Review

Essai du Renault Trafic SpaceClass L2 : la croisière s’amuse !Environ 11 minutes de lecture

by 9 août 2021
Résumé
Marque et modèle

Renault Trafic Spaceclass L2 150 EDC Energy Escapade 7 places

Prix de base

49 300 €

Prix du modèle essayé

55 000 €

Moteur

2.0 l dCi

Carburant

Diesel

Puissance

150 ch à 3 500 tr/min

Couple

350 Nm à 1 500 tr/min

Boîte de vitesse

Automatique à 6 rapports (EDC)

Transmission

Traction

0 à 100 kmm/h

11.6 sec

0 à 200 km/h

lol

Vitesse max

178 km/h

Longueur

5 399 mm

Largeur

1 956 mm (sans les rétroviseurs)
2 283 mm (avec les rétroviseurs)

Hauteur

1 971 mm

Empattement

3 498 mm

Réservoir

80 l

Km parcourus

880 km

Conso moyenne constatée

9,9 l

CO2

186 - 208 g/km

Puissance fiscale

8 CV

L’époque que nous traversons actuellement nous oblige à nous remettre en question et nous pousse à revoir certaines de nos habitudes. Comme par exemple d’arrêter de manger des pangolins ou encore de trouver des moyens de voyager sans être trop confronté à la foule. Cette foule effrayante de gens masqués, surtout lorsque la menace du variant Delta plane au dessus de nos têtes… Au lendemain des annonces gouvernementales mettant fin au confinement national, avec six amis aventuriers nous décidons d’aller passer un week-end à la campagne car nous avons tous besoin d’une bouffée d’air frais. Se pose alors la question du transport et nous écartons immédiatement le train comme potentiel moyen de locomotion. Voilà donc une excellente occasion de tester un genre de véhicules que j’ai rarement l’occasion d’essayer. C’est parti pour plusieurs centaines de kilomètres au volant du Renault Trafic SpaceClass L2 dans une configuration 7 places (2+2+3).

Une véritable navette VIP

Depuis 1983, Renault fournit une flotte de véhicules haut de gamme au célèbre festival de Cannes pour transporter les very important personnalities présentes à la cérémonie. Les Talisman et autres Espace en finition Initial Paris envahissent la Croisette au même titre que les Trafic SpaceClass. On peut alors parler du festival de van car c’est une véritable armée de Trafic qui débarque pour acheminer tout ce beau monde du cinéma.

C’est justement lors de l’édition 2021 du festival de Cannes que Renault a décidé de lever le voile sur le SpaceClass de nouvelle génération. Soit à peine quelques semaines avant mon essai, ce qui veut potentiellement dire que Charlotte Gainsbourg s’est assise dans mon Trafic et ça, c’est fou ! Mais je reviens tout de suite à mon essai avant de m’égarer en chemin en vous disant que j’aurais préférée que ce soit Michelle Rodriguez mais comme elle n’était pas nominée, elle ne risquait pas de se retrouver dans l’une des navettes. D’ailleurs, ils pensent quoi les américains de Renault, ils ne sont pas trop dégoûtés de ne pas avoir de Mégane R.S. chez eux ?

Mon voyage commence à Boulogne-Billancourt et, hormis le parking chez Renault où l’antenne n’arrêtait pas de toucher tous les poteaux en béton, je suis vite surpris par la maniabilité du SpaceClass dans le trafic urbain. J’appréhendais un peu ses 5,40 m de long et ses 2 m de large mais finalement ça se conduit presque comme une voiture normale. Il faut juste prendre les virages bien large et oublier l’éventualité de faire un créneau avec tout ce bazar.

La boîte de vitesses automatique EDC est d’une souplesse exemplaire. Les 150 ch et 350 Nm produits par le « gros » moteur Diesel me font oublier que je conduis un truc énorme. Et en plus, je suis hyper bien assis dans ce gros siège en cuir bien moelleux avec un accoudoir de chaque côté. C’est reposant et très agréable d’être chauffeur de Trafic SpaceClass. J’ai environ 150 km à faire avant de recevoir mes passagers (+ 250 km avec eux) alors je profite d’être seul pour mettre du Ultra Vomit à fond me familiariser avec le véhicule.

Arrivé à destination, mes gentils camarades se proposent pour me remplacer car « tu vas pas faire toute la route tout seul, tu dois être crevé, non ? ». « Même pas fatigué » leur réponds-je sur un air de Magic System en featuring avec Khaled. Tout le monde met son bagage en soute et on embarque. Et c’est précisément là que l’on se rend compte que le Trafic est énorme. Tous les bagages, en plus des courses pour 3 jours, tiennent aisément dans le coffre et les 6 passagers s’installent dans leur siège sans le moindre soupçon d’inconfort. Tout le monde a de la place aux jambes et ce, malgré une glacière placée entre les deux rangées de sièges.

Les trois prochaines heures du voyage se déroulent dans un confort absolu. La suspension fait un travail remarquable et gomme chaque imperfection de la route. Le Trafic est doux et c’est important de ne pas trop secouer mes VIP qui ont déjà commencé l’apéro sans moi…

Le premium à la française

C’est clairement de l’extérieur que le Trafic SpaceClass est le plus impressionnant. Sa calandre noire est massive et elle intègre les inserts chromés du plus bel effet. La nouvelle signature lumineuse Renault lui va parfaitement bien et lui offre une personnalité à la fois moderne et dynamique. Dans l’ensemble, le Trafic est très élégant et parait au moins aussi premium qu’un Classe V. Mais, est-ce que l’habit fait le moine ?

Passons à l’intérieur. Si la qualité perçue est dans l’ensemble très correcte, on se rend vite compte que certains éléments de l’habitacle sont faits en fameux « plastique dur », si désagréable au toucher. Dans un Trafic purement utilitaire, une telle finition a carrément du sens mais ça dénote un peu dans un véhicule destiné au transport des stars. C’est certes loin d’être au niveau d’une Dacia d’entrée de gamme… Mais c’est un peu dommage de ne pas avoir apporté plus de soins à la présentation car les surfaces plastiques sont vraiment nombreuses à l’intérieur…

Mais outre ces plastiques durs qui sont pour moi un élément discutable, c’est vraiment l’absence de gadgets technologiques qui remet en cause les prétentions premium du Trafic SpaceClass. L’expérience de voyage pour vos passagers se limitera au… voyage. Alors certes, celui-ci se déroulera dans un confort absolument royal mais ça peut être assez frustrant de rester passif. Je m’explique. A part la climatisation ou les plafonniers, les 5 occupants à l’arrière n’ont pas la main sur la moindre fonction du véhicule qui pourrait rendre leur voyage plus agréable. Augmenter le volume de la musique ou encore changer la radio, seuls les pilote et co-pilote ont ce pouvoir. Et je ne parle même pas d’un éventuel écran multimédia à l’arrière qui pourrait intégrer une fonction pour streamer sa série Netflix depuis un téléphone, ou juste d’accéder au menu média du véhicule… Rien de tout ça. Oubliez aussi l’ouverture automatique des portes coulissantes, comme sur les Caravelle ou encore les Viano. Il n’y a pas non plus de système de communication (interphone) entre les places avant et arrière via les enceintes, déjà vu chez Volkswagen ; il y a des années pourtant. De même pour l’éclairage d’ambiance. Rien de tout ça n’est disponible, même en option et c’est bien dommage.

En revanche, le Trafic dans cette configuration longue (L2) offre d’excellents espaces de rangement à l’intérieur. L’optionnel pack Escapade (+ 3 600 €), par exemple, ajoute des rangements sous les sièges avant. C’est également ce pack qui fournit la tablette amovible aux places arrières, elle aussi blindée de rangements dans tous les sens. Le tableau de bord compte deux grandes trappes dont une avec 2 prises USB. En tout, ce sont 5 prises USB et 2 prises allume-cigare que l’on trouve à bord, en plus d’un optionnel chargeur à induction à l’avant (+ 200 €). Les porte-gobelets à l’arrière sont énormes et peuvent contenir au choix une bouteille de 1,5 l d’eau ou une bouteille de champagne. Globalement, il est très difficile de manquer d’espace à bord du Trafic SpaceClass.

La van life en Renault Trafic

Ce n’est pas la première fois que je dormais dans une voiture que j’essaie mais c’est assurément la première fois que je dormais dans une voiture sur un grand lit confortable (140 x 200 cm !). Le lit-couchette est un accessoire indispensable pour la van life, encore faut-il que son installation ne prenne pas une plombe. Pour mettre en place notre couchage, ça se passe en plusieurs étapes :

  • On avance la console qui se transforme en table et les deux sèges dos à la route au maximum vers l’avant.
  • Ensuite on rabat la banquette 3 places qui intègre un matelas dans son dos.
  • Puis on déscratche une planche matelassée fixée sur la plage arrière. Cette partie a sûrement un nom dans le monde du camping mais je l’ignore. En gros, le lit est composé de 3 parties : la plage arrière, cette fameuse planche et la banquette.
  • On se rend compte que la plage arrière n’est tout à fait au même niveau que la banquette rabattue. Elle est un peu plus haute.
  • On vérifie l’installation de la banquette. Tout est ok alors on essaie de ne pas paniquer.
  • On s’imagine déjà passer une nuit horrible à cause du décalage de 10 cm qu’il y a sur notre « sommier ».
  • On ouvre le manuel mais comme c’est l’heure de l’apéro, on se dit qu’on verra ça plus tard. Bon tant pis pour cette nuit, on dort sur un lit mal monté. Maudits soient les ingénieurs qui ont pu valider un couchage pareil.
  • On découvre, le lendemain, qu’il existait deux supports métalliques « cachés » sous un siège et qui permettent d’abaisser la plage arrière en supprimant ainsi le décallage qui m’a empêché de passer une bonne première nuit.
  • En tout, comptez une petite dizaine de minutes pour installer le lit correctement.

Finalement, j’ai maudit les ingénieurs Renault à tort car ils ont bien conçu un vrai lit avec un sommier parfaitement plat. C’est juste que son installation est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. C’est vraiment dommage de ne pas avoir fixé cette foutue plage arrière directement à la bonne hauteur ! Non seulement, la dizaine de centimètres « perdus » en hauteur du coffre ne se verrait pas puisqu’on les aurait tout de suite récupérés sur la partie haute du coffre, au dessus de la plage arrière. Mais également, ça éviterait cette manipulation pénible pour déployer le couchage.

Heureusement que la « salle à manger » est aussi simple qu’elle en a l’air. Cette banquette coulissante se met en place très facilement :

Notre expérience de la van life se termine là mais c’est déjà pas mal. N’oublions pas que le Trafic SpaceClasse n’est pas un véhicule de loisirs comme un California mais une navette de luxe. Pas la peine de chercher une kitchenette ou autre accessoire de camping, il n’y en a pas.

Conclusion

Je n’aurais jamais cru dire ça un jour mais je trouve le nouveau Trafic magnifique, surtout dans cette configuration SpaceClass que je trouve très… classe. Mais il n’a pas que de la gueule notre van ; j’ai vraiment passé un excellent moment à son volant (ou dans son lit-couchette). Confortable et dynamique, le Trafic est fait pour enchainer des kilomètres sans se fatiguer et ce, pour l’ensemble des passagers à son bord. Les deux portes coulissantes rendent le voyage encore plus simple (surtout à 7) et la conso raisonnable permet d’explorer des contrées encore plus lointaines.

J’espère juste qu’un jour il intégrera un lit facile à monter. J’suis à ça de lancer une petition pour que Renault refixe la plage arrière à la bonne hauteur.

Toute la galerie photos du Renault Trafic Spaceclass L2 150 EDC Energy Escapade 7 places

On aime

+ L'équipement intérieur, avec notamment la tablette centrale qui se transforme en table (Pack Escapade)
+ Le couchage intégré est très confortable, à condition de savoir l'installer correctement.
+ La modularité des sièges grâce aux rails.
+ Le moteur 2.0 DCi 150 et la boîte EDC forment un excellent duo.
+ La consommation est assez maitrisée, même avec 7 occupants à bord.
+ Le confort royal.
+ L'étonnante agillité malgré le gabarit.

On aime moins

- La manip' pour déplier le lit couchette est assez pénible.
- Il n'y a pas de lève-vitre automatique côté passager, ça m'énerve ça !
- Le véhicule se veut haut de gamme mais certains matériaux ou finitions font assez cheap.
- Le manque d'options technologiques.

L'avis de l'équipe Hoonited
La note de l'équipe Hoonited
La note du public
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Couleur
8.0
6.6
Extérieur
9.0
8.2
Jantes
8.0
9.3
Intérieur
7.5
8.4
Performances
5.0
7.0
Châssis
9.0
8.1
Assumerais-je de rouler avec ça ?
10
10
8.1
La note de l'équipe Hoonited
8.2
La note du public
1 rating
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Victor Diakov
Tête de pétrole, ingénieur conso max et papa.