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Essai Fiat 600e : le bon daily 100 % électrique (sauf pour les initiés) Environ 12 minutes de lecture

by 12 avril 2024
La fiche technique
Marque et modèle

Fiat 600e

Prix de base

35 900 €

Prix du modèle essayé

40 950 €

Moteur

Electrique synchrone hybride

Batterie

54 kWh

Carburant

Electricité

Puissance

156 ch (115 kW)

Couple

260 Nm

Boîte de vitesse

Automatique

Transmission

Traction

0 à 100 kmm/h

9 s

Vitesse max

150 km/h

Dimensions

Parfaites pour Miss Novichok

Longueur

4,17 m

Largeur

1,78 m

Hauteur

1,52 m

Empattement

2,56 m

Poids

1 520 kg

Km parcourus

567 km

Conso moyenne constatée

15,2 kWh/100 km

Puissance fiscale

4 CV

La Fiat 600e (La Prima) s’apprécie grandement au quotidien avec toutefois des regrets pour une version 100 % électrique.

Le contexte de l’essai

Après avoir découvert la Fiat 500e, je me suis dit qu’il serait pertinent de tester sa grande sœur, la Fiat 600e. Au final, il s’agit plus d’une cousine et nous allons voir pourquoi. En tout cas, ce fut une agréable surprise que de rouler durant une semaine au volant de ce SUV 100 % électrique. Même si la plus grande surprise est venue de Miss Novichok : elle a trouvé la remplaçante de sa 208 HDi. Je ne l’avais pas du tout vu venir alors que c’est pourtant flagrant finalement. Elle qui aime la Zoé de son boulot et qui trouve la Honda-e trop moche (ça me brise le cœur) et la Fiat 500e trop petite (ça me semble logique), cela apparaît maintenant comme une évidence que la 600e devienne l’élue de son cœur. Allons voir ensemble les raisons ce choix.

Fiat 600e : ça compte le physique

Elle a une bonne tête cette 600. Une grosse 500. Avec clairement moins de charme et moins de mignonnerie mais des rondeurs cohérentes et attrayantes. On retrouve les mêmes feux à l’avant avec un cerclage lumineux original tandis que l’arrière s’avère plus massif. Le contour des vitres en alu aurait gagné à être en noir pour limiter le contraste avec ce « Orange Sun Of Italy » bien flashy comme j’aime.

Malheureusement, Miss Novichok déteste la couleur orange et particulièrement sur les bagnoles. En bon négociateur, je lui ai présenté le « Vert (bleu) Sea Of Italy » qui lui convient totalement. Mêmes les jantes diamantées de 18 pouces lui plaisent. Mais ce qui lui plait vraiment dans la Fiat 600, c’est le fait que ce soit un SUV (compact) avec une accessibilité facilitée pour entrer et sortir de la voiture au vu de la position rehaussée. Comme 40 % des acheteurs français, les SUV sont plébiscités. Pour ma part, j’en ai un peu marre des SUV (souvent avec du roulis) mais je suis largement prêt à cette concession car on est bien content de rouler en Fiat 600e. Bien plus qu’en Zoé qui tenait la corde des électriques dans ses perspectives.

La polyvalence attendue

Dans le segment des SUV compacts, on a finalement une polyvalence intéressante avec un espace à bord (parfois) plus logeable mais surtout cette ceinture de caisse plus haute. Pour certains, c’est aussi un argument afin de moins se casser le dos en attachant les enfants en bas-âge. Dans la vie, il faut faire des choix et si ceux-ci répondent à ses besoins, alors banco. Avec 4,17 m, la Fiat 600e peut largement devenir l’unique voiture du foyer avec de la place à l’arrière (moins pour celui du milieu) et notamment pour son coffre de 370 litres (soit précisément le double de celui de la 500e). Le hayon électrique bipe (comme souvent) mais peut aussi s’ouvrir et se fermer avec un appui sur le plafonnier (comme rarement à ce niveau de prix). Evidemment, comme c’est une voiture 100 % électrique, la limite sera forcément atteinte par son autonomie.

L’autonomie et la recharge de la Fiat 600e

Dans cette version La Prima avec une batterie de 54 kWh, la norme WLTP indique une autonomie de 406 km. Le compteur monte à 400 km avec le plein. Cela semble presque réalisable s’il ne fait pas froid la nuit et qu’on ne perd pas 14 km comme par enchantement. Toujours le problème du froid et des batteries. Pour la recharge rapide, on se limitera à 100 kW mais encore faut-il que cette puissance soit atteinte par la borne. Ce qui est arrivé plusieurs fois mais auparavant, c’était à peine 46 kW. En moyenne, ça donne 160 km récupérés en 20 min. Ce n’est pas terrible. Mais pour du quotidien sans très grande distance, ça le fait. Par contre, avec obligatoirement une borne à la maison et non une prise domestique classique car là, il faudra 5h pour gagner 80 km. Chiant. Très chiant.

Les limites de la plateforme CMP de PSA Stellantis

Un de mes reproches pour cette Fiat 600e, c’est son partage de plateforme multi-énergies qui n’en fait pas une voiture électrique à 100 %. Particulièrement dans sa gestion des recharges par un simple affichage sur le compteur et non pas avec un menu à part entière dans l’écran central intégrant, par exemple, la programmation des recharges. En soi, rien de bien dramatique mais on en attend plus pour une voiture à 40 950 €. Sachant que c’était bien le cas pour la 500e. Tout comme la Jeep Avenger du groupe Stellantis, la 600 existe aussi en version thermique. Ou aussi comme le Peugeot 2008 ou même l’Opel Mokka.

Le « mode brake » insuffisant de la Fiat 600e

On comprend évidemment la stratégie de mutualisation mais on perçoit aussi les limites comme peut-être ce freinage régénératif ou « mode brake » qui est largement insuffisant. Il semble être là histoire de dire mais il ne permet pas du tout de conduire avec une pédale. Ce qui me manque profondément, spécialement en ville, par rapport à mes attendus d’un véhicule hybride/rechargeable ou 100 % électrique. Toutefois, Miss Novichok s’en tape complètement car elle déteste cette fonctionnalité et préfère freiner avec la pédale idoine. Cela me dépasse car même ses parents septuagénaires adorent ce mode sur leur nouveau C5 Aircross PHEV. Toutefois, quand elle conduit, je ne vais pas insister car je crains qu’elle formule une demande de « brake » à mon égard.

Les faibles consommations de la Fiat 600e

L’excellente surprise provient de la consommation de la Fiat 600e, comme pour la Fiat 500e. Avec 567 km, je la rends à 15,2 kWh/100 km. Mon second meilleur résultat après sa petite sœur/cousine. Pourtant, j’ai effectué plusieurs trajets sur voies rapides à 110 km/h dont notamment un aller-retour de 160 bornes à Chantilly avec deux copains pour visiter le château qui passe crème. La conso a donné 14,6 kWh/100 km pour ce trajet. Etonnamment, pour celui de mon boulot, on a tapé du 17,6 kWh/100 km mais il devait sûrement faire plus froid le matin et j’avais moins de chaleur humaine dans l’habitacle.

La vie à bord

Je n’aime toujours pas ces sièges Fiat en sorte de skaï et son toucher rêche. Cependant, la couleur crème me convient pour apporter de la lumière du fait de l’absence d’un toit panoramique. Pour Miss Novichok, cette clarté s’avère rédhibitoire du fait des risques de traces de pneus jeans sur les sièges. Dès lors, il reste la solution de la version Red, d’entrée de gamme avec des assises (noires) en tissu.

Du côté de la planche de bord, on retrouve aussi des couleurs claires mais peut-être trop de diversité dans les matériaux et les agencements engendrant un manque d’unité. Pour les plastiques, c’est du dur de dur. Clairement pas le haut de gamme des finitions même si cela reste acceptable dans l’ensemble. Les quatre touches de sélection de vitesses ne me plaisent toujours pas et il faut bien enfoncer le bouton pour démarrer. On imagine que la durabilité pourra se questionner.

Les écrans et les aides

Pour la climatisation, on a des touches physiques mais il faudra passer par le menu pour avoir les sièges chauffants via l’écran de 10,25 pouces. Celui-ci manque de modernité et d’ergonomie malgré des couleurs modifiables à l’envie tout en ressemblant drôlement à celui de la C5 X. Heureusement, bien moins de problèmes pour maintenir la connexion à Android Auto avec fil. La hi-fi n’est pas folle mais le son englobe bien l’habitacle. On a un bouton mute sur le volant en appuyant sur les deux boutons « + et – » en même temps.

Le compteur est ultra simpliste et ultra lisible. Il m’a bien plu car on peut faire défiler les informations facilement et on a les conso en appuyant sur le commodo comme sur mon ancienne Peugeot 207. Le régulateur adaptatif fonctionne correctement et s’enclenche facilement sans biper dans tous les sens à chaque chevauchement de lignes pointillées. La caméra 360 gagnerait en qualité de résolution même si cela reste suffisant.

Insonorisation et confort des suspensions

Dans la majorité des cas, l’insonorisation est bonne avec cette Fiat 600e. Pour autant, dans le groupe Stellantis, avec le vitrage feuilleté/acoustique, j’ai l’habitude de les classer au top niveau. Ici, nous sommes en léger recul sur voies rapides avec un peu de bruits d’air. Attention, avec les voitures électriques silencieuses par essence, on a tendance à être plus attentif aux bruits comme par exemple celui de la climatisation quand elle souffle. En l’espèce, ça reste correct. Et même très bien pour les trains roulants qu’on n’entend pas contrairement à la 500e.

On voit bien la différence de segment aussi pour les suspensions. Clairement la première qualité de cette Fiat 600e. On les croirait pilotées tellement elles s’adaptent parfaitement à toutes les situations. C’est un régal en ville avec un réglage aux petits oignons (à lire en mimant un cuisiner napolitain avec sa toque sur la tête). Je crois que c’est pour ça que j’ai autant aimé prendre le volant de ce SUV compact, son confort durant cette semaine d’essai.

La conduite de la Fiat 600e

Souvent confort rime avec absence de dynamisme. C’est le cas ici. Malgré 156 ch et le couple immédiat d’une électrique, il faudra passer en mode sport pour tous les avoir. Les 100 km/h seront toujours atteints en 9 secondes et ça peut-être un peu long. Mais on n’a pas de problème pour dépasser. On a plus de problème pour engager une conduite dynamique. On peut oublier ce projet à cause d’un roulis bien trop présent et surtout d’un châssis inadapté pour prendre du plaisir avec un rythme soutenu. En soi, on peut s’en passer car on roule dans un SUV compact 100 % électrique avec une puissance moyenne. Avec le mode « éco », celle-ci est réduite ainsi que la force de la climatisation. En mode « normale », on aura une direction plutôt souple et vraiment adaptée pour le quotidien. Clairement un bon daily.

En conclusion

La Fiat 600e aurait mérité d’être plus électrique. Avec déjà un « mode brake » efficace permettant une conduite à une pédale mais aussi un affichage spécifique pour les recharges. Celles-ci prendront un peu trop de temps pour partir en vacances mais ne gêneront en rien dans un usage quotidien. C’est d’ailleurs dans cette catégorie que la Fiat 600e démontre des qualités appréciables avec un confort des suspensions et des faibles consommations malgré une utilisation sur voies rapides. Son style en rondeur et sa position de conduite agréable participent à en faire un daily plaisant. Il suffirait de peu d’améliorations (mode brake et ergonomie adaptée) dans une phase deux pour en faire un excellent daily 100 % électrique.

Toutes les photos de la Fiat 600e

Les notes et les +/- sont à retrouver après ces photos.

On aime

+ Confort des suspensions.
+ Faibles consommations.
+ Style en rondeur.

On aime moins

- Mode brake insuffisant.
- Recharges trop lentes.
- Absence totale de dynamisme.

La note de l'équipe Hoonited
La note du public
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Couleur
9.0
5.9
Extérieur
9.0
6.3
Jantes
8.0
5.5
Intérieur
7.0
6.1
Performances
7.0
4.0
Consommation
9.0
7.5
Autonomie
6.0
5.1
Châssis
5.0
2.4
Prix
7.0
2.1
Assumerais-je de rouler avec ça ?
8.0
6.4
8.0
La note de l'équipe Hoonited
5.1
La note du public
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Novichok
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