Review

Trip[tyque] anglais : l’essai de la phénoménale Lotus 2-Eleven (2/3)Environ 8 minutes de lecture

by 21 juillet 2023
La fiche technique
Marque et modèle

Lotus 2-Eleve

Prix de base

60 000 € en 2008

Prix du modèle essayé

50 000 €

Moteur

4 cylindres 1,8 l Toyota

Carburant

Essence

Puissance

255 ch

Couple

242 Nm

Boîte de vitesse

Manuelle à 6 rapports

Transmission

Propulsion

0 à 100 kmm/h

3,8 s

0 à 200 km/h

250 km/h

Dimensions

de barquette

Longueur

3,82 m

Largeur

1,74 m

Hauteur

1,11 m

Empattement

2,30 m

Poids

745 kg

Réservoir

38 l

Km parcourus

30 km

Conso moyenne constatée

10 l/100 km

CO2

218 g

Puissance fiscale

16 CV

Dans cette deuxième partie, nous allons prendre (littéralement) le volant d’une Lotus 2-Eleven. Je ne pense pas conduire une autre voiture aussi phénoménale que celle-ci dans toute ma vie.

Le contexte de l’essai

Si vous tombez sur cet essai sans avoir lu la première partie de ce trip[tyque] anglais, vous allez la lire. Autrement, parce que je suis sympa, je vous résume. Guillaume m’invite à conduire ses voitures dont une Lotus Elise. C’est bien mais c’est bof à mes yeux. Je provoque, oui. C’est surtout bof en comparaison avec cette folie de Lotus 2-Eleven.

Le physique de la Lotus 2-Eleven

Si l’Elise est fade, la 2-Eleven est exubérante comme j’aime avec mes goûts de footballeur professionnel. C’est simple : j’aime tout. J’aime la ligne de barquette ultra sportive. De la lame avant à l’aileron arrière. De la carrosserie « Starlight Black », des bandes noires puis des bandes jaunes en passant par les feux avant et arrière. Bon d’accord, je n’aime pas totalement ces jantes noires et je préfère celles sur la 2-Eleven essayée par @LeStagiaire.

Ah oui, je ne vous ai pas dit. Dans notre petite rédaction virtuelle, nous sommes deux à avoir testé puis écrit sur cette Lotus 2-Eleven. Quand j’en parle à Thibault, il me répond du tac-au-tac : « Oui, je sais, la violette qui était verte avant ». Bon après, le mec fait des classeurs avec des fiches comprenant tout l’historique de ses bagnoles ainsi que des prochaines à acquérir donc il n’a pas le temps de rigoler. Et pourtant, il le prend avec moi pour me décrire son garage idéal.

Une collection de Lotus dont la 2-Eleven

Dans le premier épisode, on découvrait le garage de Thibault dont de multiples Lotus partagées avec son frère ainé, Guillaume. Sachant qu’il en manque sur la photo. Leur rêve secret (qui ne va plus vraiment l’être puisque je vais le révéler) est de posséder la plus belle et exhaustive collection d’Europe avec un exemplaire de tous les châssis 111. Qu’on appelle dans le milieu « le meilleur châssis du monde ». On peut débattre longtemps sur le physique de certaines Lotus mais pas bien longtemps sur le châssis d’exception des Lotus dont bénéficie la 2-Eleven.

La Lotus 2-Eleven ne devrait pas être homologuée pour la route

La Lotus 2-Eleven dérive de la Lotus Circuit Car de 2005 avant de finaliser une proposition commerciale à 60 000 € en 2008. Normalement pour une conduite sur circuit avec le volant du mauvais côté. Sauf qu’avec les Anglais, rien n’est normal donc on se retrouve avec une possibilité d’homologation ainsi qu’une conduite à gauche. Est-ce bien raisonnable ? Bien sûr que non. Suis-je heureux d’en avoir bénéficié ? Bien sûr que oui.

L’aéro d’une voiture de course

Comme le dit Marco, le mécano : dans la vie, il y a ceux qui conduisent des voitures sportives et ceux qui pilotent des pistardes avec de l’aéro. À ce sujet, quand on recherche de la documentation sur « aérodynamisme voiture », Google nous sort un blog avec une Lotus 2-Eleven en schéma pour expliquer les forces exercées. Un hasard ? Je ne crois pas. En plus d’un poids à vide de 670 kg (pour 745 kg en ordre de marche), d’un 4 cylindres Toyota 1,8 l compressé de 255 ch (d’après le banc) et d’un châssis de folie, la 2-Eleven fend l’air comme une voiture de course, ce qu’elle est. Avec un pilote, ce que je ne suis toujours pas depuis la GR Yaris.

Casque obligatoire en Lotus 2-Eleven

Dans une barquette, on n’a pas de pare-brise. À peine peut-on parler d’un saute-vent. Dès lors, le casque est obligatoire. Je ne parle pas d’une obligation légale, je parle d’une obligation vitale. Car même le meilleur des dentistes ne pourra rien pour vous. Votre crâne sera fendu à la moindre projection. En effet, une Lotus 2-Eleven ne roule pas à 50 km/h. On verra qu’elle peut le faire facilement. Mais une Lotus 2-Eleven bombarde à 150 km/h minimum.

Et à cette vitesse, on comprend pourquoi les pilotes de F1 (et les autres) travaillent le renforcement musculaire autour des cervicales et du trapèze. D’autant que la position ne permet pas vraiment de soulager le poids du casque en reposant son crane sur l’appuie-tête. Il manque un tour de cou voire un système HANS (Head And Neck Support) pour « support de la tête et du cou » afin de soulager la tension exercée durant chaque déplacement. Bon après, on se rapproche encore plus de la compétition automobile.

Les consignes avant l’installation au volant de la Lotus 2-Eleven

Avant de prendre le volant (littéralement) de la 2-Eleven (car celui-ci s’enlève pour s’installer) dans le cockpit, comme toujours, j’ai demandé les conseils à suivre obligatoirement. Guillaume m’a dit de faire attention avec la boîte. Thibault explique « qu’il cicatrise encore du trou de balle » après 11 000 € dépensés pour la réparer. À l’écoute de ce montant, j’étais prêt à passer mon tour pour ne pas la recasser. Puis Thibault m’a demandé, avec un ton mêlant le mépris et la moquerie, si j’allais conduire la 2-Eleven comme l’Elise S1 ? Au même rythme ? J’ai répondu par l’affirmative. Il a fait un nouveau geste de la main balayant toutes tracasseries et accompagnant de cette parole : « très bien, on s’en fout alors, pas de consigne avec la boîte, aucun problème ».

Je retrouve immédiatement les sensations d’avec la 340R : il faut enjamber la coque pour s’installer, en s’aidant de l’arceau de sécurité, avant de s’harnacher. On est bien. On est même très bien car on a déjà le sourire. Avant même d’appuyer sur le gros bouton rouge à sa gauche : le starter. La 2-Eleven se manipule ultra facilement, comme une Swift. La boîte est souple et la direction habile. Le moteur s’utilise entre 2 000 et 8 000 tours. Totalement fou.

La limite de cette voiture est au-delà des limites

On a chaud, il fait beau. Je suis avec Thibault. Il me dit d’envoyer les 255 chevaux. Dans la réalité, il ne me dit rien du tout car on ne s’entend pas avec les caques. Il me refait le même geste de la main qu’en Lotus Elise. Celui qui dit d’accélérer là. Que les routes aux alentours de Dijon sont toujours fermées et que c’est le moment d’envoyer. Définitivement, je ne vois pas quand, je pourrais retrouver ces mêmes sensations au volant d’une voiture. On dépasse toutes les limites. Et pire encore, c’est ultra facile. Car finalement, je ne dois être qu’à 20 % du potentiel de la voiture. Exactement comme une A110, à 20 % des capacités, on s’amuse à 200 % ! Sauf qu’ici, les 20 % représentent 20 fois plus de sensations qu’avec l’Alpine. Même un scalpel sera moins fin que cette Lotus pour taillader la route. On n’a aucune visibilité (ou presque) sur l’arrière mais on ne regarde que loin devant. Forcément pour guider la 2-Eleven. Elle se place avec affirmation.

Thibault recommence avec ses gestes pour me dire de pousser encore et encore. Il sait bien que je n’exploite pas la moitié des possibilités. Les virages deviennent des lignes tendues où les 180 km/h pourraient être à peine la bonne vitesse de passage. On mélange stupéfaction et concentration à chaque virage. Les freins semblent aussi performants. Ils semblent car je n’ai toujours pas assez de vitesse avec cette voiture pour les utiliser vraiment. Avec une telle légèreté, l’inertie s’avère plus que limitée. Par contre, à vouloir trop en faire, on risque de ne plus jamais en faire. On imagine aisément qu’au moindre accident, c’est terminé, merci, bonsoir.

Retour dans la vie réelle

Changement de copilote, Guillaume vient à mes côtés pour se diriger vers le château d’Arcelot. Retour à la civilisation avant la fin de l’essai. Dans le léger trafic, on se rappelle qu’on n’a pas vraiment notre place avec une telle machine. On reste plutôt à l’aise malgré la faible allure. On a surtout envie de repartir à fond. Enfin à 20 % du fond qui suffit tellement déjà pour se faire plaisir comme jamais. D’ailleurs, c’est bien le problème avec l’Elise. Elle ne pourra jamais rivaliser avec une 2-Eleven dans une même journée.

Conclusion : je veux absolument une 2-Eleven

Avec ce grand soleil, on sort difficilement de la 2-Eleven. Complètement déshydraté, la tête brulante par l’air chaud du radiateur à l’avant et les jambes bouillantes par les longerons sans parler du dos en sueur. On en sort difficilement mais on veut y rerentrer instantanément. Les seuls 30 km à l’essayer me donnent envie d’en faire 300. Cette voiture n’a aucune raison d’être sur routes ouvertes. On devra donc les faire fermer. Car c’est un voyage à haute vitesse qui obsède et fait rêver.

La dernière partie avec l’essai d’un autre rêve, une Bentley Arnage, c’est par ici.

Toutes les photos de la Lotus 2-Eleven

On aime

+ Facilité déconcertante.
+ Châssis et direction ultimes.
+ Puissance folle.

On aime moins

- Casque obligatoire.
- La folie sur route ouverte.
- Je veux une Lotus 2-Eleven en plus d’une 340R.

La note de l'équipe Hoonited
La note du public
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Couleur
9.0
10
Extérieur
9.0
10
Jantes
7.0
10
Intérieur
7.0
10
Performances
10
9.7
Châssis
10
10
Prix
9.0
10
Assumerais-je de rouler avec ça ?
10
10
9.0
La note de l'équipe Hoonited
10
La note du public
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Novichok
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