Review

Essai du Mitsubishi ASX PHEV : capturer chaque instant du Pays BasqueEnviron 11 minutes de lecture

by 24 avril 2023
Résumé
Marque et modèle

Mitsubishi ASX

Prix de base

24 990 euros

Prix du modèle essayé

37 695 euros

Moteur

1.6 MPI PHEV 159 (3 cylindres 1,6 L hybride rechargeable pour une puissance cumulée de 159 chevaux)

Carburant

SP 95 + électrons

Puissance

159 ch en cumulé

Couple

148 Nm à 3 600 trs/min

Boîte de vitesse

Automatique à 4 rapports avec embrayage électrique

Transmission

Traction

0 à 100 kmm/h

10 secondes

0 à 200 km/h

Pour les atteindre, il faudrait la piste de décollage de Fast & Furious 7 ou 6, enfin l'un des quarante douze épisodes, vous savez, avec l'Antonov, quand Gal Gadot meurt, en lâchant la main de Tran, qui meurt à son tour dans le 3, puis revient dans le 5, avant de remourir dans le 3, puis revenir dans le 9. Non ? Pas grave.

Vitesse max

173 km/h

Longueur

4 220 mm

Largeur

1 790 mm

Hauteur

1 570 mm

Empattement

2 630 mm

Poids

1 625 kg

Réservoir

39 Litres

Km parcourus

427 km

Conso moyenne constatée

5,3 L/100

CO2

C'est U2. Aucune idée mais plus que les 32g/km annoncés

Puissance fiscale

5

Après les essais des Captur et Arkana en version E-Tech HEV (sous-entendu hybride classiques), Mitsubishi nous a donné l’opportunité d’essayer son ASX PHEV, version hybride rechargeable d’un Captur moins maquillé qu’un ado en période emo. Le résultat ne va absolument pas vous surprendre, mais lisez quand-même, parce qu’il y a des blagues et que je me suis donné sur les photos. Vous y trouverez des infos pertinentes aussi, comme ce moment où la police espagnole a voulu me contrôler avant de… Enfin vous verrez.

Le Mistubishi ASX PHEV et le voyage presse pour gens pressés

C’est lors d’un voyage de presse que Mitsubishi a convié l’équipe à essayer son nouvel ASX en version PHEV. Vu l’enthousiasme pour ce Captur rebadgé, c’est moi, Le Stagiaire, qui m’y suis collé. Un voyage riche de décors envoutants, jonchant les petites routes entre Saint-Jean-de-Luz et Hendaye. Un contexte idéal pour capturer toute l’essence et l’électricité de cette proposition automobile du segment B-SUV.

Mais ce clone du Renault Captur a-t-il un intérêt ? Oui, depuis le 1er avril et ce n’est pas une blague. Depuis cette date, le Renault Captur n’existe plus en PHEV, Renault estimant que le surcoût de cette technologie n’était pas justifiable pour le segment des petits SUV citadins. C’est vrai et les baisses tarifaires de Tesla n’y sont pas totalement pour rien.

Parmi les belles routes de France

En voyage presse, on voit du paysage, on s’arrête sans raison pour apprécier l’endroit et on saisit chaque instant avec le cœur un appareil photo/vidéo, pour partager nos meilleurs moments frimer sur Insta.

À ce jeu, le Mitsubishi ASX est très photogénique, notamment grâce à ses marchepieds qui ne font absolument pas sens sur un véhicule qui se veut haut pour les vieux. Et les parents aussi. En gros, les profils capables de mettre 40k€ dans une voiture (ou de s’endetter pour). Bref, cet ASX PHEV ou HEV a de la gueule, parce que le Captur a de la gueule.

Efficience d’une usine à gaz moderne composée d’éléments archaïques mais fiables

On me dit souvent sur Twitter que les voitures électriques sont plus fiables que les hybrides. Car leur conception est plus simple. C’est faux et re-faux. Je le pensais aussi, mais David Twohig m’avait remis à ma place lors d’un Space twitter organisé par Vincent Desmonts pour Histoire d’Autos. Non, les caisses électriques ne sont pas plus simples que les voitures thermiques.C’est le premier point.

Le second point (je tire l’info de mon expérience de contrôleur qualité en micro composants électriques) : la disparité entre les composants sortant d’une même chaine de production, du même plateau est énorme. Donc la fiabilité d’un véhicule repose sur la qualité de chacun des composants qui le composent. Vous vous doutez que sur une chaine, les composants de haute qualité sont plus rares. Donc la simplicité d’un système rend sa fiabilité moins couteuse, oui. Mais en aucun cas elle ne rend le système plus fiable.

Le système E-Tech s’appuie sur 3 éléments increvables et datés. Une boîte à crabot (donc sans synchro) de 4 vitesses, un moteur thermique atmo de 4 cylindres, un moteur électrique asynchrone et un autre moteur électrique qui fait la jonction électro-thermique et remplace ainsi l’embrayage. C’est un coup de génie. Mais tout est déjà détaillé dans cet essai et j’ai la flemme de me répéter.

C’est une bonne situation ça, scribe stagiaire essayeur ?

Si essayer des véhicules est une bonne situation, il s’agit avant tout de rencontrer des personnes qui, à un moment vont vous reconnaître, ou pas. Et c’est bien la partie la plus fun de ces voyages : tenter d’associer nos contacts virtuels à des personnes humaines physiques bien réelles. Ça rappelle quand on essayait de pécho sur Caramail. C’est ainsi que j’ai croisé le chemin de Martin Coulomb (de la chaine En Roue Libre) ou Mathias Dugenetay de Blog Moteur, sans essayer de les pécho pour autant. (Ci-dessous, Martin dans la version HEV et rouge du Mitsubishi ASX.)

À ce jeu, je commence à m’y retrouver un peu. Les gens ont oublié mon prénom (moi aussi) et je suis devenu « Le Stagiaire ». J’y vois une évolution sociale, une particule devant un nom trop commun.

Pourquoi rebadger un Renault Captur en Mitsubishi ASX ?

Dans les années 90, Mitsubishi se tirait la bourre avec Subaru, tant sur les spéciales de rallye que sur le marché automobile. En réalité, Mitsubishi était sur tous les fronts, avec des FTO et Galant (coucou Gran Turismo) ou, l’Eclipse, devenue célèbre auprès du grand public dans Fast & Furious (le premier).

Mais en France, la marque jouait le même rôle que Suzuki aujourd’hui : des voitures increvables. Dernier modèle en date : l’Outlander. Un break surélevé devenu un SUV hybride rechargeable à 4 roues motrices. Un engin spécifique, gros, lourd, au physique difficile, pas spécialement cher pour ce qu’il proposait. C’était un peu le stagiaire des véhicules Mitsubishi. Il a rapidement su séduire une clientèle à la recherche d’un mouton à 5 pattes.

En sortant le premier ASX, Mitsubishi avait voulu faire un « bébé » Outlander. Pourquoi pas ? Puis tout est parti en sucette. L’Outlander, best-seller de la marque a disparu du catalogue, remplacé par une Eclipse devenue SUV. Les ventes tenaient entre un SUV et une citadine Space Star qu’il faudra que j’essaie.

L’année dernière, Mitsubishi devait même quitter le territoire français. L’alliance avec Renault n’ayant rien donné. Puis revirement à 180°. La marque veut rester sur le marché français, attirée par les 49.3, les émeutes, la Seine qui doit être propre pour les JO et les artisans boulangers qui vendent des pains en boules à Angers.

Avec 3 000 unités vendues, l’ASX se devait d’avoir un successeur. Mais comment développer une voiture en moins d’un an pour remplir les concessions devenues vides ? En allant piocher dans les modèles de l’alliance.

Le nouvel ASX est un SUV du segment B, hybride et hybride rechargeable, sorte de mini Outlander qui, au moment de l’essai, n’était toujours plus prévu pour le marché français. Le nouvel ASX est un Renault Captur rebadgé. Le constructeur japonais prévoit d’en écouler 3 000. Et moi, je prévois toujours de conduire la dernière Honda NSX. Les rêves sont faits pour être caressés. Si je peux y poser mes fesses et que Mitsu vend 2 000 unités, alors nous serons déjà bien heureux.

Le lendemain du retour de l’essai presse, un CP est arrivé dans ma boite mail. L’Outlander sera de nouveau vendu en France. Les choses sont allées vite. C’est limite si on ne va pas découvrir une Lancer e-Volution 100 % électrique dans les jours à venir.

Les plus belles routes de France

Le parcours de cet essai presse commence à St-Jean-de-Luz. Il se poursuit à Hendaye, fait une incursion dans l’Espagne. J’y ai fait la rencontre d’un policier qui a voulu me contrôler. Mon vocabulaire espagnol se limitant aux paroles de chansons latines et à Ricky Martin, il me laissa repartir rapidement après mon bafouillage. Visiblement, « Tú y yo a la fiesta, Tú y yo toda la noche » ne signifie pas « je suis en essai presse ».

Les décors était ouf. On s’est arrêté plus d’une fois avec Martin. Imaginez, vous franchissez la Nivelle, longez la Corniche Basque, explorez Hendaye. Chaque portion est une claque. On se croirait sur Twitter, mais en bien.

En bas, l’océan. Sur les hauteurs, la neige. Et tout ça sans que personne ne vous calcule, pensant que vous êtes dans un Renault Captur.

Malgré un physique ressemblant, l’ASX n’a rien à voir avec le Captur, car lui est garanti 5 ans. C’est peut-être un détail pour vous, mais ça veut dire beaucoup. Ça veut dire être libre pendant une demi-décennie.

Mais tout ceci n’a rien de réel.

Le monde réel en Mistubishi ASX

Dans le monde réel, vous auriez 2 gamins derrière et au moins un passager (ou une passagère) à votre droite. Dans le monde réel, enchaîner les routes de montagne au pied levé, cravachant les 159 chevaux provenant des écuries thermique et électrique, tapant dans le freinage régénératif pour offrir un chouya de refroidissement supplémentaire aux freins, jouant du transfert de masse, de l’appel contre-appel et de tous ces termes appris dans le manuel Apex offert avec l’édition collector de Gran Turismo 6 serait impossible.

Au premier virage, les passagers râleraient, les valises cabines entrées au chausse-pied dans le coffre se feraient la malle arrière. Artemus, 6 ans, demanderait un récipient pour vomir son Candy-Up fraise et votre passagère/passager de droite aurait mal au cou à force de jongler entre vous observer avec énervement, regardant avec inquiétude ces mélanges de courbes et de pentes raides qui défilent sous les roues.

Dans le monde réel, cette pub de SUV où un daron emmène sa famille en voyage n’est qu’une illusion. Dans la réalité vraie, ces tracés désirables seraient une longue autoroute aussi grise que les nuages des montagnes arpentées durant mon périple.

Tout en me régalant de mon parcours, je me me suis dit que certes, cet ASX était chouette à conduire. Peu frugal, plutôt discret, avec du répondant sous la pédale et même une vocalise aux origines sportives. Mais qu’il ne verra certainement pas beaucoup de ces routes montagneuses.

Or, pour cet usage plus classique, il n’y a pas grand chose à reprocher, sauf cet amortissement trop souple, une habitude chez Renault dès qu’on sort de la gamme sportive.

Acheter un Mitsubishi ASX PHEV ?

Qui achète un ASX/Captur ? Pour quelles raisons achèteriez-vous un engin aussi compact en hybride rechargeable ? Pour rouler en ville. Effectuer des distances pas trop longues sans consommer trop. Puis partir pour de longs trajets. Le tout avec une seule voiture.

Sur ce point, les 5,3L/100 km avec une seule recharge pleine au début du parcours, et après avoir autant tapé dedans. Sur des routes vallonées. Pendant presque 400 bornes. Avec encore 25 % de batterie en fin de journée. C’est peu. Ne cherchez pas, c’est vraiment peu. En jouant de l’éco-conduite (qui consiste à jouer au maximum du frein régénératif et donc anticiper sans cesse la route), on peut vraiment sortir une moyenne de 3L/100 sur 15 000 km.

Et bonne nouvelle, il peut en manger des kilomètres cet ASX. Et c’est surement ce point que je retiens. La technologie E-Tech est efficiente. Le système galère parfois lorsqu’on le malmène, mais il répond toujours présent. La puissance semblait suffisante. À voir avec 4 adultes et le (petit) coffre plein (que je n’ai pas pris en photo, parce que Stagiaire).

L’insonorisation est bonne, la finition très acceptable, le système multimédia pitoyable, l’ergonomie discutable. Il n’y a ni bonne ni mauvaise surprise. On a l’impression de voir un film Disney. Tout est prévisible, tout est déjà vu, jusqu’à en être presque ennuyeux, sans être trop mauvais.

En revanche, l’ASX devient une voiture de route. Oubliez le moindre sentier non battu. En voulant entrer sur un terrain pourtant conçu pour le passage de véhicule, j’ai fait frotter un marchepied. Pourtant, le terrain n’était pas profond. D’ailleurs, oubliez ces artifices. Même s’ils donnent un look sympa, ils ne servent à rien. La hauteur de l’ASX n’est pas assez significative pour avoir besoin d’une échelle pour grimper à bord. Ce n’est pas un Cadillac… Escalade.

La fin du voyage imprévue et l’essai du Mitsubishi ASX écourtée

Nous étions en plein dans les grèves à la suite de la réforme des retraites adoptée par 49.3. Notre essai devait durer une journée pleine et une matinée. Malheureusement, Air France a annulé notre vol sans le remplacer. L’équipe RP de Mitsubishi nous a trouvé une alternative ferrée (merci et franchement bien joué). Mais au prix de la disparition de cette fameuse matinée.

J’ai donc profité de tous les instants restants. Je voulais capter quelques images du coucher de soleil et du lieu. Le vent se levait et le froid se faisait sentir. La journée, longue mais kiffante touchait à sa fin. Au milieu d’un chemin de terre, un troupeau de moutons à l’air aussi moutonné qu’étonné m’observait réaliser de multiples tentatives de cadrage. Le soleil s’abaissait rapidement derrière la montagne me faisant face. Le blanc société de l’ASX prenait les couleurs d’un ciel indécis. Les nuages apportaient du relief dans ce décor digne d’une aquarelle.

Le moment était parfait pour me demander qui pouvait acheter un ASX PHEV à 45 000 euros. Personne ai-je pensé. Encore moins des moutons. À ce tarif, le gain au niveau de la consommation est marginal. Non pas que la voiture ne soit pas bien. Au contraire, elle s’en sort honorablement. Entre sa sono, son confort, son insonorisation, sa gueule réussie (merci Renault) et surtout son efficience, il y a de quoi être satisfait(e). Mais entre ce prix étouffant, ce coffre trop petit (379 l), l’absence de conduite autonome de niveau 2 et de caméra à 360° et les contraintes liées à un PHEV pour réellement profiter de cette technologie, il ne reste plus grand monde prêt à s’engager sur une telle somme. À ce tarif, on joue dans la catégorie d’une Tesla Model 3 pour l’électrique ou d’une Honda Civic pour du thermique.

D’ailleurs, quelques jours après l’essai presse, la version PHEV du Captur a été arrêtée par Renault. Le coût d’une telle technologie rendait la voiture invendable sur son segment.

Un mauvais ‘mouv » de Mitsubishi ? Non, je ne pense pas. Changer des logos ne coûte rien. Ces véhicules finiront vendus sous le label Mitsubishi ou Renault. Cet ASX n’a pas vocation à être vendu en grands nombres. Il sert avant tout à remplir des showrooms qui ont failli disparaître il y a tout juste quelques mois.

Le Mitsubishi ASX devant un panneau interdisant de copier une voiture.

Quant au parcours de l’essai, je le conseille à tout le monde. Pas au pas de course, sauf si vous êtes seuls ou à 2 dans une Lotus Elise (on ne peut pas être plus que 2 remarquez). Mais ça donne vraiment envie d’oublier l’autoroute et de réaliser un plan de route pour profiter du voyage. Compte tenu du relief, il y a peu de chance que vous y gagniez en consommation. En revanche, côté émotions, vous serez comblés.

Conclusion

Les constructeurs ont toujours rebadgé des modèles et ça n’a jamais été un succès. Le modèle original prenant le pas et ne laissant que des miettes. Ce Mitsubishi ASX se vendra infiniment moins que le Captur, personne ne calculera réellement son existence. Il sert à deux choses : premièrement, remplir les forums. Puis offrir aux possesseurs de l’ancien modèle une nouvelle évolution. Pas certain que la seconde soit remplie.

On aime

- Une gueule qui vieillit très bien.
- Une sacrée efficience niveau consommation.
- Une insonorisation réussie.
- Une assise confortable.
- Excellente Sono.
- On sent les 159 ch qui font bien le job.

On aime moins

- Pas de caméra à 360°.
- Pas de conduite autonome de niveau 2.
- Seulement 2 vraies places à l'arrière.
- Coffre amputé à cause de la batterie.
- Direction qui est vite dépassée dans les transferts de masses en virage.
- Prix trop élevé par rapport au segment.

L'avis de l'équipe Hoonited
La note de l'équipe Hoonited
La note du public
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Couleur
8.0
6.1
Extérieur
7.0
8.2
Jantes
6.5
6.6
Intérieur
7.5
6.5
Performances
7.0
7.9
Châssis
6.5
6.8
Prix
5.0
4.4
Assumerais-je de rouler avec ça ?
7.0
7.5
6.5
La note de l'équipe Hoonited
6.8
La note du public
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Le Stagiaire
Nourrit à base d'huile de tournesol 15W40 et de chips Vico, le stagiaire n'a pas de nom, parce qu'il ne le mérite pas. Il nettoie les locaux virtuels de Hoonited et entre 2 coups de serpillère virtuelle, il écrit des trucs et taxe des voitures pour les essais.