Review

Essai Renault Clio E-Tech Full Hybride : raisonnable et plaisante !Environ 10 minutes de lecture

by 9 mai 2023
Résumé
Marque et modèle

Renault Clio E-Tech Full Hybride 145 Techno

Prix de base

25 550 €

Prix du modèle essayé

29 050 €

Moteur

Thermique : 4 cylindres 1,6 91 chevaux (origine Nissan)
Electrique : 54 chevaux (origine Nissan) alimenté par une batterie d'1,2 kWh

Carburant

Essence

Puissance

91 + 54 = 145 ch

Couple

144 Nm + 255 Nm = 280 Nm (en cumulé)

Boîte de vitesse

Automatique au fonctionnement très complexe. En bref c'est très doux et ça simule 8 rapports.

Transmission

Propulsion, cette voiture est faite pour drifter. Non c'est une traction.

0 à 100 kmm/h

9,4 secondes

0 à 200 km/h

Ahah !

Vitesse max

180 km/h

Longueur

4,05 mètres

Largeur

1,80 mètre

Hauteur

1,44 mètre

Empattement

2,58 mètres

Poids

1 300 kg

Réservoir

39 litres

Km parcourus

1 350 kilomètres

Conso moyenne constatée

6,4 litres aux 100 kilomètres malgré beaucoup d'autoroutes allemandes

CO2

94 g/km

Puissance fiscale

5 CV

La Renault Clio est née en 1990. Elle a donc aujourd’hui 33 ans, est habitable, confortable et en plus sobre et performante dans cette version hybride. Meilleure que jamais ? Sûrement ! Et si finalement ce n’était pas 7 ans mais 33 ans l’âge de raison ?

Retour vers le futur – L’histoire de la Clio

Quand je pense aux Renault Clio, systématiquement me viennent à l’esprit les pubs du début des 90’s. Souvenez-vous la Clio Baccara avait « Tout d’une grande » et n’était « Pas assez chère mon fils ». Bon, le problème c’est que si leurs spots de pub étaient très sympas, les Clio ne m’ont jamais tellement plu (même si j’ai un faible pour les Clio Baccara et que j’ai une alerte Le Bon Coin pour une Clio 3 RS Ph1 boîte longue, mais ça c’est une autre histoire…).

Après, il faut regarder les choses en face : elles n’ont jamais été très fun ces bagnoles. En fait depuis 20 ans, mis à part les versions absolument géniales et délurées que l’on doit à Renault Sport (Clio Williams, Clio 2, 3 et 4 dans leurs versions RS, sans parler de la Clio V6), une Clio ça fait simplement le taf. La Renault Clio c’était, (spoiler) jusqu’à la sortie de la Clio 5 Hybride, une Monique de la compta. Elle faisait le boulot, très bien même, mais elle n’arrivait jamais à te décrocher un sourire.

Les concurrentes de la Clio

De toute façon, elle a remplacé la Super5. C’était fun une Super5 ? Non. Mais en attendant depuis 1990, quasi tous les ans, la voiture la plus vendue en France, c’est la Renault Clio. Parlez-en à Sochaux… La Peugeot 106 n’a jamais fait le poids en face de la Clio 1 et si la 206 a très bien tenu son rang face à la Clio 2, la Clio 3 et la Clio 4 ont ratatiné les 207 et 208 I.

De façon assez surprenante, alors que la Peugeot 208 II a un design clivant et que la Clio 5 ressort systématiquement vainqueur de tous les duels face aux voitures de sa catégorie, elle n’a qu’une carrière honorable tant en France qu’en Europe. Pourtant la qualité de fabrication a vraiment fait un bond en avant (on y reviendra) par rapport à la Clio 4, elle bénéficie d »’un espace à bord gigantesque pour la catégorie (on y reviendra) et « last but not least » elle offre un panel de motorisation très intéressant : essence, diesel, GPL et désormais hybride. Et un vrai hybride… Pas un minuscule alterno-démarreur rajouté à la va-vite pour permettre de dire que la voiture est une hybride comme pour les Fiat 500 et autres Suzuki Swift !

Ma Renault Clio Hybride

J’ai récupéré ma Renault Clio à Boulogne alors que Le Stagiaire rendait son Twizy. On s’en fout ? Oui c’est vrai, mais 1/ c’est mon article et 2/ ça m’a permis de placer un lien. Et Novichok aime bien quand je mets des liens. En descendant au parc presse, j’ai pu admirer la nouvelle Alpine A110 R, mais de mon côté j’ai préféré l’A110 GT et son intérieur cuir marron qui lui offre un certain cachet. Dire que les avis sont déjà dithyrambiques à propos de l’A110 « de base »…

J’ai pu bénéficier de la toute dernière version de la Renault Clio Hybride phase 1. Elle est en effet sortie en 140 chevaux en 2021 et depuis quelques mois, elle a profité d’une mise à jour à 145 chevaux. Spoiler : je ne pense pas qu’ils soient tous là, mais ils suffisent 99 % du temps. Notre modèle (Techno) était en finition cœur de gamme dans une très jolie et très très clinquante couleur « Orange Valencia », avec quelques options dont la caméra de recul, la caméra 360 le volant chauffant (je ne connaissais pas et c’est génial, surtout après avoir galéré à mettre des chaînes pendant une demi-heure à 2h du matin).

La Clio hybride n’a pas « Tout d’une grande », désormais elle EST grande

Dans mon dernier article, sur la Seat Ibiza (petite auto-promo), j’expliquais qu’à mon sens le segment B pouvait être divisé en deux catégories. De toute évidence, la Clio 5 est dans la catégorie des « grandes » et flirte avec le segment C des compactes (308, Golf, etc.).

Nous sommes partis à 4 pendant une semaine pour des vacances à la montagne avec deux jeunes enfants, et à aucun moment nous n’avons manqué de place. Malgré les sièges auto, malgré les affaires de ski, malgré les chaines. À Noël j’avais loué pour 10 jours une Clio 5 RS Line 1.3 Tce 140 (donc avec un plus grand coffre encore car sans la batterie du système hybride), et j’avais déjà été bluffé. Je comprends pourquoi Renault ne renouvelle pas la Mégane thermique dans ces conditions. La Clio est si grande que le management de Renault a dû penser, à raison à mon sens, qu’il y avait un risque de cannibalisation. Il ne restait donc qu’à donner une allure plus élégante, plus statutaire à la Clio, c’est chose faite avec la phase 2. Bien joué Gilles Vidal.

Une finition cœur de gamme hyper équipée

Elle a tellement tout d’une grande qu’elle en a bien évidemment l’équipement (sauf CarPlay et Android Auto sans fil, ce n’est pas grave je trouve ça absolument inutile).

CarPlay et Android Auto sont accessibles via l’immense écran central après le branchement sur l’une des deux prises USB, la clim auto une zone (non pas comme O-zon) réglable avec des boutons indépendants est de série, le volant chauffant (j’ai déjà écrit que c’était génial, je le répète, mes phalanges gelées ont apprécié), les sièges chauffants, les rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement, la conduite autonome de niveau 57 (en gros sur l’autoroute, en posant délicatement mes doigts sur le volant, la voiture roulait, accélérait et ralentissait toute seule en s’adaptant aux flux de circulation et suivait les courbes sans problème), sont tous en série sur la finition Techno ou accessibles via des packs dont le prix n’est pas excessif. Un tel niveau d’équipement est quand même bluffant.

Un peu de technique – Description du système hybride E-Tech

Pour concevoir leur premier moteur hybride, les ingénieurs ont fait du neuf avec du vieux : une boîte à crabots à 4 vitesses (technologie utilisée pendant les années 60’s et 70’s en rallye et encore aujourd’hui en moto) jouant sur deux rapports de pont (donc au total cela simule 8 vitesses), un moteur Nissan 1.6 atmo de 91 chevaux vieux comme Erode, deux moteurs électriques intégrés dans la boite de vitesses (l’un s’occupant de recharger la batterie et l’autre de faire avancer la voiture) et une batterie de 1,2 kWh.

Sans embrayage, sans synchro de boîte, Renault a de toute évidence privilégié la fiabilité. En évitant soigneusement d’utiliser une transmission CVT, Renault a également privilégié l’agrément, mais il manque la sportivité et le dynamisme, c’est vrai… La gestion simultanée de la transmission et des deux moteurs est 99 % du temps parfaite. Transparente, jamais brusque, on ne sait jamais (hors autoroute à cause du bruit bien sûr), si le moteur thermique est allumé ou éteint. Seul hic, durant une longue montée sur l’autoroute, je suis resté bloqué à 120 km/h, la voiture rechignant à rétrograder pour accélérer.

Alors, à conduire c’est comment ?

C’est bien, c’est très bien même ! Ce n’est pas enthousiasmant, ni même divertissant comme peut l’être une Seat Ibiza de 150 chevaux mais c’est vraiment agréable.

En ville la voiture est extrêmement douce et la boîte de vitesses n’hésite jamais. Le système hybride fonctionne bien et passe très naturellement du 100 % thermique au 100 % électrique en passant par l’hybride. En forçant le 100 % électrique on peut aisément dépasser 1 kilomètre en utilisant seulement la fée électricité, et en passant le levier sur B, on peut presque conduire à une seule pédale. Je trouve d’ailleurs le choix de Renault de proposer sur la boîte de vitesses une position Drive qui est une quasi roue-libre, et une position Break qui amplifie sans excès le freinage génératif très pertinent.

Le manque de dynamisme de la Renault Clio Hybride

Sur route, la voiture est agréable, très agréable même mais manque… de dynamisme. Renault a en effet choisi d’offrir un comportement neutre à sa Clio. Je le comprends car c’est ce qui va séduire le plus de monde, et comme ce n’est ni un modèle RS, ni un modèle RS Line… On se demande quand même s’il ne manque pas une vingtaine de chevaux sur les 145 annoncés. La Clio hybride paraît plus proche en performances d’une Yaris hybride de 116 chevaux que de sa sœur 1.3 TCE de 140 chevaux. On aimerait que le mode sport accessible via l’écran tactile n’ait pas pour seul effet de changer la forme et la couleur des compteurs. Petite déception aussi car la boîte de vitesses n’a pas de mode sport et/ou manuel alors qu’on aimerait un petit peu plus s’engager avec la voiture.

A rythme plus paisible, en revanche, la voiture filtre bien les irrégularités et ne se désunit jamais. Le confort des sièges est très bon, les bruits d’air sont bien filtrés. En fait c’est une voyageuse notre Clio pas une sportive, c’est tout.

Comme on pouvait s’en douter, l’autoroute convient très bien à cette citadine de quasi 4,10 mètres. Le confort est bon, la voiture est silencieuse, et les 90/145 chevaux suffisent largement à maintenir le 130. À allure plus soutenue, sur autoroute allemande, on peut ressentir que les 145 chevaux ne sont disponibles que par intermittence. C’est sûrement dû au fait que la recharge de la batterie ne se fasse que très rarement sur autoroute.

Alors je l’achète cette Clio hybride ?

L’achat d’une voiture est conditionné principalement par trois critères : la ligne, le rapport qualité/prix et l’éventuel coup de cœur.

Si je ne suis pas fan de la ligne de la Clio, je trouve que son récent restylage est une très bonne chose. Hop, la case qui n’était pas cochée au moment de mon essai l’est désormais.

Le rapport qualité/prix est, pour le modèle que j’ai essayé, excellent. La voiture a consommé peu malgré une conduite très dynamique (6,8 litres aux 100 sur autoroute, 5,5 sur route et 5 en ville), est d’une rare polyvalence (on est en pleine forme pour mettre les chaînes après 600 bornes d’autoroute), et a 25 050 euros, compte tenu du niveau d’équipement, de la technologie embarquée et des prix de la concurrence (qui englobe à mon sens les modèles les moins habitables du segment C parmi lesquels la Peugeot 308, Mazda 3), la Renault Clio Hybride est vraiment une très bonne affaire.

Concernant le coup de cœur, c’est un « oui presque ». Allez Luca De Meo, envoyez là faire un stage à Dieppe chez Alpine ou dans les anciens ateliers de Renault Sport, rendez la un peu plus dynamique comme sa nouvelle ligne le suggère et ce sera un « OUI » franc pour la Renault Clio Hybride !

Toutes les photos de la Renault Clio Hybride

On aime

- Agrément de conduite.
- Habitabilité.
- Conso.
- rapport prix/prestations.

On aime moins

- Manque de dynamisme.
- Ligne.
- 145 chevaux ?

L'avis de l'équipe Hoonited
La note de l'équipe Hoonited
La note du public
Rate Here
Couleur
8.0
8.8
Extérieur
6.0
7.3
Jantes
8.0
8.7
Intérieur
8.0
7.2
Performances
7.0
7.1
Châssis
7.0
8.9
Prix
8.0
8.3
Assumerais-je de rouler avec ça ?
10
9.2
7.8
La note de l'équipe Hoonited
8.2
La note du public
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Olivier Gauthier