du Renault Espace E-Tech 

En sortant d’un parking, je me suis dit « trop cool, avec le 4Control, les roues directrices à l’arrière, c’est super facile de manœuvrer cet Espace » puis j’ai réfléchi. Je n’avais pas ce système dans ma finition. Pour autant, grâce à sa direction souple et un gabarit non-piégeux, on s’en sort aisément même sans caméra 360. La simple caméra de recul, avec une définition passable, s’adapte aux manœuvres et guide comme il faut. Alors certes, j’ai évité tous les parkings souterrains de Belgique et j’ai cherché des places assez grandes pour caser les 4m72. Grâce aux gros pneus pour SUV, on ne craint pas de niquer les jantes de 19 pouces.

Un physique plus banal que l’Austral    

Avec ses 21 cm (comme la kékette de @vtyok) (c’est faux mais il m’oblige à écrire ça si je veux continuer à publier sur Hoonited) supplémentaires par rapport à l’Austral, je trouve que cet Espace perd en équilibre et en corpulence harmonieuse. On ne peut pas crier au génie pour la config avec du gris, du gris et du gris. Pour autant, cela m’a paru cohérent pour du Renault passe-partout et moderne. J’ai l’impression que ces lignes vont correctement vieillir avec les dessins des feux (avant et arrière) ainsi que le capot nervuré. Les passages de roues noirs rappellent le style SUV.

Habitabilité et coffre

On juge surtout un Espace pour son espace (c’est un jeu de mots, c’est rigolo, hein ?) et y a deux écoles. Les anciens et les nouveaux. Pour les anciens, Renault est le roi de l’habitabilité, notamment pour son Espace et même pour sa Twingo avec la banquette arrière coulissante. Donc pour les anciens, ce nouvel Espace apparaîtra comme étant moins modulable et moins accueillant que les versions précédentes.

Pour ceux qui savent que c’est un vulgaire Austral allongé, ils trouveront justement tout l’intérêt en 7 places et même en 5 places. J’ai kiffé mettre mon bordel dans ce coffre de 581 litres. On peut l’augmenter à Boeing 777 litres en avançant le deuxième rang au maximum. En parlant des places arrière, elles offrent l’espace (là c’est pas un jeu de mots) nécessaire pour les jambes et la tête, même au milieu. On regrettera cependant que ce siège soit moins large que ceux en proximité des panneaux de portes. À l’avant, on profite de nombreux rangements à tous les niveaux.

La vie à bord du Renault Espace E-Tech 

Je deviens vieux. Tout est gris dans l’habitacle de cet Espace et pourtant, j’aime bien. En juillet 2022, j’avais quasiment le même intérieur dans la Mégane E-Tech et je râlais disant que ça fait voiture de vieux. Donc je suis un vieux pour aimer les plastiques noires (moussés pour certains) et les tissus gris du tableau de bord ainsi que des contreportes sans oublier les sièges. Trop mous pour Miss Novichok et assez confortables pour moi. Je reste encore et toujours dubitatif sur le gros levier coulissant de manche d’aviation pour la console centrale. On pourra recharger son smartphone par induction ainsi qu’en le connectant à Android Auto.

OpenR link, Google Automotive et les aides à la conduite

Cependant, il est possible de se passer de son smartphone car openR link demeure dans mon top 3 des meilleurs systèmes multimédia avec l’intégration de Google Automotiv dont mon cher et tendre Google Maps. Même si celui-ci n’indique pas la limitation de vitesse (mais informe des radars) contrairement à la version mobile. D’ailleurs, on ne pourra pas se fier à la lecture des panneaux car elle s’avère pitoyable. Je n’avais pas du tout noté ça dans l’Austral mais ici, on a souvent eu du 50 ou même du 30 km/h sur l’autoroute. Parfois même aucune donnée. C’est con quand le régulateur peut s’adapter automatiquement. Avec une donnée aussi erronée, pas la peine d’essayer. Celui-ci fonctionne convenablement même s’il freine un peu fort à mon goût.

Pour le franchissement de lignes, on peut le désactiver via un bouton physique. D’ailleurs, pour la climatisation, on a aussi des boutons physiques. Avec l’écran fluide de 12 pouces, on paramètre tout facilement avec une excellente ergonomie. Rien que de pouvoir régler le volume des clignotants, le son de l’AVAS (l’avertisseur pour les piétions) ou les aides aux parkings, c’est une validation immédiate. Les bips sont peu nombreux et toujours pertinents. Ça fait du bien, surtout après un Smart #3.

La conduite et l’électrique

J’ai roulé tranquillement durant 1 500 km (1 494 km si on veut être précis) et c’est plaisant de rouler tranquillement. C’est peut-être pour ça que j’ai préféré cet Espace à l’Austral. Je commence à bien connaître la boîte à crabots et je sais qu’il ne faut pas attendre une réponse proactive de sa part. Donc j’ai eu le pied léger. Ce qui donne une excellente fluidité avec cette motorisation hybridée.

Malheureusement celle-ci est gâchée par les bruits et les vibrations aléatoires du 3 cylindres 1,2 litres. Toutefois, si on veut faire les comptes, on doit être à moins de 10 % du temps avec ces dérangements. Là aussi, moins que dans l’Austral, ou alors, je suis plus indulgent. J’ai apprécié les nombreuses phases de roulage en électrique. Là, ce n’est pas du doigt mouillé puisque j’ai calculé avec les 594 km « distance EV », ce qui donne 40 % du temps à rouler sans l’aide du moteur thermique.

Les consommations bluffantes du Renault Espace E-Tech 

Dans ces conditions, avec des centaines de bornes sur voies rapides, je suis épaté par les consommations : 5,5 l/100 km en moyenne. Pour mon trajet du boulot, c’est du 4,7 l/100 km contre 6,5 /100 km en Polo. Le système d’hybridation E-Tech rivalise totalement avec le diesel et je voudrais presque refaire les mêmes vacances avec la Mégane dCi 115 ch pour comparer l’agrément (confort des suspensions dans de nombreuses situations) et les consommations.

Avec les 200 chevaux de l’Espace, aucun problème pour s’insérer ou doubler. On a vraiment une bonne puissance même si la boîte reste trop lente dans l’ensemble. En mode « sport », le 3 cylindres se défend raisonnablement, même en sonorité, mais c’est complètement inutile à mon sens. J’ai préféré utiliser le mode « éco » pour essayer de gratter des bons scores d’écoconduite. Avec un réservoir de 55 litres, on dépasse les 1 000 km d’autonomie. Excellent point. Plus de 860 km avec la moitié d’autoroutes.

Pas de mode Brake mais 3 niveaux de freinage régénératif

Dans 80 % du temps, le mode « comfort » m’a totalement convenu en jouant souvent avec les palettes du volant pour gérer les niveaux de freinage régénératif avec une pédale de frein qui s’ajuste ; un peu troublant quand on alterne souvent. On ne trouvera donc pas de mode « brake » à proprement parler mais de quoi conduire presque à une pédale. L’arrêt total sera quasiment impossible en relevant son pied de l’accélérateur. J’en ai profité aussi pour m’amuser avec la roue libre. C’est souvent ludique de conduire des hybrides. D’autant plus quand le système fonctionne aussi pertinemment sur les consommations. On n’oubliera pas de signifier que les 1 622 kg aident en limitant la casse avec un poids parfois trop élevé des concurrents, comme le X-Trail de 1 965 kg (certes en 7 places et en transmission intégrale).

Les bruits d’air (toujours eux !)

Finalement, ce sont les bruits d’air qui apparaissent comme le plus gros défaut du Renault Espace E-Tech. Je vous rassure, ils sont moins présents et moins violents que dans l’Austral (dès 100 km/h). Pour autant, une voiture, ayant pour vocation de voyager en famille, ne peut pas se permettre d’être aussi mauvaise sur l’insonorisation. Dès 110 km/h, les bruits aérodynamiques (le nom plus scientifique que « bruit d’air ») gâchent le confort du trajet. Surtout qu’ils augmentent fortement à 130 km/h. On peut mettre la musique pour essayer de moins les percevoir avec une sono décente, malgré une connexion Bluetooth qui a souvent merdé, sans explication. Contrairement à l’Austral, très peu de bruits de mobiliers ou de bruits parasites dans l’habitacle. Les assemblages semblent de meilleure qualité même si cela me paraît surprenant pour deux véhicules dans le même segment et au même prix (ou presque) d’une même marque.

En conclusion

Cet Espace E-Tech reprend le meilleur de chez Renault actuellement avec un système multimédia performant et des consommations bluffantes pour le gabarit et la puissance. Une hybridation qui prend tout son sens en maximisant les distances à se mouvoir en électrique, même sur voies rapides. Malheureusement, les bruits d’air dès 110 km/h viennent amoindrir le confort. On ne pourra pas se fier à l’affichage des panneaux de vitesses pour ajuster le régulateur adaptif ni à la boîte à crabots pour une conduite dynamique. Toutefois, on appréciera le confort des suspensions et la facilité pour se déplacer malgré son gabarit de grand Austral. De plus, avec son habitabilité et son autonomie, ce SUV de 200 ch pourrait convenir à de nombreuses familles, plus que l’Espace d’un instant.

Toutes les photos du Renault Espace E-Tech

On aime

+ Consommation bluffante et 1 000 km d’autonomie.
+ Facile à rouler (même sans 4Control).
+ Espace à bord.

On aime moins

- Bruits d’air dès 110 km/h.
- Boite auto à crabots lente et rugueuse.
- Indication catastrophique des vitesses.

La note de l'équipe Hoonited
La note du public
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Couleur
8.0
8.0
Extérieur
7.0
7.5
Jantes
8.0
8.5
Intérieur
8.0
8.3
Performances
7.0
7.0
Consommation
9.0
9.5
Autonomie
10
9.5
Châssis
7.0
7.0
Prix
8.0
7.0
Assumerais-je de rouler avec ça ?
7.0
7.0
8.0
La note de l'équipe Hoonited
7.9
La note du public
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Novichok
Je débute dans la rédaction la plus drôle de l'univers auto !