Review

Essai BMW iX xDrive50 : Hans Zimmer a le plaisir de (te) conduire !Environ 11 minutes de lecture

by 3 juillet 2023
Résumé
Marque et modèle

BMW iX xDrive50

Prix de base

111 200 €

Prix du modèle essayé

120 000 €

Moteur

1.3 l Diesel 3 cylindres atmo

Carburant

Arrête de croire tout ce qui est écrit sur internet. Le BMW iX xDrive50 n'existe qu'en version 100% électrique.

Puissance

523 ch (385 kW)

Couple

765 Nm

Transmission

intégrale xDrive

0 à 100 kmm/h

4.6 sec

Vitesse max

200 km/h

Longueur

4 953 mm

Largeur

1 967 mm

Hauteur

1 695 mm

Empattement

3 000 mm

Poids

2585 kg

Km parcourus

1 700 km

Conso moyenne constatée

21.9 kWh/100 km

Époque oblige, la première BMW que l’on essaie sur hoonited.com est un SUV électrique. Il s’agit du nouvel iX dans sa version milieu de gamme xDrive50 forte de 523 chevaux. Que vaut cette sportive familiale électrique à plus de 100 000 euros ? On va voir ça en détail dans cet essai qui a duré une dizaine de jours et 1 700 km.

Présentation rapide du BMW iX xDrive50

Le BMW iX, tout comme certains modèles récents de la marque, a un design peu conventionnel et c’est un fait. C’est un fait que BMW assume à peu près depuis le 5 novembre 2020, quand le CM du compte Twitter global de la marque a sorti ceci :

Moche ou beau, chacun se fera son avis. En ce qui me concerne, je trouve l’iX très peu photogénique (surtout dans cette teinte Saphirschwarz métallisée) et de ce fait beaucoup plus séduisant en vrai. Mais est-ce que pour autant je le trouve beau ? On s’en fout totalement de mon avis.

Autrement dit, notre iX est un gros bébé qui mesure 4 953 mm de long sur 1 967 mm de large et 1 695 mm pour un empattement de 3 000 mm. Le poids avec conducteur s’affiche à 2 585 kg et le volume du coffre s’étend de 500 à 1 750 l.

Côté motorisation, l’iX xDrive50 embarque deux moteurs électriques de type synchrone à rotor bobiné totalisant une puissance de 523 ch / 385 kW (272 ch à l’avant et 340 ch à l’arrière) et 765 Nm de couple. Le traditionnel exercice d’accélération de 0 à 100 km/h est abattu en seulement 4,6 secondes et la vitesse de croisière maximale est fixée à 200 km/h. D’après une source proche du dossier, cette dernière donnée est bien réelle et est même atteinte en un rien de temps.

Parlons batterie et recharge maintenant. Le SUV est équipé d’une énoooorme batterie de 111,5 kWh de capacité brute (105,2 kWh utiles) qui permet théoriquement de parcourir jusqu’à 630 km selon le cycle WLTP. Le SUV embarque un chargeur AC de 11 kW qui, selon la marque, est capable de faire le plein complet (0 à 100%) en 11 heures. En charge rapide (DC), l’iX est capable d’encaisser 195 kW soit une refuel de 10 à 80 % effectué en 35 minutes.

Maintenant que tu as toutes les données principales en tête, installons-nous à bord. Mais c’est moi qui pilote (-1 point si t’as la réf).

Un habitacle 10/10

La première chose que l’on constate à bord du BMW iX xDrive50 est la qualité des matériaux et l’excellente finition. Dans mon cas, le SUV de prêt était équipé de l’optionnel pack Design intérieur Loft Stonegrey | Microfibre / Tissu (+550 euros) du plus bel effet mais dont l’aspect pratique à long terme, et surtout avec les enfants à bord, me rend perplexe. Le tissu perforé est très stylé et très agréable au toucher mais je me demande s’il est vraiment pratique à entretenir et à nettoyer. Imaginons au hasard un père de famille dont la fille de 4 ans, intolérante au lactose, mange un yaourt au lait de vache (faut tester de temps en temps, au cas où l’intolérance est passée !) et monte dans la voiture. Imaginons ensuite que ledit père de famille prenne deux ou trois virages un peu vite et que ça déclenche un certain réflexe viscéral chez l’enfant. Imaginons ! Bon, ça ne m’est pas arrivé avec l’iX mais ça m’est déjà arrivé avec une autre voiture, mais on s’éloigne du sujet. Retenons que l’intérieur est très beau mais j’ai un doute sur ses capacités à être vomit-proof.

Les sièges presque-baquets sont très confortables et offrent un très bon maintien latéral lors des virages serrés. Seul le massage est déceptif car même au régime le plus fort, ça masse pour ainsi dire que dalle. N’est pas Mercedes Classe S qui veut mais en même temps, est-ce qu’on s’en taperait pas un peu des sièges massants dans une voiture ? Totalement ! Maintenant on va rapidement parler des cristaux que l’on retrouve un peu partout à l’intérieur de l’iX : sur le sélecteur principal au niveau de la colonne centrale, pareil pour le réglage du volume ou encore le réglage des sièges au niveau des portières. C’est « joli », c’est super bien fini et ça participe grandement à l’ambiance premium générale. Mais un cristal c’est (presque) transparent, ça vous aurait coûté quoi de mettre une petite lumière au fond pour que ce soit utilisable plus facilement la nuit ? Puis personnellement, les cristaux je trouve ça un peu too much, mais j’aime quand même bien. Mais c’est too much. En joli. Mais bling-bling. Bref, éclairez-les et on n’en parle plus !

En parlant d’éclairer tiens, l’éclairage d’ambiance du SUV peut être ultra puissant et ça va forcément plaire aux personnes qui détestent passer incognito la nuit. Ledit éclairage est placé au niveau des vitres de la voiture et le rend extrêmement visible de l’extérieur, un peu comme ça. C’est marrant à expérimenter au moins une fois parce que pourquoi pas, mais je ne suis pas certain d’assumer cela au quotidien. Heureusement que la puissance d’éclairage se règle et on peut aussi le virer sinon. Et accessoirement je n’ai pas 120 000 balles à mettre dans cette voiture donc la question ne se pose même pas.

Là je chipote et je m’attarde sur des détails vraiment subjectifs car cet habitacle est absolument irréprochable et frôle même la perfection. La position de conduite est excellente et l’ensemble des commandes tombe parfaitement sous la main. L’écran central mesure 14,9 pouces en diagonale et il est évidemment compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. Point fort : CarPlay est affiché sur toute la surface de l’écran, y compris la carte de Waze. Merci BMW. Je n’ai jamais compris pourquoi personne (ni même Audi ou Mercedes) n’a jamais exploité la totalité de son écran avec CarPlay, chelou.

L’empattement mesure exactement trois mètres et ça profite énormement aux places arrière. Imagine un Ukrainien d’1m87 installé au volant, genre moi. Ça prend forcément de la place, ces mecs. Maintenant, imagine ce même Ukrainien installé derrière le siège conducteur avec son propre réglage en place. Et bah non seulement il rentre à l’aise (titre) mais également il y a bien assez de place entre les genoux et le dossier du siège pour qu’un enfant de 4 ans passe tranquille. C’est fou ! J’ai trimballé ma fille et sa cousine à l’arrière pendant une bonne semaine. Ma fille a 4 ans, sa cousine 6. Aucune n’avait les jambes assez longues pour salir le dossier de siège de devant avec ses pieds. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup ! (+0.5 points si t’as la réf évidente).

Chaque centimètre carré de l’habitacle mériterait un paragraphe à part, tellement c’est bien fini / technologique / ouf. Mais on a un temps d’antenne à respecter alors on va vite bifurquer vers la pièce maitresse : le toit panoramique. Celui-ci est INCROYABLE et c’est rare que j’écrive en full lettres capitales ici. Par défaut, le toit est transparent comme tous les toits panoramiques du monde. MAIS. Lorsqu’il y a trop de soleil, il n’est pas question de fermer un velum ou autre ciel de pavillon, on appuie juste sur un bouton et le toit s’obscurcit. C’est électrochromatique (Sky Lounge) et c’est totalement fou !

En route !

En utilisation « normale », l’iX est ultra confortable et doux, ce qui le rend très agréable à conduire. L’insonorisation est impeccable, la position de conduite et plus globalement l’espace à bord rendent les trajets quotidiens très confortables, surtout pour les enfants à l’arrière (oui je sais, ça fait 2 fois « confortable » dans le même paragraphe mais j’ai déjà utilisé « agréable » comme synonyme et maintenant je sèche). Toujours en utilisation non-sportive, la consommation s’avère excellente, compte tenu de la taille du bébé : une quinzaine de kWh / 100 km en roulant à 90 km/h et dans les 18-18.5 kWh / 100 km en roulant à 110 km/h. Petite précision météorologique : l’essai a eu lieu en plein mois de mai avec des températures tournant autour des 20°.

Balader les enfants dans un confort absolu c’est bien, mais qu’en est-il du plaisir de conduire à proprement parler, ce slogan si cher à la marque ? Peut-on vraiment kiffer au volant d’un SUV électrique de 2 585 kg ? Totalement !

Le mode sport activé, le gentil grand déplaçoir silencieux se métamorphose et devient un distributeur de sourires. Les accélérations sont impressionnantes. Pour rappel, le 0 à 100 km/h est réalisé en 4.6 secondes, soit exactement comme l’Aston Martin DB9 GT ou l’Audi S6 de 2016. Ça pousse ultra fort et ça ne s’essouffle qu’une fois arrivé à la vitesse max. BMW ne donne pas de chiffre concernant le temps nécessaires pour atteindre les 200 km/h de pointe mais c’est rapide, très rapide.

Mais au-delà de la vitesse pure, l’iX s’avère être hyper plaisant et efficace dans le sinueux. Malgré son poids de de 2,5 Alpine A110, le SUV a un comportement assez joueur et ne présente presque aucun roulis dans les virages, c’est bluffant. Seuls les freinages à haute vitesse trahissent la masse importante du bestiau mais aminndonné, il y a des lois de la physique contre lesquelles on n’y peut rien. Les mêmes lois qui m’ont encouragé à ne pas chercher comment on désactive l’ESP.

L’iX dispose d’une transmission intégrale (xDrive) qui ne laisse aucun des 523 chevaux sur le bord de la piste, tout est parfaitement envoyé aux quatre roues avec un accusé de bonne réception. Mais transmission intégrale ne veut pas dire chiant 50 % à l’avant et 50 % à l’arrière, non. Chez BMW on est team propu alors l’iX adopte naturellement un comportement typé propu, avec l’assurance et la sécurité de la transmission intégrale en plus.

Je suis nul pour décrire de manière précise ce qu’on ressent au volant d’une voiture que l’on conduit de manière un peu sportive. J’aimerais tant te sortir une analyse détaillée à la Soheil Ayari mais à la place je te dirai juste qu’au volant de cet iX xDrive50 j’ai plus d’une fois eu l’impression d’être à bord d’une petite sportive au lieu d’un grand et gros SUV.

La conso en mode sport dépendra de la lourdeur de ton pied droit, mais elle ne sera jamais aberrante. Dans mon cas, la conso moyenne à l’issue des 1 700 km, dont 200 ou 300 « à fond », a été de 21.7 kWh / 100 km ce que je considère comme très correct.

Hans Zimmer a le plaisir de (vous) conduire

Conduire une voiture électrique peut être une expérience pour le moins chelou dès lors qu’on essaie de hausser le rythme sur un parcours sinueux. Personnellement, l’absence de bruit de moteur me déstabilise et me fait perdre le peu de repères que j’ai en matière de conduite sportive. J’ai du mal à me rendre compte de la vitesse à laquelle je vais et par conséquent, anticiper correctement mes freinages et mes trajectoires. Pas ouf. Autant le « silence » d’une voiture électrique est très appréciable en utilisation quotidienne (aller au travail, faire ses courses, partir en vacances à Melun, etc.), autant il est plutôt dérangeant en conduite sportive. Alors comment qu’on fait mesdames et messieurs les bagnolistes, pour continuer à kiffer la bagnole après la mort du thermique, hein ? On appelle la Pat Patrouille Hans Zimmer.

Le célèbre compositeur hollywoodien a en effet composé le son de « soucoupe volante » qui peut être activé ou désactivé pour accompagner les accélérations de la gamme iX (mais aussi i4). J’ignore comment ça marche mais ça marche bien ! L’intensité est progressive et la sonorité est envoûtante, ça donne l’impression de piloter une sorte de vaisseau spatial qui s’apprête à faire le Raid de Kessel en seulement 12 parsecs (+1 point si t’as la réf). Concrètement, le fameux son « de moteur » ressemble à ça et il y a différentes mélodies disponibles selon le mode de conduite activé :

Has Zimmer a déclaré « Nous avons donc développé un son de conduite pour les voitures BMW M à propulsion électrique qui souligne particulièrement l’émotion associée à l’expérience de conduite et intensifie la sensation de performance. » Bien qu’il s’agisse d’un discours marketing dicté par la marque, honnêtement ça fonctionne !

Conclusion

Objectivement, le BMW iX xDrive50 est une bonne voiture électrique et une excellente voiture familiale. Sa gigantesque batterie et sa conso maitrisée offrent une autonomie plus que correcte et sa charge très rapide permet de se débarrasser une bonne fois pour toute de la range anxiety (ou la peur de la panne, si vous ne parlez pas espagnol).

C’est une BMW, une vraie. Son comportement est très dynamique et ses finitions sont excellentes. Ça sent le premium à plein nez ! On en a franchement pour son argent et c’est finalement là que là où le bât blesse. Plus de 100 patates, ça en fait de la p*te de luxe (y a une double référence là, +2 points si tu les as toutes). Mais surtout, pour un prix semblable on commence à avoir des alternatives de tous genres sensiblement plus performantes, comme par exemple :

  • Porsche Taycan Sport Turismo 4S : 118 541 euros, 530 ch, 0 à 100 km/h en 4 s et vmax de 250 km/h
  • Mercedes-AMG EQE 53 4MATIC+ : 125 350 euros, 625 ch, 0 à 100 km/h en 3,5 s et vmax de 220 km/h
  • ou encore BMW M3 Competition M xDrive Touring : 118 190 euros, 510 ch, 0 à 100 km/h en 3,6 s et vmax de 250 km/h

Alors oui, le BMW iX xDrive est une excellente voiture mais sûrement pas la meilleure de sa catégorie. Mais a-t-il vraiment une catégorie ? Se pose-t-on vraiment des questions pragmatiques lorsqu’on achète une bagnole à plus de 100k ? Si j’avais les moyens de m’en offrir un, honnêtement je serais vraiment tenté.

Toutes les photos du BMW iX xDrive50

On aime

+ Le faux son du moteur, composé par le grand Hans Zimmer, oui exactement le même Hans Zimmer qui a composé la BO de Bob l'éponge, le film : Éponge en eaux troubles.
+ L'ergonomie de l'habitacle et la qualité des matériaux. Sauf peut être les cristaux qui ne sont pas de mon goût mais qui suis-je pour imposer mes goûts aux autres ?
+ Les performances. Ce jeune BMW iX xDrive50 est aberrant et envoie des frérots en enfer par milliers.
+ Le châssis qui te fait oublier les 2,5 t de l'engin.

On aime moins

- La manœuvrabilité. Non pas à cause de la taille car comme tout le sait, ce n'est pas un problème, mais à cause du diamètre de braquage ridicule de 12,3 m.
- Un certain manque de subtilité. C'est un peu chaud à expliquer et encore une fois c'est hyper personnel, mais en gros, toutes ces lumières d'ambiance hyper puissantes visibles de l'extérieur, les jantes en 876543456 pouces ou encore les cristaux, c'est un peu prétentieux et ce n'est pas vraiment ma came. Mais c'est peut-être la tienne.
- Le massage des sièges massants est très anecdotique. Hashtag problème de riche.
- Le prix, parce que je ne trouve pas d'autres points négatifs.

L'avis de l'équipe Hoonited
La note de l'équipe Hoonited
La note du public
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Couleur
7.0
6.7
Extérieur
9.0
5.6
Jantes
9.0
6.9
Intérieur
10
6.5
Performances
9.5
8.7
Châssis
10
8.3
Assumerais-je de rouler avec ça ?
9.5
4.2
9.1
La note de l'équipe Hoonited
6.7
La note du public
3 ratings
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Victor Diakov
Tête de pétrole, ingénieur conso max et papa.