Review

Essai de la Suzuki Swift Sport : sexy, fun et presque familialeEnviron 12 minutes de lecture

by 16 août 2021
Résumé
Marque et modèle

Suzuki Swift Sport BOOSTERJET HYBRID

Prix de base

22 550 €

Prix du modèle essayé

22 550 €

Moteur

1,4 l 4 cylindres en ligne BOOSTERJET

Carburant

Essence

Puissance

129 ch à 5 500 trs/min

Couple

235 Nm à 2 000 trs/min

Boîte de vitesse

Mécanique à 6 rapports

Transmission

Traction

0 à 100 kmm/h

9,1 sec

Vitesse max

210 km/h

Longueur

3,89 m

Largeur

1,76 m

Hauteur

1,49 m

Empattement

2,45 m

Poids

1 020 kg

Réservoir

37 l

Km parcourus

1 850 km

Conso moyenne constatée

6,4 l / 100 km

CO2

127 g/km

Puissance fiscale

7 CV

Allez, enfin un peu de couleur ! Quelle excellente idée de la part de Suzuki de proposer une palette de teintes bien funs dans son catalogue, et pas uniquement en option. Le Champion Yellow de ma Swift Sport, par exemple, est la seule couleur non-optionnelle disponible et regardez-moi ça ! Un vrai petit rayon de soleil sur les routes aux 50 nuances de gris, ça me rappelle le Jimny. Allons voir ce que donne cette petite auto flashy sur un grand périple routier avec un enfant en bas âge et tout plein de bagages !

Le daily parfait ?

Pour les besoins de cet essai, je me suis dévoué pour passer une dizaine de jours en Bretagne. Soit presque 2 000 km parcourus sur la durée du séjour avec ma femme et ma fille. La majorité de ce parcours était composée d’autoroutes (à bas le Big Pharma des péages !) avec une partie de routes départementales et quelques routes fermées. Commençons d’emblée avec LE truc remarquable sur notre voiture : sa consommation. Avec mon pied habituellement lourd et sans jamais tenter de faire de l’éco-conduite parce que je ne sais pas faire, le tableau de bord n’affichait que 6.4 l / 100 km de consommation moyenne à l’issu de l’essai. En roulant de manière plus raisonnable, il est largement possible de descendre en dessous des 6, voire 5 l de moyenne. Le conso mixte officielle est de 4,7 l, ce qui est certes utopique mais pas super loin de la réalité non plus.

Cette performance est en grande partie due au système de micro-hybridation SHVS 48V composé d’un alterno-démarreur de 48 V, d’une batterie lithium-ion de 0,384 kWh et d’un convertisseur 48V-12V. L’alterno-demarreur se charge de récupérer de l’énergie lors des phases de décélération et la stocke dans la batterie. Cette énergie est ensuite redistribuée dans le moteur thermique pour l’assister lors des phases d’accélération (jusqu’à 2 000 tr/min environ, ensuite c’est le turbo qui prend le relai). Tout ça, de la plus transparente des façons. En effet, un système d’hybridation légère n’a pas besoin d’être rechargé, il se débrouille tout seul comme un grand. Notons cependant qu’il n’est pas assez « grand » pour faire avancer la voiture en autonomie totale, il a forcément besoin du moteur thermique pour exister.

Parlons du moteur thermique tiens. Le petit 1.4 l turbo BoosterJet développe une puissance de 129 chevaux et 235 Nm de couple. De quoi atteindre les 100 km/h départ arrêté en 9,1 sec, soit précisément le même temps qu’une Lamborghini Aventador LP750-4 Superveloce. Pour faire le 0 à 200 km/h. Mais la Swift, aussi Sport soit-elle, n’a jamais prétendu être une bête de drag race ! C’est n’est pas en ligne droite que l’on prend véritablement son pied, mais j’y reviendrai un peu plus tard.

Sur un long trajet, la Swift Sport est un véritable régal de souplesse et de confort. Sa direction est très fluide et ses nombreuses aides à la conduite (toutes de série) rendent le voyage moins pénible. La commande de boîte n’est pas la plus précise mais c’est surtout en conduite sportive que l’on se rend compte.

Le petit écran multimédia central de 7 pouces est compatible avec Android Auto ou Google Car Play mais n’intègre qu’un seul port USB ne supportant pas la charge rapide. Un autre écran, de 4,2 pouces, est situé sur le tableau de bord et sert à afficher les infos classiques du véhicule, comme la conso, la pression d’huile etc. Mention spéciale pour l’ordinateur de bord qui affiche la consommation réelle, la moyenne du trajet et la moyenne sur les 5 (ou 15, j’ai un doute) dernières minute de conduite. Les adeptes de l’éco-conduite apprécieront.

Les sièges baquets sont très confortables et offrent un maintient latéral impeccable. Cependant, allez-y mollo sur les crêpes au sucre en dessert car ils me paraissent assez étroits. Même moi, coton-tige de 1,87 m, j’étais presque à la limite du gabarit accepté.

Malgré ses 3,89 m de long et 1,77 de large, la Swift s’avère assez spacieuse à l’intérieur, grâce notamment à sa hauteur généreuse de 1,49 m. Personne ne manquera d’espace au niveau de la tête, y compris les plus grands qui portent une casquette.

Résumons un peu : efficiente, dynamique, bien équipée, confortable et aux dimensions plutôt urbaines. On est à ça d’une voiture parfaite pour un usage quotidien, encore faut-il avoir besoin d’une voiture au quotidien mais c’est un autre débat. Et qu’en est-il en usage familial ?

Suzuki Swift Sport : une voiture presque familiale

Mathématiquement parlant, la Swift peut a priori difficilement revendiquer être une voiture familiale, avec ses dimensions de Twingo… Mais c’est quoi au juste une « voiture familiale » ? Les monospaces et autres breaks seraient-ils les seuls capables de transporter une famille ? Et si le terme de « voiture familiale » dépendait surtout des besoins de la famille en question ? Et si toutes les familles n’avaient ni la place ni l’envie d’avoir une grosse voiture ? Oui, je fais le relou et je joue sur les mots, mais j’ai réussi à transporter toute ma famille en vacances en Swift, donc la Swift est une voiture familiale. Presque.   

Un lit-parapluie, une poussette, une trottinette, des couches et des affaires pour une dizaine de jours. Voilà ce que nous avons embarqué avec nous pour notre périple à trois. Les 265 l de volume du coffre n’ont évidemment pas été suffisants pour tout loger alors une partie des affaires a fait le voyage à l’arrière, à la place d’un potentiel deuxième enfant.

On ne voyage jamais légers avec les enfants en bas âge. Nos progénitures nécessitent tout un tas de matériel de puériculture pendant les premières années de leur vie mais heureusement (ou malheureusement ?), tôt ou tard ils finissent par grandir. Plus de couches ou autre lit-parapluie à trimballer partout où on se déplace… Forcément, ça libère de la place dans la voiture. Ce que je veux dire par là, c’est qu’avec un seul enfant en bas âge, la Swift Sport offre précisément assez d’espace pour partir aisément aussi loin et aussi longtemps que l’on souhaite. Prévoyez obligatoirement un coffre de toit si vous avez deux petits à emmener en vacances.

Ceci étant dit, l’empattement est grand (2,45 m) ce qui offre beaucoup de place aux jambes à l’arrière, même derrière un grand à l’avant. Deux adultes peuvent facilement tenir assis sans parler des ados. Les portières arrière sont indispensables pour le confort (surtout des parents) d’installation à bord.

Mais la Swift Sport complique malgré tout sérieusement la tâche des parents et ça n’a rien à voir avec sa taille, parce que ce n’est pas ça qui compte. En effet, il n’y a aucune lumière à l’arrière de la voiture et cela rend l’installation du bébé dans son siège assez pénible, pour ne pas dire agaçant. Surtout dans un parking mal éclairé ! Et je ne parle même de l’installation du siège lui-même… Alors oui, on peut utiliser la lampe torche de son téléphone pour éclairer l’habitacle, et c’est de toute façon ce qu’on finit par faire car on n’a pas vraiment le choix. Mais c’est relou.

Esprit MX-5

Si vous refusez d’entendre ce que j’ai à vous dire à propos des liens spirituels de parenté entre une Suzuki Swift Sport et une Mazda MX-5, rendez-vous directement au paragraphe suivant « Esprit GT et GTI ».

Traitez-moi de fou si vous voulez, mais la Swift Sport m’a immédiatement fait penser à la Mazda MX-5, pourtant radicalement différente. L’une est un cabriolet biplace en propulsion et avec un moteur atmo alors que l’autre est une compacte 5 portes en traction et avec un moteur turbo dotée d’une hybridation légère. Qu’est-ce qu’elles peuvent bien avoir en commun ces deux voitures, à part leur pays d’origine ?

Tout d’abord, les deux voitures citées sont affichées pour un tarif ridiculement raisonnable pour une voiture plaisir. Avec cependant un énorme avantage pour la Swift, vendue à partir de 22 500 €. Mais comme, à part la couleur il, n’y a aucune option à ajouter, la Swift Sport la plus chère (bicolore) est facturée à 23 350 €. Là où la MX-5 démarre à 29 100 € et peut facilement arriver à 40 000 €, tant le catalogue d’options est grand. Mais dans un monde où la Porsche 911 la moins chère est facturée à partir de 110 192 €, payer 23 ou 40 000 € pour une voiture de sport, c’est plus que raisonnable !

Ensuite, nos deux petites japonaises ont bien compris que le poids était un atout crucial pour une voiture sportive. Ainsi, les deux dépassent à peine la tonne et de nos jours c’est assez rare d’avoir à faire à de véritables poids plumes.

Puis, les deux offrent un comportement très agile et dynamique. Elles se comportent comme de véritables kartings et on se sent très vite au moins Hamilton à leur volant. Les deux possèdent en plus un frein à main mécanique *clin d’œil complice*. Petit détail amusant également, les deux voitures ne proposent pas de mode sport, elles se conduisent toujours de la même manière. Sauf si on désactive l’ESP…

Et enfin, nos deux voitures sont simples, sans aucune prétention. Je qualifierais même leur design de banal, sur lequel personne ne se retourne dans la rue. Sauf si la voiture est jaune flashy bien sûr. Simples mais pas simplistes cependant, puisque les deux sont également bien équipées de série.

Esprit GT et GTI

Depuis la nuit des temps des années 1970, les « GTI » sont des petites voitures pêchues, légères, amusantes et rapides (surtout dans les virages) entrainées par les seules roues avant. Si le badge GTI a principalement été porté par Volkswagen et Peugeot pendant leurs heures les plus glorieuses, ces deux géants n’ont pas le monopole du fun en traction, en témoignent les Renault Clio R.S., Abarth 500, Seat Ibiza Cupra ou autres Opel Adam S.

Souvent tape-cul et pas spécialement confortables, les GTI sont de vraies pistardes de poche créées dans un seul but : la performance. A l’inverse des GT. Ces grosse bagnoles puissantes, luxueuses et confortables, qui, sur papier, ressemblent à de vraies voitures sportives, mais beaucoup moins sur la route. Ces dernières sont faites pour enchaîner des kilomètres à 200 km/h dans un confort absolu tandis que les GTI sont là pour vous offrir des sensations à chaque fois que le panneau A1c d’annonce de succession de virages pointe le bout de son nez.

La philosophie de notre Swift Sport de dernière génération se situe quelque part entre ces deux mondes assez opposés. Le meilleur des deux mondes je dirais même ! D’un point de vue esthétique, elle reprend carrément les codes d’une vraie GTI, avec notamment cette double sortie d’échappement ou encore les sièges sport. En revanche, ça manque clairement de précision en conduite sportive : la direction n’est pas très communicative et la boite ne verrouille pas aussi fermement que l’on le souhaiterait. Le train avant est en revanche très précis et les performances sont honnêtes, GTI ou pas GTI, la Swift Sport est très fun à piloter sur circuit (ou route fermée).

Cerise sur le gâteau, notre belle Swift emprunte aux GT la capacité de rendre un long trajet aussi agréable que confortable. La suspension fait un travail remarquable en terme de souplesse et, contrairement à d’autres petites japonaises, l’insonorisation est impeccable même à haute vitesse. La fameuse direction floue en mode sport s’avère être très appropriée pour enchainer des kilomètres sur autoroute. Une vraie GT au format GTI.

Conclusion

Ma modeste « carrière » d’essayeur automobile a commencé il y a une dizaine d’années, au cours desquelles j’ai eu l’immense chance d’essayer plusieurs dizaines de voitures sportives. Audi RS 6, Nissan GT-R Nismo, Aston Martin Vanquish S ou encore Ferrari 458 Italia, pour ne citer que ces quelques-unes… Notre Suzuki Swift Sport jaune poussin compte parmi les autos les moins chères et les moins puissantes que j’ai testée, mais c’est également l’un de mes plus grands coups de cœur.

Son rapport prix / fun est tout simplement inégalable sur le marché ! De plus, elle est sexy, consomme peu et embarque une flopée de technologies modernes toutes devenues indispensables une fois qu’on y a goûté. Alors pourquoi acheter autre chose ?

Toute la galerie photos de la Suzuki Swift Sport

On aime

+ Le meilleur rapport prix / fun du marché.
+ La conso est plus que raisonnable.
+ Il y a très peu d'options disponibles car absolument tout est automatiquement inclus dans le prix.
+ Le couple est disponible tout le temps (grâce à la micro-hybridation).
+ Le look sexy et les couleurs vives au catalogue.

On aime moins

- La boîte n'est pas très précise (surtout en conduite sportive).
- Certaines aides à la conduite sont perfectibles.
- Il n'y a pas de lumière à l'arrière.
- Un seul port USB et pas de charge rapide.

L'avis de l'équipe Hoonited
La note de l'équipe Hoonited
La note du public
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Couleur
10
8.3
Extérieur
9.0
7.6
Jantes
9.0
7.3
Intérieur
8.0
6.5
Performances
6.0
7.5
Châssis
8.0
6.9
Assumerais-je de rouler avec ça ?
10
8.5
8.6
La note de l'équipe Hoonited
7.5
La note du public
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Victor Diakov
Tête de pétrole, ingénieur conso max et papa.