La Skoda Octavia RS persiste à rester une berline puissante et polyvalente avec une motorisation 100 % thermique. Une offre unique pour un tarif (presque) raisonnable.

Marque et modèle | Skoda Octavia |
Version/finition | RS |
Prix du modèle essayé | 51 160 € |
Kilomètres parcourus | 548 km |
Consommation constatée | 8,4 l/100 km |
Type de moteur | 4 cylindres 2 l |
Puissance | 265 ch |
Couple | 370 Nm |
Boîte de vitesses | Automatique à 7 rapports (DSG7) |
Transmission | Traction |
Poids à vide | 1 445 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 6,4 s |
Vitesse maximale | 250 km/h |
Le contexte de l’essai
Une partie du groupe Volkswagen partage un parc presse commun avec la marque-mère, Audi, Seat, Cupra et Skoda. En venant chercher une Leon, j’ai vu l’Octavia RS briller dans le noir du parking souterrain. Rien que pour sa couleur, j’avais un motif légitime pour réaliser un essai.
Au final, ce Jaune Sprint à 1 270 € m’a semblé un peu fade et moins vif qu’espéré. Pour autant, le contraste avec les différents éléments noirs (calandre, rétro, spoiler, montants de vitres, jantes de 18 pouces) fonctionne parfaitement et la voiture conserve des lignes modernes. Puis, je me suis surtout rendu compte que je n’avais jamais testé de modèle tchèque. Alors que les journalistes auto vantent toujours leur rapport qualité/prix et surtout leur praticité. Me voilà donc au volant de cette berline pour une semaine.


Octavia RS : avant tout une Skoda
C’est un cliché et je vais tomber en plein dedans. Une Skoda, c’est bien pensé avec des trucs simples et malins partout. Le parapluie dans la portière (comme chez Rolls) est le plus emblématique. Et j’ai pu en profiter lors d’un Hoonited Yonne Festival (très) pluvieux. On a aussi une brosse pour les tapis de sol dans l’autre portière. Puis une mini-poubelle dans le vide-poches, un support de smartphone/tablette amovible sur un appui-tête avec un bac de rangement sous la clim pour les passagers à l’arrière et un grattoir dans la trappe à essence (il avait disparu sur mon modèle mais on va dire que le confrère indélicat va le rapporter une prochaine fois). Sans parler du coffre avec le tapis réversible afin de le laver plus facilement, des crochets partout, des éléments de fixation et un filet.




On peut sûrement retrouver ces éléments chez d’autres constructeurs mais jamais avec autant d’exhaustivité. Je prends une caisse siglée RS et je vous parle de rangements. Oui. Et attendez que je vous évoque la taille du coffre. 600 litres. 600 putain de litres avec un volume quasiment aussi large que long. Alors oui, la voiture mesure 4,71 m donc il n’est pas illogique d’y trouver un grand coffre. Mais en 2025, c’est un énorme coffre. Mercedes, Tesla et donc Skoda continuent de proposer cette prestation de volume généreux si appréciable à mon usage avec toujours plein de sacs pour mon quotidien et de grosses valises lors de mes vacances.


La vie à bord de la Skoda Octavia RS
« Bon, il va nous parler de la motorisation et des prestations sportives maintenant ?! » Bah non, toujours pas car j’ai avant tout utilisé cette Octavia RS comme une voiture confortable. Déjà par son assise avec des sièges baquets moelleux. L’installation est bonne et on ne regrette jamais les SUV avec cette auto. On coupe l’alerte de survitesse en 3 clics sur le volant (doté d’un bouton mute) et on roule. La place centrale à l’arrière se limite aux culs-de-jatte et il ne faudra pas dépasser 1,85 m pour les deux autres occupants du fait d’une ligne de toit fuyante. Cela reste confortable pour autant. Il manque peut-être un toit panoramique pour plus de luminosité (dispo uniquement en option sur le break).



Pour la qualité des matériaux, des finitions et surtout de l’assemblage (voir la vidéo), c’est du calibre de Volkswagen. Donc avec un nivellement vers le bas à l’instar de l’ensemble du groupe depuis plusieurs années. Ce sont des reproches souvent partagés par les essayeurs et j’ai même pu le constater chez Porsche ! Même si ça n’a pas été le cas, je redoute les bruits de mobilier dans quelque temps, comme dans ma Polo.

L’écran et la mauvaise caméra 360
Du côté du grand écran de 12,9 pouces, on retrouve les animations des menus bien connues et en amélioration pour la fluidité. Par contre, toujours les petites coupures audio avec Android Auto sans fil et parfois aussi des difficultés de connexion avec fil. La sono n’offre rien de particulier. On s’étonne des doubles commandes physiques et tactiles avec la même fonction (sûrement du fait de la plateforme partagée et au moins, ça laisse le choix à l’utilisateur) et on regrette toujours l’obligation de passer par l’écran pour régler la climatisation. L’instrumentation des compteurs de 10,25 pouces donne toutes les informations et peut se modifier à l’envie.





Là où je n’ai pas du tout compris le ratage, c’est sur la caméra 360. La modélisation de l’Octavia s’avère plus grosse que la réalité au point de ne pas voir les lignes pour se garer alors qu’on est pourtant bien centré. Il faut passer par une vue sur les côtés afin de situer ses roues. On reste sur une grosse bagnole donc c’est mieux d’être aidé correctement. D’autant plus que le diamètre de braquage est annoncé à 10,4 m par Skoda mais il s’approche plus des 11,5 m en ressenti.





Le confort et l’insonorisation
En complément d’une bonne position de conduite, les suspensions pilotées se « confortabilisent » davantage chez Skoda. J’avais déjà adoré les DCC (Dynamic Chassis Control) sur le Tiguan et même sur la Leon VZ mais j’ai l’impression d’un cran supérieur sur l’Octavia RS. Elles s’adaptent rapidement à tous les modes de conduite (Eco, Comfort, Normal, Sport et Individual) et on peut les personnaliser. J’ai d’ailleurs roulé 90 % du temps en mode Comfort car j’adore le confort. Ces suspensions adaptatives deviennent officiellement mes préférées du marché. Voilà, c’est dit écrit.
À 130 km/h, l’insonorisation contre les bruits d’air fait son boulot. C’est moins vrai contre le bruit du moteur et des trains roulants. Ça reste largement acceptable pour de longs trajets. Mais je ne serai pas contre un peu plus d’isolation phonique. Le réglage du régulateur/limitateur passe par un petit commodo comme chez Audi et le Travel Assist (conduite autonome de niveau 2) semble moins contrariant pour la tenue du volant que sur le Tiguan. À vérifier sur une distance autoroutière plus significative.



Enfin la motorisation !
Enfin ! On va parler du moulin. Nous avons un 4 cylindres 2 litres sans aucune hybridation. Même pas une légère. Dans cette version restylée, l’Octavia RS passe de 245 à 265 ch. Le malus s’élèvera à 4 500 € en moyenne (selon les équipements). Pour ma version à 51 160 €, je trouve qu’on reste dans l’acceptable au vu des prestations. Car si je parle surtout de confort et d’habitabilité depuis le début, nous ne sommes pas en reste avec les performances. Si on compare avec la moindre électrique lambda, le 0 à 100 km/h en 6,4 s n’impressionnera personne. Mais si on se repositionne sur le 100 % thermique, on apprécie les 370 Nm de couple bien que la boîte DSG7 tarde souvent à passer les rapports. Sauf à enclencher le mode Sport et là, plus aucune latence, notamment pour rétrograder.



Je persiste et je signe sur la faible motricité des tractions du groupe germanique. Sur l’Octavia RS, c’est moins marqué du fait d’une plus faible puissance (265 contre 300 ch pour les autres modèles) et probablement d’ajustements spécifiques, moins brutaux. Le pied au plancher sur le mouillé ne passe toujours pas. Attention tout de même à surveiller la vitesse une fois lancé. Car c’est très filtré et on peut largement se retrouver à 160 en pensant rouler à 80 km/h. La pointe maximale de 250 km/h ne m’étonne pas du tout vu la réserve du moteur. Sa sonorité s’amplifie légèrement par les haut-parleurs et uniquement en mode Sport.


Les consommations en Skoda Octavia RS
Sans surprise, il faudra surveiller les consommations, particulièrement en ville. Malgré un poids raisonnable de 1 445 kg, le 2 litres tourne vite à 10-11 l/100 km sur des trajets urbains. Pour ceux du boulot, ça donne 8,7 l/100 km et avec un peu de fluidité, on descend à 6,8 l/100 km comprenant du parcours mixte, incluant de la voie rapide. Sur autoroute, je m’attendais à pire et j’ai constaté 7,2 l/100 km. En moyenne et après 548 km, je la rends à 8,4 l/100 km. Cependant, sans vraiment avoir tiré dedans. Avec 50 litres du réservoir, l’autonomie se situe à 600 km.




La conduite sportive ?
Mon usage aura été plus de conduire tranquillement que sportivement. Pour la science, j’ai testé mais j’ai trouvé rapidement des limites dans le ressenti de la direction. Trop neutre et pas assez précis avec aussi des mouvements de caisse qui m’ont interrogé sur les capacités du châssis. Il aurait fallu plus d’engagement et de temps pour vraiment situer les performances. J’ai choisi de laisser Mathieu Sentis pour vous décrire les réelles possibilités sur un circuit par un pilote. En soi, ça ne me dérange pas du tout car je préfère une berline polyvalente et puissante qu’une berline redoutable et radicale comme la Civic Type R.

En conclusion
La Skoda Octavia RS offre (presque) tout ce que j’attends d’une berline polyvalente. D’abord par sa motorisation suffisamment coupleuse et surtout par son confort avec une excellente position de conduite et des suspensions pilotées qui s’adaptent rapidement à toutes les situations. Je regrette toutefois la faible qualité des matériaux et de l’assemblage dans l’habitacle. Cela fait douter sur sa longévité. Peut-être qu’une simple mise à jour pourra corriger la modélisation ratée de la caméra 360 et il suffira de passer en mode Sport pour une DSG7 plus réactive. Autrement, son énorme coffre et tous les éléments de praticité amènent des arguments déterminants pour me faire craquer. Définitivement une bagnole pertinente.

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