60 ans de Lamborghini : le taureau est encore sauvageEnviron 6 minutes de lecture

by Olivier Gauthier28 septembre 2023

Lamborghini fait indéniablement partie des constructeurs automobiles qui font rêver petits et grands. Quand j’étais enfant, je me souviens que, parmi mes miniatures, la Diablo SE 30th Anniversaire, obtenue chez Shell, pour un plein d’essence sur l’autoroute des vacances, trônait en bonne place parmi mes préférées.

Donc, quand une vingtaine d’années plus tard j’ai eu l’opportunité d’être présent à une soirée de présentation de la nouvelle Lamborghini Revuelto, je me suis empressé de répondre par l’affirmative !

60 ans de Lamborghini – 60 ans de belles voitures

Au programme de la soirée organisée sous le pont Alexandre III (une soirée Mercedes aurait plutôt été organisée sous le pont de l’Alma) : présentation statique de la dernière production de Sant’Agata, défilé de mode du couturier Dylan Parienty, et fracture de l’œil devant les nombreux modèles historiques ou actuels présentés par la marque.

Ainsi, à l’entrée du Bridge, reprenant les couleurs du drapeau italien, trois Lamborghini Hurácan STO nous accueillaient. Alors soyons clairs, je trouve que c’est une bagnole de footballeur, mais quelle gueule ! Et surtout quel accueil. En effet celles-ci étaient garées juste après une Diablo SE 30th Anniversaire (la fameuse), deux Hurácan et un Audi Q8 Lamborghini Urus dont la simple vue m’a provoqué un haut le cœur.

A l’intérieur, étaient présentes, autour de ce qui allait bientôt devenir la piste de défilé, un modèle par décennie de la marque depuis sa création :

  • une 350 GT (première voiture de la marque) représentant les 60’s,
  • une Miura représentant les 70’s,
  • une Countach, modèle iconique des 80’s (et dans cette couleur là sûrement prisée par les traders ou les mafieux),
  • une Diablo sacrément intimidante, dernier modèle conçu avant le rachat par Audi en 1997,
  • une Murciélago jaune Sirius comme les meilleures Renault RS des années 2000,
  • une Aventador, modèle qui a traversé les années 2010, dans sa dernière version LP 780-4 Ultimae.

Bien entendu, le premier modèle hybride de la marque (l’Urus ne compte pas), remplaçant l’Aventador comme modèle porte-drapeau était présenté : la Revuelto.

Découverte de la nouvelle Lamborghini Revuelto

Une fois le défilé terminé, j’ai donc pu découvrir la dernière Lamborghini à V12 atmosphérique (ouf les puristes sont rassurés). Enfin « découvrir », je m’enflamme un peu car les designers ne se sont pas trop cassé la tête. J’imagine d’ici la réunion dans le bureau de style (semblable à celle ayant accouché de la Topolino) :

[lire avec l’accent italien]

– Sergio : « Lézami, gé ouné bonne idée pour la nouvail Revuelto.

– Mauro : Vazy Sergio dis nou.

– Sergio : Bé tou vois j’aime bien la nouvelle McLaren.

– Mauro : Laquelle ?

– Sergio : Mé jé né sé pas moa ! Ellé sé ressemblé toutes ! Prends la 540C, ou bien la 570S, ou encore la 570GT. Sinon la 650S. Eh ben on copie tou la face avant.

– Mauro : Et pour l’arrière ?

– Sergio : On plrend célui de la Countach qu’on a faite il y é deux ans.

– Mauro : Mé on l’a déjà copié de la McLaren 765 LT !

– Sergio : Tou voi ? Jé soui cohérent ! »

Bref, si la ligne de la voiture me semble réussie, je trouve qu’on y décèle clairement un air de « déjà-vu ».

Dans les entrailles de la bête

Présentée il y a 6 mois à la presse, la Revuelto, est la première supercar hybride de la marque. La gamme Lamborghini est en effet depuis quelques années composée de trois modèles : une supercar V12, une supercar V10 et un van de footballeur.

La supercar V12 est le modèle porte drapeau de la marque. Le moins vendu, certes, mais le plus regardé.

Compte tenu des normes anti-pollution et des taxes/malus applicables aux voitures fortement émettrices de CO2, la seule solution pour que Lamborghini puisse continuer à équiper son modèle phare d’un V12 atmosphérique était d’en faire un modèle hybride rechargeable.

Mais, qui dit Lamborghini V12, dit dynamisme. Il était donc hors de question d’alourdir excessivement la bête avec une batterie trop volumineuse. Celle-ci, quoique rechargeable sur secteur (au bénéfice de la consommation homologuée), n’affiche qu’une capacité de 3,8 KWh. La fée électricité est avant tout présente ici pour booster les performances et entourlouper le cycle WLTP. Donc, non, vous ne roulerez 80 kilomètres en full électrique comme avec un Suzuki Across ou un Kuga PHEV, mais tout au plus une grosse dizaine de kilomètres.

On comprend donc bien pourquoi Lamborghini qualifie la Revuelto de « HPEV » (high performance electric vehicle) et non de vulgaire PHEV (plug-in hybrid vehicle).

La Revuelto, un taureau qui court très vite

En effet, la Revuelto, grâce à ses 4 (!) moteurs, annonce des performances ébouriffantes. Forcément avoir trois moteurs électriques, de 150 chevaux chacun (dont deux sur le train avant) et un V12 développant 825 ch à 9 250 tr/min, ça aide pour prendre de l’avance au péage. Si les 4 moteurs ne délivrent pas leur puissance en même temps, la puissance max étant de 1 015 chevaux, « seulement », on peut imaginer que ça devrait suffire au quotidien.

Ainsi, malgré un poids annoncé de 1 776 kg (tablons sur plus de 1 900 kg compte tenu du manque de précision récurrent des balances italiennes), Lamborghini annonce un 0 à 100 km/h en 2,5 secondes. C’est 0,4 seconde de mieux que l’Aventador précédente. Le gain, à ce niveau de performance, est sidérant.

Un habitacle modernisé, une voiture plus accueillante

La Revuelto est la première Lamborghini dans laquelle la quasi-totalité des boutons physiques présents sur la planche de bord a été supprimée.

Cela offre une vue sur un habitacle épuré dans lequel trônent désormais trois écrans. Le premier devant le conducteur, le deuxième au centre de l’habitacle et le troisième devant le passager. J’émettrais bien quelques doutes sur l’ergonomie de l’ensemble (d’autant que le volant ressemble à un adolescent en plein crise d’acnée), mais je ne souhaite pas me brouiller avec le service presse de Lamborghini qui m’a promis (c’est faux) un essai bientôt.

Enfin, Lamborghini n’a pas encore communiqué sur la taille du coffre situé à l’avant, mais assure qu’en plus de celui-ci, on peut désormais loger un sac de golf derrière les sièges. Ce sera donc parfait pour mon week-end à Deauville, d’autant que la garde-au-toit et l’espace aux jambes ont été augmentés me permettant, sans aucun doute, de loger aisément mon 1m93 dans cette dernière McLaren Lamborghini.

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