Cette version traction du Suzuki S-Cross Dualjet Hybrid ne pourra pas lutter contre la concurrence en raison d’un trop grand fossé en matière d’agrément. Et je peux largement vous en parler après 2 400 km à son volant.
| Marque et modèle | Suzuki S-Cross |
| Version/finition | Dualjet Hybrid / Style |
| Prix du modèle essayé | 35 630 € |
| Kilomètres parcourus | 2 406 km |
| Consommation constatée | 6,5 l/100 km |
| Type de moteur | 4 cylindres 1,5 l de 102 ch et 1 moteur électrique de 33 ch |
| Puissance | 115 ch |
| Couple | 138 Nm |
| Boîte de vitesses | Automatique à 6 rapports |
| Transmission | Traction |
| Poids à vide | 1 290 kg |
| Accélération (0 à 100 km/h) | 12,7 s |
| Vitesse maximale | 175 km/h |
| La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
Depuis 4 ans, au printemps, je me mets en quête d’une bagnole pour un essai de 15 jours afin de l’effectuer durant mes vacances à Arcachon. Quoi de mieux que ce type de parcours pour faire un tour exhaustif d’une auto ? Sauf que les parcs presse ne prêtent quasiment plus des caisses pour une longue durée. Rationnement oblige, l’accord se limite à 8 jours. Je parle pour nous, petit média. Évidemment que si Auto-Moto, Caradisiac ou Automobile Propre demande un prêt de 3 semaines, il sera accordé.
Dès lors, je me suis adressé à Suzuki qui nous apprécie. La réciproque est vraie donc je les remercie. Cette petite marque (pour le marché français) conserve des qualités de fiabilité et des prix attractifs. Mais allons droit au but, achetez les yeux fermés une Swift (citadine), un Jimny (4×4) ou même une Swace (break). Pour les SUV (tractions) comme le S-Cross, pas sûr de vous orienter vers ces modèles Japonais.
Suzuki S-Cross Dualjet Hybrid : le mauvais choix ?
Avec un parcours de 1 100 km aller-retour sur autoroute, j’aurais dû choisir l’Across, mais il avait déjà été testé par @LeStagiaire et je connaissais le RAV4, son jumeau. Puis je voulais m’éviter une boîte CVT. Pas sûr que la boîte robotisée soit préférable. Bien sûr que si, rien n’est pire au monde qu’une boîte CVT (hors agglomération). En 2022, j’avais testé le S-Cross 1,4 l Boosterjet Hybrid (micro-hybridé) de 129 ch à la montagne durant quelques heures dans les Alpes, notamment en version AllGrip (4 roues motrices). De son côté, @LeStagiaire avait découvert ce 1,5 l Dualjet Hybrid en Camargue. On voyage avec Suzuki. On voyage aussi dans le temps.
J’hésite entre rustique et archaïque quand je monte dans une Suzuki. Du plastique dur, du plastique dur et aussi du plastique dur. Même des aiguilles sur les compteurs ! Mais tout ça ne gêne en rien dans le quotidien, d’autant plus que l’assemblage est robuste donc aucun bruit parasite dans l’habitacle. Là où on aurait besoin de plus de souplesse, c’est dans les sièges. Beaucoup trop durs, à l’avant comme à l’arrière. Limite planche de bois.
Puis la grande déception provient du coffre avec seulement 293 litres pour un SUV de 4,31 m de long, c’est rikiki. Normalement, on peut loger 430 litres mais la batterie de cette version hybride prend trop ses aises.
La motorisation hybride et les consommations
Nous avons un véhicule hybride mais qui ressemble à un véhicule micro-hybridé tant l’apport de l’électricité semble faible sur l’agrément et les consommations. Ce 4 cylindres 1,5 l de 102 ch atteint une puissance cumulée de 115 ch avec l’aide du moteur électrique. On prendre le temps des 12,7 s pour tutoyer les 100 km/h. Les 138 Nm de couple font penser au moteur atmosphérique de la MX-5 (1,5 l) tant ça reste faible de nos jours. En comparaison et pour le même tarif, un HR-V sort 131 ch mais surtout 253 Nm. Toutefois, le manque d’agrément se ressent aussi. Dans ce segment des SUV et pour 35 630 €, on va préférer un Captur ou un Juke avec un moteur E-Tech de 145 ch et surtout des plus faibles consommations.
Lors de la descente avec 550 km d’autoroute, le résultat de 6,5 l/100 km m’a plutôt convaincu. Moins sur le retour, plus fluide, avec 7,1 l/100 km. Puis en ville et en périurbain, les 5,8 l/100 km m’ont surtout déçu. On ne constate pas suffisamment de roulage en 100 % électrique. C’est plus une légère aide. Bien qu’on entende le sifflement du moteur électrique, notamment lors de la génération. Sans mode Brake pour autant. Au final et après 2 406 km (dont plus de la moitié sur autoroute), la consommation se situe à 6,5 l/100 km en moyenne. Avec 47 litres de réservoir, on tourne autour des 700 km d’autonomie, même si en mauvais Nippon trop pessimiste, le compteur affiche seulement 600 km.
Les aides pas du tout aidantes du Suzuki S-Cross Dualjet Hybrid
C’est officiel, impossible de faire pire que Suzuki pour désactiver l’alerte de survitesse. Pourtant le Honda ZR-V avait mis la barre très haute. Avec le S-Cross, il faut être à l’arrêt obligatoirement, puis manipuler la tige en plastique du compteur pour accéder aux menus et désactiver la lecture des panneaux de vitesse. Le tout prend 15 secondes et doit se recommencer à chaque démarrage. Pour la vigilance du conducteur, les bips interviennent trop souvent donc j’ai trouvé une technique artisanale en scotchant un bout de papier sur la caméra. L’alerte collision se déclenche à la moindre chicane donc il faut la couper (encore à l’arrêt) via un bouton à gauche du volant.
On désactive aussi le franchissement de ligne au même endroit. Tout est catastrophique dans ces aides et plus encore le régulateur adaptatif. Dès la moindre montée, il rétrograde en 5e alors que rien ne le justifie. En effet, en gérant soi-même la vitesse à 130 km/h, la boîte reste en 6e. Déjà que l’insonorisation est mauvaise entre les bruits d’air et du moteur combinés sur autoroute, si on dépasse les 4 000 tr/min, on va devenir sourd. Après Arcachon, je me suis rendu au Mans Classic et j’ai encore pu constater que ce SUV n’est pas du tout adapté aux trajets autoroutiers. Ni pour dormir sur son plancher (pas plat) avec les sièges rabattus (1 111 litres de volume dans le coffre). On ressent trop la fatigue dans ces conditions.
La conduite quotidienne
Lorsqu’on a tout coupé et qu’on fait abstraction de l’inconfort des sièges, on retrouve enfin de la sérénité. Les suspensions s’avèrent bien calibrées avec une prédominance vers une certaine fermeté. Le poids de 1 290 kg limite les tensions. La direction ne manque pas de précision et le châssis surprend par sa rigueur. On perçoit du roulis mais moins qu’on ne l’aurait cru. En somme, la tenue de route est bonne. On pourrait même se lancer dans une conduite dynamique puis la boîte automatique nous ramène à la réalité dystopique. C’est une version robotisée à simple embrayage. On ressent donc les à-coups des passages de rapport, surtout sur les trois premiers. Notre buste s’avance. Seule façon de la contrer, c’est de conduire comme avec une boîte manuelle en relâchant l’accélérateur avant de monter un rapport. La douceur arrive mais la lenteur demeure.
Tous les équipements du Suzuki S-Cross Dualjet
Dans cette version Style, tous les équipements sont présents. Comme le (grand) toit panoramique ouvrant ou la bonne caméra 360 avec un bouton physique pour l’activer aisément. L’écran propose une taille suffisante (9 pouces) pour afficher Google Maps avec une connexion Android Auto sans fil et sans problème. On apprécie toujours autant de trouver des boutons physiques pour régler la climatisation. Le chauffage des sièges est aussi opérant. Bien que le positionnement des boutons interroge car je me suis cramé le cul plusieurs fois pendant cet été caniculaire en posant mon smartphone dans le vide-poche.
La jolie couleur Canyon Brown métallisé (à 590 € en option) alterne entre le marron et l’orange en fonction du soleil. Les jantes classiques de 17 pouces lui vont bien aussi. Son léger restylage le modernise avec des feux LED. L’ensemble ressemble à Suzuki avec une notion de robustesse équivoque.
En conclusion
Ce SUV se limite à un usage urbain et périurbain. Les longs trajets ne sont pas adaptés pour ce Suzuki S-Cross Dualjet Hybrid du fait d’un manque d’agrément avec des sièges inconfortables, un coffre trop petit et des aides à la conduite problématiques. Son châssis rigoureux et les suspensions équilibrées permettent de favoriser une tenue de route rassurante, bien qu’on ne fasse pas de folie avec une boîte automatique aussi lente. Rien ne le démarque de la concurrence, sauf la réputation de fiabilité de la marque japonaise. Suzuki ne s’y trompe pas, il a été retiré du catalogue depuis juin 2025.
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