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L’essai de la Citroën AMI : le mirage de ville

Le Stagiaire
Last updated: 2 septembre 2023 14 h 39 min
Le Stagiaire
Environ 30 minutes de lecture
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« Hé machin, ça t’intéresse de tester la voiture électrique du futur ? Je te donne un indice : la chanteuse Lorie ». Étant un stagiaire presque quarantenaire, rêveur un poil boomer, je m’imaginais déjà caresser le volant d’un Cybertruck ou d’une Hopium. Mais dans ce cas, quel rapport avec une chanteuse, qui n’a visiblement jamais regardé les statistiques de mortalités des jeunes de 20 ans sur la route ? C’était sans compter sur la rancune tenace d’un patron amateur de crasses.

Sommaire
La mobilité du futur pour jeune urbain aiséUn design « spécial » pour la Citroën AMIUn intérieur vide mais vaste, mais vide quand-mêmeLa bouille de la Citroën AMIDépart de Poissy jusqu’à Limeil-Brevannes : 60 km par 3°C2h30 de stress en Citroën AMILa peur, meilleur déclencheur d’achatPas d’AMI tôt ni, d’AMI tardUn wagon RER pour la Citroën AMILa journée, en ville par temps clair, la Citroën AMI fait l’affaireComme une machine à laver sur roue, le tambour en moins, la conso en plusVotre AMI vous rendra populaire autant que serviceUn final surprenant pour la Citroën AMIAu bornes des limitesLa séparation d’avec la Citroën AMIUne AMI mal conçueLa Citroën AMI peine à gravir des pentesUn AMIrage de véhicule idéal urbain ?Verdict : l’AMI des parentsToutes les photos de la Citroën Ami

Me voici direction Poissy, aux antipodes du neuf quatre. La voiture en question est une AMI édition POP (avec un sticker orange, des contours de phares noirs et un spoiler pour la tenue de route le style), prêtée par Citroën pendant presque 15 jours (merci pour votre courage confiance).

Allez, en route ! Enfin routes autorisées aux voiturettes…

Elle affiche 220 km, ce qui me paraît alors peu, dans la mesure où, comme la maman du patron, elle a vu défiler du monde avant moi. Elle va m’accompagner deux semaines durant. Et comme un pote qui squatte le canap’, cette relation va connaître des hauts et des bas, des portes qui cognent et des dents qui claquent. Une idylle très imparfaite sur presque 300 km. Voici l’essai de la Citro-haine Citroën AMI.

La mobilité du futur pour jeune urbain aisé

La bagnole fait encore rêver. Mais à 40 k€ le modèle basique, à peine équipé, d’un constructeur généraliste, acheter une voiture implique de s’abonner à Pâtes Magazine. Ajoutez à cela une doxa qui tend à réduire sa consommation automobile, à revenir à l’essentiel, surtout en faisant abstraction de ce qu’on n’utilisait pas. Parce qu’étrangement, dès qu’il s’agit de se retirer les doigts et de se peler les miches, il reste autant de monde, que dans la dernière manche d’une partie de Fall Guys…

Un minimalisme qui plairait beaucoup à Marie Kondo, si elle était fauchée.

Bref, les bagnoles sont chères. Les occasions sont chères et rares. On vit dans un monde où une caisse de 2010 usée coûte, en 2022, le prix d’un modèle neuf en 2019. Et tout ceci dans un pays où la bagnole la plus volée est la Prius.

La solution serait peut-être la quintessence de l’essentiel. Une voiturette électrique, bridée à 45 km/h. Le nectar du minimalisme, sans sucre ajouté.

Au programme : un moteur de 6 kW, soit l’équivalent de ceux qui équipent une grosse trottinette pesant 5 fois moins. Pour l’alimenter, une batterie de 5,5 kWh, soit 10 fois la capacité d’une batterie de vélo électrique. Le tout pour la bagatelle d’un vélo cargo. Les calculs n’ont pas l’air fous, Kevin.

Je vous aurais bien montré ce qu’il y a sous le capot de cette bête des villes, mais il n’y a pas de capot, à proprement parler. Ni salement d’ailleurs.

Un design « spécial » pour la Citroën AMI

Il arrive de trouver l’inspiration dans les yeux de son âme sœur. Pour l’AMI, ce fut (visiblement) en descendant les poubelles. Le design d’un bac jaune, une symétrie imparfaite, un air malicieux et, par ses proportions, un style musclé tout en rondeur, tel un stagiaire habillé moulant et en sueur.

C’est une affaire… OH OH YEAH…
…Une affaire de famille…

Coup de génie : la porte gauche est une version retournée de la porte droite. La face avant est identique aux fesses arrière. Réduction des coûts, facétie stylistique.

À l’intérieur, c’est digne d’une chambre d’étudiant en Erasmus : il n’y a que l’essentiel. Quelques bouts de mousse font office de sièges. Ils sont au nombre de deux et un seul peut coulisser. Le reste ressemble à des accessoires en plastique achetés en promo chez Gifi. Des économies de génie.

La porte antagoniste qui s’ouvre à l’inverse de la porte opposée. MALIN !
Sac Lidl, trottinette électrique, Citroën AMI, le trio gagnant de la classe moyenne millésime 2023 !

Un intérieur vide mais vaste, mais vide quand-même

L’espace à bord est ouf. On peut y caser n’importe qui, avec n’importe quoi. Ou faire n’importe quoi avec n’importe qui. Mais il faudra accepter d’être vu quasiment sur 360° tant les surfaces vitrées sont importantes.

Sur la planche de bord, des rangements disposés derrière le volant, inaccessibles si la ceinture est attachée. Puis un anneau, pour y suspendre un sac à main. Un excellent moyen d’attirer le voleur, dans la mesure où les portes ne se verrouillent ni automatiquement, ni de l’intérieur. M’enfin, qui va braquer une AMI ? J’ai même vu des gars en plein Go Fast ralentir pour me balancer des billets par la fenêtre. Dommage, celles de l’AMI ne s’ouvrent pas assez.

Un sac à dos bien planqué, une trottinette : on a plus de place que dans le coffre d’un SUV.
Coucou, tu veux voir mon câble USB ?
Alors ceci est une cascade, en vrai, même pas en rêve je fous mon matos photo en suspension comme ça.
Plein d’espace pour y placer les pièces des péages… Humour, vous n’en atteindrez jamais aucun.

La bouille de la Citroën AMI

Quoi qu’il en soit, j’adore sa bouille. C’est autre chose que les Ligier sans permis, qui ressemblent à des caisses pour enfants sans la licence. L’AMI aurait pu être un engin issu d’une capsule dans Dragon Ball. Et rien que pour m’avoir refait penser à Bulma, elle mérite qu’on salue l’audace du trait.

Le numéro 2 en hommage à la 2CV… ou pas.
La face arrière st aussi réussie que la face avant.
Elle a de la gueule, je ne veux rien savoir !
Le panneau interdit l’accès aux véhicules 10 fois plus lourd que l’AMI.

Dommage que les ingénieurs n’aient visiblement pas essayé leur création, ou pas suffisamment. Parce que les soucis arrivent dès le début de mon aventure.

Départ de Poissy jusqu’à Limeil-Brevannes : 60 km par 3°C

Premier contact : l’ouverture. L’AMI utilise 2 clés : une pour ouvrir les portes et l’autre pour démarrer. Aucune sécurité par radiofréquence. Mais a-t-on déjà volé le bac poubelle de votre immeuble ?

L’AMI se démarre à l’ancienne : on met la clé, on tourne. Pas de « vroom » mais un bip. Le « N » apparaît sur l’écran monochrome. Je cherche le levier de vitesse ou des boutons. Rien. Comme ne le disait pas ma grand mère : « si la solution n’est pas devant tes yeux, elle est probablement sous tes fesses ». Bingo. Sous la fesse gauche, collés à la porte, se trouvent les 3 boutons : « D, N, R » qui signifient respectivement « Die, Nothing et Respect« . Malin de les avoir planqué là (NON).

Je cale mon téléphone sur l’emplacement prévu à cet effet. Dans l’AMI, point d’autoradio, d’écran GPS ou de système multimédia (l’essentiel on a dit). Mais un support et un système d’attache déjà pété sur mon modèle. Pourtant Vilebrequin ne l’a pas encore essayée.

Par chance, le support permet de changer de pince à sa guise.

Mon téléphone valsera 2 fois. Le support est bien fait puisqu’il permet à l’appareil de ne pas s’exploser sur la vitre de l’AMI, mais au sol, en tombant via une fente derrière.

2h30 de stress en Citroën AMI

C’est parti pour 2h30 de stress. 60 km à parcourir, 74 km d’autonomie affichés. J’ai tellement serré les fesses que les boutons « D, N et R » étaient accessibles.

Je suis parvenu sans mal jusqu’à Lidl Bonneuil. Il me restait 5km d’autonomie. J’étais large. Mais je vous reparle de tout ça plus loin dans l’essai.

Le câble, trop court, oblige à se coller à la borne.

La peur, meilleur déclencheur d’achat

Dans cette société ultra connectée, la peur se manifeste partout, du smartphone à la TV. Un comble quand on sait que sur les 20 dernières années, la violence a diminué (mais pas les agressions au couteau). La peur d’être malade, la peur de mourir, de se blesser, de traverser la rue et se cogner sur un emploi précaire. Une agoraphobie attisée par la le cette grosse merde de COVID et le confinement.

Il y avait la place pour une voiture accessible dès 14 ans, dont le coût mensuel caresse celui d’un Pass Navigo. Les parents, soucieux de ne pas retrouver leur progéniture entre quatre planches de bois se disent que ce ne serait pas si mal de les mettre entre 4 planches de plastique, sur roues, pour aller au lycée.

Le covering d’AMI est tendance. Vivement la version Mansory !
Il faut éviter de prendre l’AMI d’un camarade, ce n’est pas du foot.

Evidemment, il faut que le lycée soit adapté. Sinon ça risque de se fritter à la sortie. L’AMI, voiture la moins chère du marché devient alors l’objet branché des bahuts aux élèves fortunés.

L’amour dure 3 ans. L’AMI aussi. La LLD prend fin après 36 mois. Il vous en coûte de 20 € à 40 € par mois, après un premier loyer de 3 344 €. Il est toutefois possible de l’acheter pour un prix oscillant entre 6 890 € et 8290 €, bonus écologique déduit. Mais c’est alors un achat comptant. Cela rend-il content pour autant ? Pas totalement.

Pas d’AMI tôt ni, d’AMI tard

Traverser la banlieue en sécurité. Tel est l’argument qui ressort. Pourtant, traverser la banlieue peut vite amener à parcourir une vingtaine de kilomètres. La nuit. Par grand froid. Un trajet en enfer que j’effectue, déguisé en Bruce Willis. Car tout ce qui monte redescend et tout ce qui part doit, normalement revenir. Les 75 km affichés en sont en réalité 60. Limitant le rayon d’action à 30 bornes.

Les rétros sont minuscules et se règlent à la main, à l’extérieur, en ouvrant une demi-fenêtre. Fenêtre qui les dérègle aussitôt refermée, en butant dessus.

Parlons-en de cette lucarne. Elle reprend le concept d’ouverture de celles des RER. Les ressemblances avec le wagon à bétail humains continuent avec le bruit intense qui raisonne à l’intérieur. L’insonorisation est digne d’une maison londonienne, aux fenêtres sans carreaux, collée à un pub, un soir de finale de Champion’s League opposant Chelsea à Liverpool.

Les nouvelles mobilités.
RER style.

Un wagon RER pour la Citroën AMI

Citroën a réussi à créer un wagon RER au format individuel. La même expérience, les frotteurs et odeurs de sueur en moins. Disons que si votre passager se masturbe en vous regardant, vous pouvez l’éjecter sans sommation. Vous trouvez cette image dégoutante ? Prenez les transports d’Ile-de-France en étant une femme, ce sera alors dégueulasse et bien réel.

L’absence de chauffage n’est pas un problème, la chaleur interne est présente. Évoluer à 45 km/h sur une nationale limitée à 70 km/h, c’est voir un 36 tonnes déboîter, façon Duel de Spielberg et nous faire l’extérieur.

On pourrait filmer tous ces dépassements, en faire un film et l’intituler Jour de Tonne d’Air, vu comment la trainée générée par la remorque a fait vibrer l’AMI.

En hiver il fait nuit, il fait froid et il pleut (ce qui ne semble pas évident pour les personnes ayant bossé sur l’AMI). La buée s’invite sur les fenêtres et on la joue Kate Winslet dans Titanic pour voir ce qui peut nous percuter à tout moment. Car l’ouverture de ventilation de l’AMI est minuscule et n’agit qu’au milieu du pare-brise. Le conducteur ne voit donc qu’un morceau de la route devant lui. Sur les côtés, rien !

On ouvre alors la fenêtre, on conduit avec des gants mais on n’avance pas. Le scooter offre au moins une vision à 360° lui.

La journée, en ville par temps clair, la Citroën AMI fait l’affaire

En revanche, la journée, par temps clément et ciel clair, l’AMI fait l’affaire. Les parties vitrées sont gigantesques. La lumière très présente. Il faut juste que la température n’excède pas 25°C. Les fenêtres s’entrouvrant à peine et la ventilation ne rafraîchissant guère, on finit rapidement par crever de chaud.

L’AMI n’indique pas qu’elle roule à 45 km/h. Les autres conducteurs ne sont pas forcément au courant. Au milieu des stickers de déco, il y avait peut-être moyen d’en ajouter un mentionnant la vitesse max de cette capsule sur roue.

En ville, on se déplace avec facilité. Le frein à main est amusant sur un engin pareil.

L’AMI ne fait pas mieux qu’un vélo électrique. Outre l’autonomie en faveur du cycle, c’est surtout la manière de se mouvoir en ville et la praticité du cycle qui font la « diff ». Une AMI doit attendre son tour pour passer un feu ; le vélo se positionne directement à son niveau en remontant les files. L’AMI tiendrait sur pas mal de pistes cyclables, mais elle n’en a pas le droit. Ces pistes, de plus en plus nombreuses, qui réduisent drastiquement le temps de trajet.

Enfin, l’AMI ne peut prendre les voies rapides. Ce qui oblige à rallonger les trajets d’un engin à l’autonomie limitée.

Comme une machine à laver sur roue, le tambour en moins, la conso en plus

Les liens entre l’AMI et les électroménagers sont nombreux. Outre le design, l’AMI se trouve en magasin, chez Darty par exemple. Entre un aspirateur Dyson et un lave-linge. Elle a le bruit de l’un et la forme de l’autre. La recharge se fait via une prise 230V classique, cachée subtilement dans la porte passager. Prise qui s’enroule à la main (c’est chiant) et dont la longueur du câble est trop courte (@Novichok vit ça tous les jours), obligeant à se coller plus pour faire passer le jus.

Une fois branchée, l’écran monochrome plutôt réussi indique le temps de charge restant : 6h30. Une erreur d’affichage puisqu’il ne faudra que 3h30 maximum pour la charger. La première fois, j’ai squatté la place Lidl 3 heures de plus. J’étais un enfoiré dans l’ignorance. Mais ce n’est pas un SUV alors personne n’a dégonflé les pneus.

D’ailleurs, fun fact, la hauteur de l’AMI est de 1 520 mm soit 13 mm de moins qu’un SUV Ford Puma.

Une fois chargée, tout s’éteint. Les 75 km affichés sont en réalité 60 km sans ventilation et 50 avec.

On en sort une consommation moyenne, en hiver, de 11 kWh/100 km.

Votre AMI vous rendra populaire autant que service

Vous n’avez jamais été populaire dans la vie ? Alors achetez une AMI. Les têtes se tournent à son passage, les gens sont intrigués. Vous dégagez autant d’aura que Di Caprio dans une Prius. Prêt à briller dans Avance Vite Si Tu Peux.

À peine étais-je rentré de mon premier grand trajet avec l’AMI, qu’une dame m’interpellait. Elle pensait que ce serait la voiture idéale pour sa maman âgée. Avec, elle pourrait faire les courses. Et c’était vrai : entre la cage de survie, l’espace à bord et la facilité d’utilisation, l’AMI cochait bien tous les critères. Y compris celui du budget pour retraites modérées.

L’autre interpellation s’est faite sur un parking. En plein shooting avec @Novichok. Une femme sort et demande si elle peut faire une visio avec son fils pour lui montrer l’intérieur. Elle pense que ce serait mieux qu’un scooter pour aller au lycée. Elle avait, elle aussi, raison.

Le plus amusant, c’est qu’aucune de ces personnes n’étaient intéressées d’avoir une AMI pour elles. C’était toujours pour d’autres.

L’AMI peut remplacer un vélo, coûte d’ailleurs le prix d’un cargo (sauf que lui vous appartient à la fin) dans de nombreuses situations. Elle ne le fait pas mieux. Mais les intéressés par ce téléphérique sur roues sont justement ceux qui n’utiliseront jamais un biclou.

Un final surprenant pour la Citroën AMI

J’ai énormément pesté contre tous les points que Citroën aurait pu régler. Joueur, je sélectionne le trajet de 60 km pour la rapporter (dans le 78), mais boomer, je m’assure que la batterie est 100 % chargée. Mes premiers kilomètres sont incroyables. J’avance au ralenti. Littéralement, je plafonne à 30 km/h en ville.

Tout autour de moi le monde s’agite. Une Clio me dépasse pleine balle, une locomotive tracte deux wagons étranges, une péniche se reflète entièrement sur la Marne et je me rends compte que je ne connais rien des régions en périphérie. Je prends un temps qu’on ne prend pas habituellement. Ce serait presque apaisant si le bruit n’était pas si assourdissant.

Il est treize heure et les collégiens sont de sortie. Ils pointent du doigt l’AMI, appellent leurs potes et sourient. Certains auraient pensé qu’ils se foutent littéralement de ma gueule mais non. Du tout. Ce n’est pas un sourire moqueur mais un sourire envieux. Nous, les boomers, rêvons de 911, d’Aston, de Ferrari au volant d’un ennuyeux SUV. Les gamins, eux, rêve d’une Tesla au volant d’une amusante AMI. J’ai compris à ce moment-là, que Citroën, de manière volontaire ou non, avait réussi son coup.

Au bornes des limites

Les kilomètres défilent moins vite que ceux de l’autonomie restante. Je fonctionne toujours en « delta ». Je considère qu’il faut 20 % d’écart entre l’autonomie de la batterie affichée et le kilométrage restant : Pour 60 km de trajet, il faut 72 km d’autonomie affichée. Avec 75 km au départ, je m’accorde 3 km de rab. Ça devait le faire. Mais les 20 derniers kilomètres m’ont paru interminables.

Les départementales à 45 km/h, doublé par des semi-remorques, n’étaient pas de tout repos. Les bagnoles qui me collent aux fesses ne pigent pas tout de suite qu’une poubelle sur roues est limitée à 45 km/h et prennent l’aspiration (certainement à cause de l’aileron).

Ça aurait pu mal finir. Les pentes à 13 % du début, que l’on gravit à la vitesse d’un piéton bourré ont été compensées par cette énorme descente, vers Louveciennes, peu avant l’arrivée.

La séparation d’avec la Citroën AMI

Sur le parking, un membre de l’équipe Citroën réceptionne l’AMI. Il me demande si ça s’est bien passé. J’ai hoché la tête en diagonale, hésitant et j’ai souri. Je me suis alors demandé à quand remonte la dernière fois qu’une bagnole, financièrement accessible, m’avait faite rire.

C’est peut-être ça qui fait de l’AMI, une bonne pote. Parce qu’elle est bourrée de défauts mais réussie tout de même à vous faire marrer. Comme un AMI, bourré, plein de défauts, mais avec qui vous passez un bon moment.

Une AMI mal conçue

Le problème de l’AMI est moins son concept plutôt cool (et même très cool) que sa réalisation. Tout donne l’impression d’avoir été fait à l’arrache. La porte qui ne ferment pas, la buée qui s’accumule, la visibilité quasi nulle la nuit ou sous la pluie, le temps de charge pour 5,5 kWh, la tenue de route sur sol mouillée, le freinage qui manque de mordant, les jointures qui laissent passer l’eau, le support smartphone qui se casse la gueule…

Mais le pire vient du moteur. Le système se met en sécurité sans raison et la vitesse peine alors à atteindre les 25 km/h. Pire, je me suis retrouvé à avancer à 7 km/h. J’ai dû éteindre et rallumer la voiture. Par chance, j’étais dans une petite rue et non sur une nationale limitée à 70.

La Citroën AMI peine à gravir des pentes

Elle peine à gravir des pentes, me rappelant les trottinettes électriques entrée de gamme. J’avais envie d’ouvrir la porte pour l’aider avec le pied. À tel point, que sur le retour, j’ai bien cru ne jamais atteindre le haut d’une pente bien raide vers Athis-Mons (c’est une ville de banlieue pour les parisiens). J’avais saisi le frein à main et commençais déjà à me demander comment j’allais gérer un arrêt en pleine côte. Un peu comme lorsque vous vous retrouvez bloqués sur un télésiège : un sentiment d’impuissance auquel aucune pilule bleue ne pourra répondre.

Si le concept est chouette et a largement sa place dans les déplacements urbains, la conception est à chemin entre le regret et l’amertume, comme un Schweppes Indian Tonic pas assez frais.

Les choix drastiques limites l’expérience et on se retrouve à subir un engin qui coûte le prix d’un Speedbike (soumis à la même législation), ou d’un vélo Cargo, ou d’une bonne trottinette avec un équipement motard. Ou, d’ailleurs, d’un deux roues de qualitäy.

Un AMIrage de véhicule idéal urbain ?

Il faut définir le mot urbain ! Urbain, c’est, dans l’esprit populaire, des immeubles, en ville, en métropole, en périphérie. Ce sont des lieux qui regroupent beaucoup d’habitants, dans des espaces réduits, avec des structures communes. Brancher une bagnole sur une prise secteur en 220V est compliqué voire impossible pour la majorité des habitants. Tirer un câble sur des dizaines de mètres avec autant de risques que quelqu’un se blesse dessus, le coupe, ou simplement que cela gêne d’autres personnes est un premier problème.

Le second, c’est qu’en cas de démocratisation, il faut alors penser aux structures adaptées à ces voitures. Or, l’AMI utilisant la traditionnelle prise secteur 220V, elle ne peut même pas se brancher sur certaines bornes EV à disposition. Donc de là à créer des structures pour ce type de véhicules, il y a bien plus d’un pas qui casse littéralement les glaouis aux urbains.

Ce qui signifie que l’AMI ne s’utilise réellement qu’en allant charger au boulot, où, en vivant en maison. En MAISON. Généralement, cette maison s’accompagne d’un autre véhicule. Un vrai, avec un minimum de confort. L’AMI va donc s’ajouter aux autres véhicules de la maison. Un truc de plus à placer entre la petite voiture électrique du bambin (celle qui roule 200 mètres avant de s’arrêter et finit à la déchetterie) et le SUV des parents, éventuellement semi électrique ou la Tesla. Puis charger au boulot, pour un engin destiné à des ados de 14 ans est un bel oxymore, vous ne trouvez pas ?

Verdict : l’AMI des parents

Je termine par mon avis que vous attendiez de clavier ferme. J’ai tout fait avec l’AMI. Des longs trajets, de courts trajets. Seul, en duo. Au final, tout, absolument tout de ce que j’ai fait avec cet engin aurait pu être fait à vélo. Et ce dernier s’en sort même mieux dans tous les cas.

Il reste la sécurité.

C’est sûr, les risques de mourir en Citroën AMI sont inférieurs à ceux de mourir à vélo. Mais c’est surtout le scooter 50 cm3, qu’elle replace allègrement, qui est visé. Avec 18 fois plus de risques d’être tué qu’en voiture, le scooter est un vrai problème. Mais j’ai du mal à voir la sécurité qu’il y a, à mettre dans les mains de jeunes de 14 ans (qui n’ont donc aucune formation à la conduite, avec les contrôles, les reflexes, les trucs que les conducteurs d’Audi/BMW ne connaissent pas), une bagnole qui empêche quelqu’un ayant le permis de faire ses contrôles et de gérer son environnement sur la route.

C’est donc à la campagne et en zone rurale que l’AMI prend tout son sens. Les routes adaptées à cette vitesse, les distances importantes, les zones peu éclairées et l’accès à une prise pour la charger.

Maintenant, en tant que parent et non-utilisateur, si j’en ai les moyens (la dame intéressée pour son fils a tout de même demandé si on pouvait intégrer le coût de l’AMI dans les charges de sa boîte), je pense qu’effectivement, je serais favorable à cette acquisition. Moyennant une formation des gosses évidemment.

En attendant, comme l’a si bien écrit Paul, la Citroën AMI a réussi à dépoussiérer l’image peu flatteuse de la caisse sans permis, tout en mettant dans les mains des futurs clients, un engin électrique qui fera figure de madeleine d’Alain de Proust. Et ça, c’est un tour de force !

Toutes les photos de la Citroën Ami

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