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Audi RS Q3 Sportback : l’essai du bébé Urus allemandEnviron 8 minutes de lecture

by 2 octobre 2020
Salut à toi, jeune bagnoliste ! Savais-tu qu'une voiture neuve sur trois vendues en France en 2019 était un SUV ? Te rappelles-tu également qu'il y a une dizaine d'années, cette même part du marché était occupée par d'énormes monospaces dépourvus d'âme ? Alors, tu préfères un monde peuplé de Scenic, Zafira et autres Touran ou celui des Puma, X2 et Q3 Sportback ? Je pense que la question est vite répondue.
Résumé
Marque et modèle

Audi RS Q3 Sportback

Moteur

2.5L 5 cylindres TFSI

Carburant

essence

Puissance

400 chevaux

Couple

480 Nm

0 à 100 kmm/h

4.5 secondes

L'essai de l'Audi RS Q3 Sportback

Parenthèse SUV

Je ne sais pas vous, mais personnellement je suis incapable de définir ce qu’est un SUV aujourd’hui… Je suis peut-être un peu con mais j’ai du mal à comprendre comment un Duster ou un Kona peuvent prétendre à l’appellation « sport utility vehicle »… Et que ces mêmes Duster ou Kona puissent ensuite être rangés dans la même catégorie qu’un Cullinan ou un RS Q3 Sportack… Ces derniers étant peut-être « sport » et « vehicule » mais pas pas vraiment « utility »….

Je suis confus et ça m’énerve ! Peut-être que « SUV » est un terme un peu plus moderne pour désigner tout simplement un 4×4 ? Ca pourrait marcher si la plupart des SUV actuels n’étaient pas des tractions… Ou alors ça a un lien avec le gabarit ? Genre un SUV c’est forcément plus gros et plus lourd ? Ca tiendrait la route si l’Audi A3 n’était pas plus plus grande et plus large (et plus lourde mais ça dépend de la version) que le Q2 (un exemple choisi au hasard, des comme ça il y en a un million environ)… C’est la hauteur alors, puisque tous les SUV semblent être un poil plus hauts que leurs équivalents non-SUV ? Et c’est là que je perds le fil de ma propre pensée : pourquoi appeler ça « véhicule utilitaire sport » et non pas « véhicule plus haut que la moyenne » alors ?

Bref, je suis preneur de vos avis sur la question de « c’est quoi un SUV ? » parce que je suis totalement perdu. Le Suzuki Jimny est-il un SUV ou un 4×4 (question piège parce que la précédente génération du Jimny était aussi disponible en 2 roues motrices). Et qu’est-ce qui fait qu’un Volkswagen ID4.4 est plus SUV que l’ID.3 ?

Ceci étant dit, le SUV est actuellement au sommet de sa gloire et s’invite quasiment dans toutes les familles : si vous n’avez pas encore de SUV chez vous, vous avez forcément un voisin, un frère ou un collègue qui en a un. Et comme toutes les rock stars du monde, en parallèle de son fan club, le SUV a son lot de détracteurs qui ne comprennent pas pourquoi il y a autant de membres adhérents… Leurs revendications sont souvent les mêmes : « c’est gros », « ça pollue » ou encore « c’est inutile ». Ok boomer, je te laisse avec tes arguments pourris, j’ai un RS Q3 Sportback à aller essayer. Salut !

Mais avant de monter à bord, j’aimerais faire une déclaration : je ne suis ni un pro ni un anti-SUV. Comme pour les autres types de voitures, j’aime certains SUV (comme le RS Q3 Sportback par exemple, le Mustang Mach-E, le Duster ou encore le nouveau Citroën C4), j’en déteste d’autres (les X6, Bentayga et autres Rav4, pour ne citer que ces 3 là) et certains ne me font ni chaud ni froid (ex : CR-V, Karoq, Captur et autres Ateca) . C’est donc sans aucun a priori négatif et plutôt rempli d’enthousiasme que je m’installe au volant de « mon » RS Q3 Sportback vert, direction l’Yonne. Parenthèse SUV fermée.

Un design musclé

« Pourquoi avoir mis bébé-Urus dans le titre de son article ? » Pour ça :

[twenty20 img1= »1971″ img2= »1972″ direction= »horizontal » offset= »0.5″ align= »right » width= »100% » before= »Audi RS Q3 Sportback » after= »Lamborghini Urus » hover= »true »]

Si on fait abstraction de tout ce que je vous ai raconté dans ma parenthèse SUV plus haut, l’Audi RS Q3 Sportback est donc un SUV coupé sportif qui adopte logiquement un look plus « dynamique » que la version non-Sportback du modèle. Et comme si ça ne suffisait pas, Audi France a eu l’excellente idée de mettre toutes les options disponibles au catalogue pour rendre le tout encore plus stupide sportif :

  • Jantes en aluminium coulé 21 pouces noires
  • Toit ouvrant panoramique
  • Amortissement piloté avec Audi drive select
  • Freins céramiques
  • Phares Matrix LED avec clignotants dynamiques à l’avant et à l’arrière
  • Teinte Vert Kyalami

Badge RS oblige, le RS Q3 Sportback ne manque pas d’agressivité et ce, peu importe l’angle de vue. Et comme si les pare-chocs spécifiques, les ailes élargies, la double sortie d’échappement ou encore les jantes en 21″ ne suffisaient pas, mon exemplaire d’essai se la joue très flashy avec sa teinte optionnelle « Vert Kyalami » qui lui va à ravir. Too much diront certains, personnellement je préfère largement ça aux 50 nuances de gris que l’on a l’habitude de voir dans la rue. Je commence à être abonné aux voitures sportives vertes et j’aime plutôt bien cette ligne éditoriale involontaire.

En route !

L’Audi RS Q3 Sportback (tout comme les RS Q3 classiques, TT RS ou autres RS 3) est équipée du « fameux » 2.5L 5 cylindres maison dont la réputation n’est plus à faire depuis une trentaine d’années environ (Group B, Michèle Mouton, Pikes Peak, tout ça…). La fiche technique du SUV est au moins aussi impressionnante que sa musculature : 400 ch, 480 Nm de couple et un 0 à 100 km/h pulvérisé en à peine 4.5 secondes… Pas mal pour un gros bébé de 1.7t n’est-ce pas ? Mais justement, ce n’est pas un peu lourd 1700 kg pour un véhicule aux ambitions sportives ? Allons voir ça sur cette route sinueuse fermée pour l’occasion.

Mais avant, parcourons une centaine de kilomètres au volant de la bête et familiarisons-nous avec son environnement. Comme d’habitude, je quitte Paris un vendredi soir et me retrouve nez à nez avec des millions d’autres automobilistes qui ont eu la même envie d’évasion… Je commence définitivement tous mes essais par une, voire deux heures de bouchons. J’adore ma vie ! Le mode de conduite « Efficiency » est sélectionné, ce qui veut dire que la direction est au plus souple, la suspension est au plus mou et l’échappement au plus silencieux. Théoriquement la consommation devrait également être au plus bas mais il est difficile de juger cette partie en étant coincé dans les embouteillages pendant une 50aine de kilomètres…

Bref, en usage quotidien la voiture s’avère être aussi confortable et agréable à conduire que n’importe quelle Audi moderne. Ses nombreuses aides à la conduite rendent les trajets les plus chiants un poil moins pénibles. Mention spéciale pour les phares (optionnels) Matrix Led, disponibles à peu de choses près sur toute la gamme Audi, qui permettent de rouler en permanence en feux de route sans éblouir les conducteurs en face.

Confortablement installé dans le siège « Sport RS » enveloppant avec appui lombaires, je profite du spectaculaire intérieur de mon modèle d’essai (j’ai le temps dans les bouchons !). Le Virtual Cockpit est ici couplé à un grand écran central de 10.1 pouces avec une interface tactile dont l’UX est proche de celui d’un smartphone. L’optionnel système audio Bang & Olufsen à effet 3D (jamais compris ce que ça voulait dire) est parfait, la connectivité d’Android Auto l’est en revanche beaucoup moins. Je ne sais pas si c’est mon téléphone, mon câble, la voiture ou les trois en même temps, mais ça n’a pas arrêté de déconner pendant les 3 jours (obligé de débrancher / rebrancher le téléphone en permanence pour que Spotify refonctionne).

RS pour Rapide et Sportif

Une fois le grand axe surchargé quitté, je peux enfin passer en mode « RS Sport » et emprunter ma route fermée préférée. L’amortissement piloté est alors au plus raide et la direction au plus ferme. Le 5 cylindres, qui est resté discret jusqu’à présent, devient plus expressif et l’accélérateur hyper sensible. Le gentil Q3 avec lequel j’ai traversé l’enfer de l’autoroute A4 s’est métamorphosé : me voilà au volant d’une voiture qui a l’air sportive.

Cet air de sportivité se confirme au premier virage : l’auto vire à plat et s’avère assez agile malgré son gabarit imposant. Les énormes freins céramiques (option à 6 000 €) font bien leur job et autorisent un freinage de plus en plus en plus tardif au fur et à mesure qu’on enchaîne les courbes. Les 400 chevaux, en association avec la transmission intégrale permanente Quattro, permettent des accélérations honnêtement impressionnantes (4.5 sec le 0 à 100 pour rappel !) et le moteur a l’air de ne jamais s’essouffler. C’est violent, extrêmement efficace et ça permet aux non-pilotes du dimanche dans mon genre de prendre leur pied sans trop se mettre en danger.

Mon seul regret est que la sonorité du moteur ne soit pas plus présente dans l’habitacle. A la louche, je dirais qu’une S3 est plus expressive avec un cylindre en moins…

Conclusion

J’ai la chance de pouvoir n’essayer que des voitures avec lesquelles j’ai une certaine affinité sur Hoonited… L’essence, les péages et tous les autres frais annexes étant entièrement à ma charge, je n’ai strictement aucune envie de payer pour essayer un véhicule qui ne m’intéresse pas. De ce fait, avant même de l’avoir essayée, j’adorais l’Audi RS Q3 Sportback pour sa ligne audacieuse (oui, je n’ai pas peur des mots !) et aussi pour sa fiche technique orgasmique. Le coup de foudre s’est confirmé suite à mon essai, j’ai adoré sa polyvalence et la facilité avec laquelle on se croit pilote à son volant.

En revanche, j’ai moins aimé son prix : avec près de 23 000 € d’options, le modèle que j’ai essayé est facturé à plus de 93 000 € hors malus (12 000 € aujourd’hui et 200 000 € d’ici quelques années). Aussi séduisante et fun soit-elle, j’ai du mal à comprendre à qui elle s’adresse… Avec un budget d’un peu plus de 100 000 €, il est non seulement possible d’avoir la dernière RS 6 d’occasion peu kilométrée mais également (au choix) :

  • 52 631 bouteilles de 33cl de Goudale
  • 23 255 Big Mac (vendus à l’unité hein, pas en menu)
  • 1428 jeux pour PS4
  • 478 places pour le Hellfest (les classiques par contre, pas celles avec un t-shirt)
  • 3, voire 4 Ford Mustang GT d’occasion
  • 1 appartement 3 pièces de 65m2 à Sens (et avec balcon svp !)

Bref, après environ 500 km parcourus dont une moitié sur autoroute embouteillée et l’autre sur des petites routes de campagne, j’ai constaté une conso moyenne d’exactement 14L/100km. Sachant que j’ai le pied très lourd pendant les essais, il est largement envisageable d’être plutôt aux alentours des 11L sans trop de souci.

Plus de photots de l’Audi RS Q3 Sportback vert kyalami

On aime

- son look hyper dyamique et agressif

On aime moins

- son prix

L'avis de l'équipe Hoonited
La note de l'équipe Hoonited
La note du public
Rate Here
Couleur
10
8.5
Extérieur
10
6.6
Jantes
10
9.2
Intérieur
9.0
9.0
Performances
9.0
9.1
Assumerais-je de rouler avec ça ?
10
5.7
9.7
La note de l'équipe Hoonited
8.0
La note du public
6 ratings
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Victor Diakov
Tête de pétrole, ingénieur conso max et papa.
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