Review

Essai Jeep Avenger – Une voiture de Super-Zéro émissionEnviron 12 minutes de lecture

by 25 juin 2023
La fiche technique
Marque et modèle

Jeep Avenger

Prix de base

39 000 euros

Prix du modèle essayé

43 500 euros (finition Summit)

Moteur

Electrique

Carburant

Electrons

Puissance

156 chevaux - 115 kW

Couple

260 Nm

Boîte de vitesse

Automatique

Transmission

C'est une Jeep donc... Traction !

0 à 100 kmm/h

9 secondes

0 à 200 km/h

Lol

Vitesse max

150 km/h

Longueur

4,08 mètres

Largeur

1,78 mètre

Hauteur

1,53 mètre

Empattement

2,56 mètres

Poids

1 536 kg (à vide)

Réservoir

Batterie de 50 kWh nets (54 kWh bruts)

Km parcourus

133 kilomètres

Conso moyenne constatée

23,2 kWh

CO2

0 à l'échappement et beaucoup plus du puits à la roue si vous allez en Pologne

Puissance fiscale

4 CV

Depuis la fusion de FCA et PSA qui a permis la création du groupe Stellantis, la Jeep Avenger est la première création issue de l’ancienne partie italo-américaine du groupe à bénéficier d’une plateforme d’origine PSA. Pour le meilleur ? On l’espère.

Le Jeep Avenger – Une 2008 avec une cape de Super-Héros

Le développement d’un modèle dure environ 7 années. La création d’un modèle sur une base existante prend environ 3 à 4 ans. La décision de créer Jeep Avenger sur la plateforme CMP (partagée avec de nombreuses voitures du groupe Stellantis) a donc été prise avant la fusion PSA-FCA.

Une Jeep Avenger est donc un clone technologique d’une 2008 et d’une DS3 Crossback. En caricaturant on peut donc dire que c’est une 208 surélevée.

Cependant, contrairement à certaines alliances qui ne font que du rebadgeage, vouant à un échec commercial cuisant le second modèle sorti (souvenons-nous de la Chrysler 300C devenue une Lancia Thema, ou plus récemment de la Renault Captur devenue Mitsubishi ASX), le Jeep Avenger a une personnalité propre. Quand on le voit c’est clairement une Jeep : ligne d’armoire normande, calandre à 7 baguettes, on est bien aux US !

En rentrant dans le véhicule, on remarque encore l’effort de personnalisation effectué. Pas d’i-cockpit comme dans les Peugeot ou de losanges dans tous les sens comme dans les DS, on est bien dans une nouvelle voiture bien distincte de ses cousines.

En France, le Jeep Avenger n’est vendu pour l’instant qu’en version électrique. C’est donc un e-2008 à la sauce Worcestershire que nous avons eu le plaisir d’essayer. Et dans sa version la plus récente s’il vous plaît ! Nous disposions du moteur de 156 chevaux (ou 115 kW) et sa grosse batterie de 50 kWh nets (54 kWh bruts), qui remplacent au fur et à mesure au sein du groupe Stellantis l’ensemble moteur-batterie de 136 chevaux / 46 kWh nets (50 kWh bruts) qui équipe encore notamment les e-208 et Corsa-e.

Les entrailles du super-héros

Quand on s’apprête à lire la fiche technique d’un Jeep, on s’attend a minima à y découvrir une transmission intégrale et un gros V8 qui surconsomme. Mais la stratégie de Jeep est d’être désormais identifiée comme une marque 100 %  électrifiée (au moins en France). En conséquence tous les nouveaux modèles Jeep commercialisés en France ne seront disponibles qu’avec des motorisations hybrides ou électriques. Spoiler : cela ouvre la voie à un Jeep Avenger hybride en France qui bénéficiera du 1.2 PureTech 136 chevaux hybride à l’horizon 2024-2025. Cependant à date, l’Avenger n’est disponible qu’en électrique.

Compte tenu du couple disponible (260 Nm), et des limitations de vitesse en France, j’ai trouvé que le moteur, dont la puissance peut paraitre relativement faible pour une voiture électrique (une Tesla Model 3 fait a minima 260 chevaux, la Mégane E-Tech et le Kia Niro sont disponibles avec plus de 200 chevaux) suffisait amplement. Je trouve cela même très bien que Stellantis ne rentre pas dans une course à la puissance (défavorable à l’autonomie) pour ses modèles électriques.

En parlant d’autonomie, le nerf de la guerre pour les voitures électriques, rappelons que celle-ci n’est importante que sur autoroute pour une voiture électrique (on ne fait jamais 500 km de ville dans la journée). Or, on sait que l’autonomie sur autoroute dépend principalement de deux critères : la taille de la batterie et l’aérodynamisme. Ce dernier point semble avoir été étudié avec attention par Jeep car l’Avenger présente un Cx de 0,23, qui devrait offrir une autonomie sur autoroute intéressante. Ceci reste à confirmer lors d’un essai plus complet durant lequel nous pourrons aller tester la consommation sur autoroute.

Une finition au look américain mais à la qualité européenne

La bonne surprise offerte par ce Jeep Avenger provient de la qualité de fabrication générale de la voiture et des finitions en particulier. A deux exceptions prêt, les poignées de porte arrière et les plastiques durs des bas de porte, Jeep fait un sans faute.

Les deux dalles numériques sont de très bonne facture, l’écran central étant pour sa part extrêmement fluide et simple d’utilisation. Les matériaux utilisés sont de qualité (plastiques moussés, sièges en cuir) et l’aspect général est vraiment bon. On notera que les principaux réglages de climatisation se font avec des boutons physiques et ,comme à chaque fois que c’est le cas, nous saluons cette bonne initiative. Notre exemplaire en finition haut de gamme bénéficiait d’une planche de bord jaune égayant l’ambiance à bord. Un bon point enfin pour les très nombreux rangements à bord (34 litres de vides-poches autour des deux places avant) et la présence d’un port micro-USB et d’un port USB-A donnant tous deux accès à Apple CarPlay et Android Auto.

Conduite sur route et en ville

J’ai eu le plaisir de conduire la Jeep Avenger durant environ 140 km à travers des routes de campagne et des petits village de l’arrière-pays rémois.

En ville, la Jeep est vraiment l’une des voitures les plus agréables que j’ai eu l’occasion de conduire. Tout d’abord elle bénéficie des qualités propres à toutes les voitures électriques : silence de fonctionnement et absence de rupture de couple du fait d’un rapport de vitesse unique. On note également le paramétrage très pertinent de la fonction « Brake » en ville qui permet d’avoir un frein moteur important sans qu’il soit excessif. Elle ajoute à cela une puissance suffisante (100 chevaux en mode normal), un compromis de suspension confort/maintien très pertinent et une vraie agilité dans les petites rues. On rappelle ici que la Jeep Avenger mesure que 4,08 mètres et se faufile donc très aisément dans les ruelles.

Sur route, l’Avenger est une voiture au comportement extrêmement dynamique et est en conséquence très agréable à conduire. J’ai alterné par séquence d’une vingtaine de kilomètres, conduite économique, souple, dynamique et franchement débile déraisonnable, j’ai noté qu’en toute circonstance la voiture s’adaptait parfaitement à ma conduite. Le compromis confort/tenue de route est une fois de plus presque parfait (on est très proche d’une mise au point Peugeot) et je me suis surpris à prendre beaucoup de plaisir sur les petites routes de la montagne de Reims.

Les quelques voies rapides que j’ai empruntées m’ont permis de constater que la voiture bénéficiait d’une bonne tenue de cap mais semblait souffrir de bruits d’air au-dessus de 110 km/h. Cela reste cependant à confirmer dans le cadre d’un essai « au long cours ».

Les différents modes de conduite du Jeep Avenger

Le seul bémol que j’ai relevé au volant de cette voiture est que je n’ai trouvé aucune différence en alternant entre les trois principaux modes de conduite (éco, normal et sport, les autres ne correspondant qu’à un usage off road). Ils ne semblent en effet n’agir que sur la puissance disponible (80, 110 ou 156 chevaux), mais comme dans tous les modes une pression maximale sur l’accélérateur permet d’avoir toute la puissance, au final il n’y a aucune différence entre ces 3 profils. Il est dommage que ces modes de conduites ne jouent pas sur la direction ou les suspensions mais surtout que ne soit pas proposé un mode « individual » à paramétrer soi-même.

Conduite sur les chemins de terre texans champenois

Quand on part essayer une e-208surélevée Jeep Avenger dans le cadre d’une journée de présentation à la presse, on ne s’attend pas à aller faire du tout terrain. En effet le Jeep Avenger est une simple traction (spoiler elle sera proposée en 4 roues motrices dans environ un an) et sa garde au sol n’est pas très élevée (pour préserver l’aérodynamisme et donc l’autonomie). Mais cela reste une Jeep… Et une Jeep cela doit faire a minima illusion en off road.

Nous sommes donc partis au beau milieu des vignes champenoises et avons pu éprouver le système Hill Descent Control qui prend la main dans les chemins très pentus. Son fonctionnement est le suivant : on appuie sur un bouton, on enlève les pieds des pédales et la voiture, grâce aux caméras adapte toute seule sa vitesse de descente au relief. 99 % des acheteurs n’utiliseront sûrement jamais ce gadget, il n’en reste pas moins assez efficace.

La Jeep Avenger possède également un « Traction Control », un antipatinage assez évolué permettant d’évoluer dans des conditions d’adhérence faible. La météo ayant été très clémente, nous n’avons pas eu besoin de l’utiliser pour nous faufiler dans la campagne champenoise.

Point sur la consommation et les recharges du Jeep Avenger

La Jeep Avenger n’étant qu’un vulgaire DS3 Crossback rebadgé, les débits maximums de recharge qui lui sont autorisés sont identiques à tous les autres véhicules du groupe Stellantis bénéficiant de la plateforme e-CMP : 11kW en courant alternatif et 100 kW en courant continu. C’est donc parfait pour une recharge quotidienne à domicile, mais bien insuffisant pour une recharge nomade dans le cadre de longs trajets.

Les consommations de la Jeep Avenger nous ont globalement agréablement surpris. Nous avons en effet relevé, malgré une température de 30°C pas du tout favorable à une consommation basse, et avec la climatisation réglée constamment à 20°C, les consommations suivantes :

  • 14 kWh/100 km en ville en ayant le pied léger (avec climatisation),
  • 14 kWh/100 km sur route en éco conduite (sans climatisation),
  • 16 kWh/100 km sur route en éco conduite (avec climatisation),
  • 19 kWh/100 km sur route en conduite normale (avec climatisation),
  • 23 kWh/100 km sur route en conduisant dynamiquement,
  • 35 kWh/100 km sur route en conduisant comme Alain Prost.

On peut supposer que la consommation sur autoroute à 130 km/h devrait se situer entre 23 et 25 kWh/100 km, ce qui nous parait trop. Cela reste, là encore, à confirmer dans le cadre d’un essai au long cours.

Concurrence / Tarifs

La Jeep Avenger se situe, en France, dans la catégorie des SUV urbains électriques (il est vendu avec le 1.2 PureTech 130 chevaux en Espagne et en Italie). Selon les finitions il coûte de 39 000 à 43 500 euros. Compte tenu du niveau de prestation offert, il est plutôt bien placé par rapport à la majorité de ses concurrents, quoiqu’il manque d’autonomie par rapport aux Hyundai et Kia de 64 kWh.

Bilan de l’essai

Si j’étais concis, ma conclusion de cet essai serait simple : « achetez une Model 3 ! » Mais je suis avocat…

Le Jeep Avenger est une bonne voiture. Agréable à conduire, bien finie, confortable, dynamique, suffisamment performante, plutôt bien située en prix face à la concurrence. Mais pour 42 000 euros vous pouvez acheter une Model 3 qui sera bien plus polyvalente qu’un Jeep Avenger. En effet, celui-ci ne peut pas parcourir plus de 200 kilomètres d’une traite sur autoroute et a besoin a minima de 30 – 35 minutes de recharge par la suite tous les 150 kilomètres sur autoroute. Je trouve cela incroyable de ne pas pouvoir parcourir Paris-Reims sans arrêt de 35 minutes obligatoire dans une voiture de 40 000 €.

Cependant si vous n’envisagez aucunement d’effectuer des trajets autoroutiers, c’est une super voiture qui ne vous décevra pas.

On aime

- Comportement dynamique.
- Consommation et autonomie (sauf sur autoroute).
- Look.

On aime moins

- Consommation et autonomie sur autoroute.
- Rapport prix / autonomie.

La note de l'équipe Hoonited
La note du public
Rate Here
Couleur
6.0
9.8
Extérieur
10
8.0
Jantes
8.0
6.8
Intérieur
8.0
8.3
Performances
6.0
7.2
Châssis
8.0
7.7
Prix
5.0
1.9
Assumerais-je de rouler avec ça ?
10
7.5
7.5
La note de l'équipe Hoonited
7.2
La note du public
3 ratings
You have rated this
About The Author
Olivier Gauthier