Pour célébrer la fin des livraisons du plus mignon des 4×4 en France, le Suzuki Jimny 55e anniversaire devient le dernier petit baroudeur à acheter avec seulement 55 exemplaires disponibles.

Marque et modèle | Suzuki Jimny |
Version/finition | 55e anniversaire |
Prix du modèle essayé | 28 955 € |
Kilomètres parcourus | 526 km |
Consommation constatée | 7,3 l/100 km |
Type de moteur | 4 cylindres 1,5 l |
Puissance | 102 ch |
Couple | 130 Nm |
Boîte de vitesses | Manuelle à 5 rapports |
Transmission | 4×4 (ou propulsion) |
Poids à vide | 1 090 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 12,4 s |
Vitesse maximale | 145 km/h |
La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
On connaît très bien le Jimny sur Hoonited. Déjà parce que le patron l’a essayé deux fois, en 4x4 puis 2 places. Ensuite parce que j’ai aussi pu en profiter, avec cette même configuration, lors d’une sortie tout-terrain dans l’Yonne. Dès lors, aucune raison de l’essayer une seconde fois pour moi ? Sauf que Suzuki sort une édition limitée pour fêter les 55 ans du Jimny. Et elle change tout. Non, c’est faux, elle ne change strictement rien. Enfin, elle change un peu avec des détails spécifiques. Mais pas vraiment si spécifiques. On y reviendra.
Fin mai, je découvre sur Twitter l’annonce de cette version. Pour rigoler, je demande à Suzuki France s’il sera disponible en noir au parc presse. Il est très beau en noir (si on aime le genre mini-Classe G). C’était une question rhétorique car les éditions limitées sont souvent réservées aux clients, et non aux essais. Ce qui prouve que je raconte n’importe quoi car deux exemplaires se trouvaient à disposition (en gris et en vert) et la réponse de la marque japonaise a été de me dire : « Bon, on le cale quand cet essai ? ». Je ne me voyais pas du tout le refuser car il a une trop bonne tête pour le délaisser. En outre, j’ai organisé un Hoonited Yvelines Festival, le meilleur moyen de le partager avec les copains. La vie est faite d’opportunités.


Suzuki Jimny 55e anniversaire
Alors, il gagne 200 ch ce Jimny ? Pas du tout, du tout. Il reste le même, il n’a pas changé (le saviez-tu que Julio Iglesias jouait dans l’équipe réserve du Real Madrid à 19 ans ? Un accident de voiture l’a paralysé des jambes pendant 18 mois puis il a fait une petite carrière dans la chansonnette). Il s’agit uniquement d’ornements esthétiques dont voici l’exhaustivité :
- Calandre rétro,
- Un couvre-roue souple Rhino,
- Des stickers latéraux rétro design sur le bas de portes,
- Des bavettes avant et arrière Jimny de couleur rouge,
- Des tapis de sol et de coffre en caoutchouc.
- Une plaque commémorative 55e anniversaire numérotée.
En dehors de la plaque et des stickers, on pouvait déjà le pimper ainsi avec la rubrique « accessoires ». Donc est-ce que ça justifie les 4 065 € supplémentaires pour cette édition 55e anniversaire ? Bien sûr que non. Sauf qu’il n’existe déjà plus à la vente en France et que pour toute version limitée, le jeu de la spéculation peut aider à valoriser les 55 exemplaires. C’est aussi la question à se poser pour un nouvel essai : est-ce justifié ? Non. Mais oui.


Le traitement de faveur
J’adore sa bouille, j’adore son gabarit (3,65 m de long) et j’aime beaucoup moins son agrément. Je maintiens mes propos (performances en tout-terrain et absence de polyvalence) de 2022, sauf pour le prix. À l’époque, il s’affichait à 22 440 €. Il termine sa carrière fin 2024 à 24 890 €. Avec cet apparat spécifique pour 28 955 €, il se confronte directement au Duster 4×4 du même montant. Sachant que le Dacia est 4 fois plus polyvalent. Pour autant, le Jimny reste 40 fois plus attachant. Normalement, avec mes goûts et mes critères, je devrais le détester. Sans puissance, sans confort et sans insonorisation, il aurait dû finir au fin fond de mon classement. Cependant, il occupe la 57e place sur 127 essais. Ce qui démontre une nouvelle fois que la vie est injuste.


Pour quoi faire un Suzuki Jimny (55e anniversaire) ?
Pour rouler dans les champs, dans les bois, dans la montagne, dans la campagne mais sûrement pas sur voie rapide. Dès 100 km/h, les bruits du moteur cassent la tête et il faut élever la voix pour parler à son passager. Les autres seront forcément dans le coffre (de 863 litres) car il demeure un véhicule utilitaire léger (de 1 090 kg), seule solution pour contrer les milliers d’euros de malus.
Bizarrement, dans les bouchons, avec sa boîte manuelle qui accroche (particulièrement la marche arrière et les deux premiers rapports), j’ai plutôt bien survécu. Même avec un rythme élevé sur les départementales, il gardait un semblant de tenue de route. En 2 roues motrices, c’est une transmission propulsion. On sent régulièrement le cul se balader. On sent aussi le roulis. Le 4 cylindres 1,5 l (celui aussi du S-Cross) atmosphérique rappelle qu’il faut grimper dans les tours pour espérer trouver les 102 chevaux. Par contre, on a un rhinocéros et il est trop beau. Comme les bavettes. La couleur Medium Grey lui va moins bien que le Jungle Green ou le Black.




4×4 un jour, 4×4 toujours !
Le Jimny doit se rendre dans la boue et la terre. Heureusement que j’ai trouvé un (très) petit chemin dans le domaine forestier privé de mon oncle pour y passer à 15 reprises avec les participants du Hoonited Yvelines Festival. Certains, pour ne pas dire tous, ont été surpris par sa facilité de roulage. Sachant qu’on ne devait pas dépasser les 10 % de ses capacités. Toutefois, on gigote toujours de l’arrière-train, même en passant en mode 4×4 avec le second levier. Plusieurs ont aussi craint de l’abîmer avec les nombreuses pierres au sol ou branches sur les côtés. J’ai répondu que si c’est pour rester sur un parking bitumé, pas la peine de prendre un Jimny.


Le roi de la jungle
Au final, aucun pépin ni dégât tant il est fait pour ça. Bon, sur les sessions drift dans la prairie, je ne dis pas que j’étais confiant à 100 % de ne pas finir sur le toit. Ça aurait été plus compliqué à expliquer à Suzuki qu’un peu de carrosserie éraflée. Tout s’est bien passé et c’est aussi pour ça qu’on aime autant le Jimny. Il ne déçoit jamais. J’aurais voulu le mettre à l’épreuve du franchissement chez Forrest Hill comme avec l’Avenger 4xe mais là encore, je connais le résultat : 100 % de réussite. Toutefois, si on me propose, avec les conditions de sécurité réunies, de tester les limites de ce 4×4 japonais, je suis plus que partant. À moi la carrière de cascadeur.

Pour continuer avec mon métier d’essayeur (qui n’est pas mon métier), je note toujours l’absence d’une climatisation automatique, d’un écran pour se brancher à Android Auto / CarPlay et la complexité pour réussir à se connecter au Bluetooth. D’autant qu’on peut le regretter tant l’audio n’est pas bon. L’assise non plus avec de la mousse trop ferme et sans aucun maintien. C’est basique mais authentique.
Aucune alerte de survitesse à déconnecter car la norme GSR 2 n’est pas passée par là. On peut facilement couper le franchissement de ligne et surtout l’alerte de collision toujours aussi intrusive. Après 526 km de parcours tranquilles, la consommation stagne à 7,3 l/100 km (contre 8,5 l/100 km dans l’Yonne avec une journée 4×4 et 200 km d’autoroute). L’autonomie s’annonce à 450 km sur le tableau de bord (avec des aiguilles pour les compteurs) alors qu’on peut dépasser les 550 km à ce rythme compte tenu des 40 litres de réservoir.



En conclusion
Comme toute édition limitée, l’intérêt peut résider dans l’investissement. Est-ce vraiment rentable de miser sur la prospérité d’un Suzuki Jimny 55e anniversaire ? Je n’en sais rien mais c’est surtout pertinent comme choix en occasion, en optant pour la version classique. Sa fiabilité n’est plus à démontrer et sa facilité d’usage dans tous les terrains escarpés fait qu’il demeure un parfait véhicule pour se déplacer à la montagne et dans les champs. Autrement, pour un usage urbain et surtout autoroutier, il perdra énormément d’intérêt. Sauf à profiter de son esthétique avec cette identité spécifique.

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