Tout comme une certaine marque anglaise commençant par un M et finissant par un G, en 2025 Smart ne fait plus ses voitures « habituelles », celles grâce auxquelles la marque s’est faite connaître dans le passé. La Smart #5 est donc un grand SUV familial électrique qui développe presque 600 ch dans notre Summit Edition, et elle peut même aller au-delà des 600 ch en Brabus… Oui, depuis que la marque Smart est une co-entreprise sino-allemande, elle ne fait plus que des SUV 100% électriques car c’est ça qui se vend aujourd’hui et non plus des citadines bi-places. Alors allons voir ce que ça donne au volant !
Présentation de la gamme Smart #5
Avant de détailler le modèle précis que j’ai eu la chance de pouvoir essayer sur près de 1 500 km, arrêtons-nous sur la gamme Smart et du tout nouveau #5 en particulier, histoire que tout le monde soit sur le même pied d’égalité. Donc, aujourd’hui Smart propose 3 modèles dans son catalogue : petit SUV de 4,27m #1, SUV moyen de 4,40m #3 et grand SUV #5 de 4,70m de long, tous étant exclusivement électriques. Et voici par la même occasion un tableau récapitulatif de toute la gamme Smart #5.
Pro | Pro+ | Premium | Pulse | Summit Edition | Brabus | |
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Dimensions (L x H x l) (mm) | 4695 x 1705 x 2169 | 4695 x 1705 x 2169 | 4695 x 1705 x 2169 | 4695 x 1705 x 2169 | 4695 x 1705 x 2169 | 4695 x 1705 x 2169 |
Poids (kg) | 2200 | 2260 | 2260 | 2345 | 2370 | 2378 |
Batterie | LFP : 76.0 kWh bruts 74.4 kWh nets | NMC : 100.0 kWh bruts 94.0 kWh nets | NMC : 100.0 kWh bruts 94.0 kWh nets | NMC : 100.0 kWh bruts 94.0 kWh nets | NMC : 100.0 kWh bruts 94.0 kWh nets | NMC : 100.0 kWh bruts 94.0 kWh nets |
Recharge | 11 kW AC 150 kW DC | 22 kW AC 400 kW DC | 22 kW AC 400 kW DC | 22 kW AC 400 kW DC | 22 kW AC 400 kW DC | 22 kW AC 400 kW DC |
Puissance (kw / ch) | 250 / 340 | 266 / 363 | 266 / 363 | 432 / 587 | 432 / 587 | 475 / 646 |
0 à 100 km/h (s) | 6,9 | 6,5 | 6,5 | 4,9 | 4,9 | 3,8 |
Autonomie WLTP (km) | 465 | 590 | 590 | 540 | 540 | 540 |
Prix (€) | 46 600 | 51 600 | 56 100 | 56 100 | 56 100 | 61 600 |


Une fiche technique plutôt impressionnante et pas seulement en comparaison avec les ForTwo et ForFour. La Smart #5 joue dans la cour des grandes avec sa techno dernier cri. Sa plateforme 800 volts : branchée sur une borne rapide compatible, elle peut passer de 10 à 80 % en à peine 15 minutes. Juste le temps de boire un café… ou même pas.
Côté autonomie, elle ne se contente pas de bien faire, elle voit grand : jusqu’à 590 km (cycle WLTP) selon la version, de quoi avaler de longues distances sans stresser pour la prochaine recharge. Deux tailles de batterie sont au menu : 76 kWh pour environ 465 km, ou 100 kWh pour 540 à 590 km, selon la configuration choisie.
La Smart #5, c’est un peu la copine toujours partante pour un week-end improvisé… mais qui sait aussi s’habiller chic pour aller en ville. En version 4×4, elle n’a pas peur de salir ses jantes : protections renforcées, pneus prêts à quitter le bitume… Bref, elle aime bien l’aventure, mais plutôt version randonnée du dimanche que Dakar.
À l’arrière, son coffre de 630 litres avale tout ce qu’on veut lui donner : valises, vélos pliants, poussettes, ou même un stock entier de courses “pour la semaine” (c’est-à-dire pour trois jours, soyons honnêtes). Et si jamais l’envie te prend de dormir à bord, l’habitacle se transforme en mini-chambre. Avec la fonction V2L, tu peux même brancher un grille-pain (on embrasse BenjiBurn au passage) ou gonfler un matelas au milieu de nulle part.






Note
Smart Automobiles est issue d’une coentreprise fondée par Daimler et Geely, chacun détenant une participation égale et investissant environ 350 millions d’euros pour sa création. Le siège social se situe à Ningbo, métropole de 10 millions d’habitants au sud de Pékin, où sont également implantées les unités de production. L’entreprise dispose aussi de bureaux dans d’autres régions chinoises ainsi qu’en Allemagne.
Les modèles sont fabriqués en Chine et se reposent sur des plateformes communes à d’autres marques du groupe. Par exemple, la #5 est un cousine technique du Zeekr 7X, qui devrait un jour être vendu en Europe aussi.
En route en Smart #5 !
Dès qu’on prend place dans la Smart #5 Summit Edition, on est accueilli par de grands sièges en cuir chauffants, réglables sur la portière façon Mercedes. L’assise est moelleuse, la position haute, et le double écran s’étend jusqu’au passager. Au-dessus, un toit panoramique immense inonde l’habitacle de lumière : tout respire le confort et le voyage au long cours.







Un appui sur l’accélérateur suffit pour comprendre qu’on n’est pas dans un SUV électrique ordinaire. Les 588 Nm de couple catapultent la voiture de 0 à 100 km/h en 4,9 secondes. La suspension souple amplifie les sensations : ça tangue, ça s’écrase, ça vit. Avec cette position de conduite haute, chaque accélération paraît encore plus brutale, presque plus impressionnante que dans certaines sportives.
Sur autoroute, elle avale les kilomètres comme un TGV. Le silence et le confort invitent à rouler longtemps, et la consommation reste plutôt maîtrisée pour un engin de ce gabarit : autour de 20 kWh/100 km sur mon trajet.



Mais il y a un grain de sable : l’électronique. Lecture des panneaux fantaisiste, régulateur adaptatif capricieux, changements de vitesse imposés… Parfois, on passe de 130 à 110 km/h sans comprendre pourquoi, et si on veut reprendre la main, la voiture hésite, recoupe ou ignore.
Si j’avais eu une pièce de un euros à chaque fois que je me suis énervé contre l’électronique de la voiture durant mes 7 jours d’essai, j’aurais déjà probablement été propriétaire d’une R34 GT-R.
Conclusion
Comme c’est souvent le cas avec la première version des voiture d’origine chinoise, le sentiment est partagé : cette Smart #5 est à la fois bien et énervante.
Côté plaisir, rien à dire : espace royal, confort haut de gamme, finitions soignées, toit panoramique immense et accélérations dignes d’un manège à sensations. On voyage vite, bien, et avec style.
Mais côté logiciel, c’est une autre histoire : lecture des panneaux fantaisiste, régulateur qui joue au yoyo, et décisions automatiques parfois absurdes. On se retrouve à discuter (et perdre) face à une voiture qui pense savoir mieux que vous.

En résumé, c’est un TGV familial avec vue panoramique, ultra séduisant… Mais avec un copilote électronique un peu trop bavard et beaucoup trop sûr de lui. Dommage, car s’il apprenait à se taire un peu, ce serait presque un sans-faute.
Heureusement, les défauts logiciels sont corrigibles à distance et il est fort à parier que les innombrables bugs que j’ai pu rencontrer vont vite disparaitre. Je retesterai une #5 en 2026 pour confirmer cela. En attendant, 56 100 € pour une voiture familiale de presque 600 ch et avec plus de 500 km d’autonomie, ça me parait très intéressant.