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Suzuki Jimny : essai du plus petit des grands 4×4 !Environ 10 minutes de lecture

by 8 novembre 2020
Le Suzuki Jimny est aux 4x4 ce que la Porsche 911 est aux voitures sportives : il est tout en haut du classement et ce, depuis bien des décennies ! Depuis exactement 50 ans pour être précis. Que vaut cette quatrième génération du petit franchisseur japonais en usage urbain, en off-road et sur route avec un enfant en bas âge à l'arrière ? C'est parti pour l'essai !
Résumé
Marque et modèle

Suzuki Jimny Pack

Moteur

1462 cc

Carburant

essence

Puissance

102 ch

Couple

130 Nm

0 à 100 kmm/h

haha

Vitesse max

140 km/h

Dimensions

3.65m (long.) x 1.65m (larg.) x 1.72m (haut.)

Km parcourus

500 km

Conso moyenne constatée

7.8L / 100 km

Essai du Suzuki Jimny de dernière génération

Rétrospective

La première génération de Suzuki Jimny est née en 1970. Elle porte le nom de code LJ qui se traduit par « Light Jeep »… L’ambition de Suzuki est alors claire : partir à la chasse au Jeep CJ (qui deviendra plus tard Wrangler) sur son terrain de jeu favori, le 4×4 hors-piste. Pour ce faire, le brave Jimny premier du nom ira jusqu’à adopter un look à la Willys, l’ancêtre dudit CJ, à l’échelle réduite évidemment. La calandre, les phares et plus globalement le look général de la voiture sont clairement copiés influencés par le véteran de la Seconde Guerre Mondiale… Et ça marche ! La machine « Jimny » s’est mise en route, le mythe est né…


En 1981, une deuxième génération voit le jour sous une flopée de noms différents selon la région du monde où il est vendu : Sierra, Santana, Samurai ou encore Katana pour ne citer que ceux-là.


En 1998, alors que les Français sont trop occupés à battre le Brésil en finale de la Coupe du Monde de football, Suzuki présente la 3e génération de son Jimny. Il est resté au catalogue jusqu’à l’an dernier, soit plus de 20 ans de carrière sur son CV mais il était grand temps d’évoluer !


Puis, 2018. Grand évènement dans le monde automobile : Suzuki se déplace au salon de l’Auto de Paris avec une toute nouvelle génération de son tout-terrain de poche. Forcément plus moderne, ce nouveau Jimny respecte scrupuleusement le cahier des charges imposé par ses prédécesseurs : petit gabarit, petit moteur, poids-plume et 4 roues motrices. Il est arrivé au catalogue de la marque en 2019 puis s’est retiré en 2020 pour finalement y revenir en 2021… Mais ça, on en reparlera plus en détail plus bas.


Le Suzuki Jimny en ville

Avec ses 3,65m de long et 1,65m de large, le Suzuki Jimny de quatrième génération a théoriquement le physique d’une voiture citadine. Pour vous donner un ordre d’idées, c’est à peine plus grand qu’une Renault Twingo 3 et presque un mètre de moins qu’une Honda Civic de la génération actuelle…

Sa boîte de vitesses est assez souple et sa direction assez agréable en conduite urbaine. Son rayon de braquage de « seulement » 9,8m offre une manœuvrabilité tout à fait satisfaisante, pas loin d’une citadine classique…

La consommation l’est un peu moins en revanche. Suzuki annonce un peu moins de 8L/100km en ville mais prévoyez plutôt de tourner aux alentours des 8.5L ou 9L avec la boite manuelle… Pas extraordinaire pour une « citadine ».

L’autre point noir du Jimny en ville est son hayon à ouverture horizontale. Je ne sais pas si ça se dit vraiment comme ça mais en gros, le coffre s’ouvre comme une portière classique. Ce qui est en soit très charmant et vraiment pratique quand on a un bon mètre d’espace derrière la voiture pour charger le peu de courses dans le coffre. Mais imaginez la galère quand quelqu’un est stationné en étant collé à quelques centimètres de votre derrière dans la rue ! Une scène tout à fait banale à Paris ou dans n’importe quelle grande ville d’ailleurs. Et un enfer pour accéder à l’arrière !

Bref, malgré sa taille de Playmobil, le Jimny est paradoxalement un piètre citadin qui ne fait pas grand chose de mieux que les autres.

Mais…


Le Suzuki Jimny en tant que voiture familiale

J’ai essayé pour vous : voyager en couple avec un enfant en bas âge dans le Jimny sur une distance d’environ 200 km. Voici le récit de ce périple.

Premier point : pour installer le cosy dans la voiture, l’un des adultes doit obligatoirement se faxer à l’arrière pour l’attacher correctement. Oubliez tout de suite le support isofix (surtout avec la jambe de force) si toute la famille compte voyager ensemble. La seule solution c’est de ceinturer le siège bébé. Une fois que c’est fait, on installe péniblement l’enfant dans son cosy et le parent resté à l’arrière peut enfin commencer à sortir de là. Notez qu’il est physiquement impossible de faire rentrer le cosy avec l’enfant directement dans la voiture. Le peu d’espace entre le siège avant rabattu et le siège arrière oblige à faire des manœuvres avec le cosy que Sécurange ne recommanderait pas à votre enfant… On est forcément obligé d’installer l’enfant en deux étapes.

Le Jimny est un petit véhicule dépourvu de portières à l’arrière, c’est un fait. Ca pouvait difficilement se passer autrement pour transporter un enfant… Evidemment que c’est la galère pour y installer un siège bébé. Evidemment que c’est la galère pour installer l’enfant dans son siège bébé. Et évidemment que la galère recommence à chaque fois que vous vous arrêterez sur une air d’autoroute pour prendre un café ou pour changer la couche.

Si nous, les parents, étions plutôt à l’aise et confortablement installés à l’avant sur nos sièges chauffants, notre enfant était un peu moins emballé par le voyage car chaque millimètre carré de l’arrière du Jimny est occupé par les bagages. Vous le savez mieux que moi, lorsqu’on part deux jours avec un enfant d’un an et demi, on ne voyage jamais à la légère : un sac de change, des couches, une poussette et éventuellement des affaires de rechange pour les parents.

Une voiture familiale de moins de 4 m ? Pas vraiment.

Mais…


L’intérieur

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Jimny est assez spacieux à l’intérieur. Du moins à l’avant. C’est d’ailleurs l’une des rares voitures où je peux garder la casquette au volant (je fais 1m87), tant la hauteur de l’habitacle est généreuse.

Que ce soit en ville, sur route ou en tout-chemins, les sièges sont extrêmement confortables et sont fournis avec ce petit truc très appréciable par temps froid : le chauffage intégré. Un vrai plaisir d’enchaîner les kilomètres avec le c*l au chaud !

L’habitacle du Jimny est globalement assez rudimentaire mais ne donne pas l’impression de low cost. Les plastiques sont durs mais on n’est pas chez Auto Plus ici alors on na va même pas s’attarder là-dessus.

Moderne, le Jimny intègre même un écran central tactile avec Android Auto et Apple Car Play. Mais comme d’habitude, une fois sur 3 ça refuse de fonctionner correctement avec mon Xiaomi Mi 9t Pro… Pour le coup, je ne pense pas que Suzuki y soit pour quelque chose mais c’est vraiment pénible d’avoir une techno aussi instable en production. Android Auto démission !

Pour résumer, l’habitacle du Jimny est rustique, confortable, assez ergonomique et fonctionnel, à quelques détails près. La qualité du tactile de l’écran est assez moyenne et le fait que le bouton de volume ait disparu pour devenir un petit bandeau tactile est très regrettable…

Détail chelou : le voyant indiquant les portières ouvertes affiche une voiture qui n’est pas le Jimny et c’est assez dérangeant. Pas grave, juste dérangeant.

Le Jimny en off-road

Mais… Mais en fait, tous ces petits défauts du Suzuki Jimny que l’on peut rencontrer dans la vie de tous les jours, on oublie absolument tout une fois que l’on quitte le bitume…

Comme vous le savez sûrement et comme je vous l’ai déjà dit plusieurs fois plus haut, le Jimny n’est pas un simple SUV urbain j’sais pas quoi mais bel et bien un 4×4. A l’ancienne. Avec un vrai châssis échelle, quatre vraies roues motrices, une vraies boîte courte et même de vraies aides à la conduite en tout-terrains (comme l’assistant de descente par exemple).

Par défaut la transmission du Jimny se fait via les roues arrière, le mode 4×4 ( ou 4×4 low) s’active comme sur tous les franchiseurs via le petit levier situé à côté du levier de vitesses.

Grâce à son poids raisonnable et sa garde au sol assez haute, peu d’obstacles sur un chemin moyen de campagne vont nécessiter les quatre roues motrices. Le Ken Block de l’Yonne qui sommeille en moi dirait même que la propulsion est beaucoup plus fun sur un chemin de terre que la transmission intégrale. Surtout lorsqu’il pleut !

Quand les deux roues motrices n’arrivent plus à s’en sortir, on s’arrête, on active le train avant et on repart. Aucun obstacle de mon parcours de 100 km dans l’Yonne rurale n’a réussi à mettre K.O. le Jimny. Doucement mais sûrement, parfois en glissant ou en patinant, le petit Suzuki a réussi à suivre le gros Jeep Cherokee 4.0L L6 de 1996 préparée pour l’off-road sur l’intégralité du parcours.

Mon seul regret en tout-terrain est que l’ESP ne soit pas entièrement déconnectable (il se réactive automatiquement dès que l’on roule à plus de 30 km/h). C’est assez pénible, lors des grandes balades, de devoir constamment réappuyer sur le bouton pour virer cette aide à la conduite qui n’a strictement rien à faire en off-road ! Le mode « low » est en revanche fourni avec l’ESP coupé en permanence…


L’Europe n’aime pas le Jimny mais moi, si !

Comme dit précédemment, le nouveau Jimny est arrivé sur le marché français en 2019, en plein durcissement des règlementations européennes concernant les émissions de CO2… Pas de bol, Suzuki n’a pas eu le nez fin et a équipé son nouveau petit 4×4 d’un moteur jugé trop polluant (entre 154 et 170g/km de CO2 selon la boîte de vitesse). Conséquence : le malus (NEDC 2020) totalement hallucinant : presque 5000€ pour une boite méca et plus de 10000€ pour la boite auto. Pour une voiture qui coûte 20000€ neuve. C’est tout simplement débile !

Débile mais aussi triste, puisque Suzuki a récemment retiré le Jimny, tel que je l’ai essayé, de son catalogue en Europe. Mais quelques mois plus tard, la marque a annoncé son retour en 2021 en version « utilitaire » (seulement deux places à l’avant) ce qui lui permettrait d’échapper au malus… du moins pour l’instant.

Ce n’est pas facile d’être un Jimny en 2020…

Et pourtant, sa cote s’envole ! Compte tenu du faible volume vendu et surtout livré avant le retrait du catalogue, il n’est pas rare de trouver des modèles d’occasion coûtant plus cher que le prix du neuf. Certains mandataires rachètent les bons de commande des clients excédés par l’attente, prennent une marge, revendent plus cher… Le Jimny est presque un meilleur placement financier que le Bitcoin !

Pour conclure ce long texte qui commence à partir à droite à gauche, je dirais que le Suzuki Jimny est un vrai petit baroudeur à l’ancienne, qui a de la gueule et qui est bourré de défauts. Mais je lui pardonne tout. J’en suis tombé amoureux. J’en veux un, surtout dans cette magnifique teinte Kinetic Yellow.


Toutes les images de ma balade avec le Suzuki Jimny et le Jeep Cherokee

On aime

+ son look si attachant
+ ses INCROYABLES capacités en franchissement
+ sa boîte méca, très agréable au quotidien
+ son petit moteur atmo, très souple et assez dynamique dans les tours

On aime moins

- l'ESP qui se remet forcément après 30 km/h
- l'absence de blocage de différentiel
- plus addictif que n'importe quelle drogue dure (l'essayer c'est l'adopter et ça peut être un drame quand ta moitié ne veut pas en entendre parler)
- le malus débile auquel le pauvre Jimny est soumis en France

L'avis de l'équipe Hoonited
La note de l'équipe Hoonited
La note du public
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Couleur
10
6.3
Extérieur
10
8.5
Jantes
9.0
6.8
Intérieur
7.5
7.5
Performances
5.0
8.0
Châssis
8.5
6.8
Assumerais-je de rouler avec ça ?
10
7.5
8.6
La note de l'équipe Hoonited
7.3
La note du public
2 ratings
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Victor Diakov
Tête de pétrole, ingénieur conso max et papa.
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