La Mini Cabrio John Cooper Works de 231 ch ne ressemble à aucune autre caisse de 2025. Une citadine cabriolet sauvage et punk.

| Marque et modèle | Mini Cabrio |
| Version/finition | John Cooper Works / JCW |
| Prix du modèle essayé | 48 340 € |
| Kilomètres parcourus | 304 km |
| Consommation constatée | 8,8 l/100 km |
| Type de moteur | 4 cylindres 2 litres |
| Puissance | 231 ch |
| Couple | 380 Nm |
| Boîte de vitesses | Automatique à 7 rapports |
| Transmission | Traction |
| Poids à vide | 1 425 kg |
| Accélération (0 à 100 km/h) | 6,4 s |
| Vitesse maximale | 245 km/h |
Le contexte de l’essai
Selon le proverbe : jamais 2 sans 3. De ce fait, après la Mini Cooper S (F56) en 2023 et la Mini Cooper S (F66) en 2024, je me devais d’essayer une nouvelle Mini Cooper en 2025. Comme vous êtes des inconditionnels de tous mes essais, vous allez me faire remarquer qu’il s’agit de la 4e après la Cooper E. Mais celle-ci ne compte pas, c’est une électrique. Puis on ne respecte rien avec cette John Cooper Works, vous allez vite le comprendre.

Mini Cabrio John Cooper Works : un physique outrancier
Si la dernière Cooper S perdait sa double sortie d’échappement apparente, la John Cooper Works se dote d’une énorme sortie centrale au milieu d’un extracteur d’air rouge proéminant. De bon goût ? Assurément non. Tout comme cette capote dépliée qui dépasse de la poupe tel un aileron et qui obstrue quasi totalement la visibilité dans le rétro central. L’imposante calandre noire impose aussi un style brutal avec une couleur Rouge Chili II (à 550 €) des plus voyantes. La douceur provient de l’Union Jack sur le toit. On conserve l’efficacité et le classicisme des jantes Lap Spoke bi-ton de 18 pouces (à 600 €) et des bandes décoratives noires sur le capot dans cette finition JCW à 48 340 €.



Amateurs de discrétion, passez votre chemin. Et c’est très bien comme cela. Même de nuit, on ne verra que votre monture. Peut-être le moment d’évoquer son essai durant une semaine de décembre. À l’instar du Z4 en janvier, pas nécessairement les saisons adaptées pour décapoter. Cependant, la vie étant (une) fête d’opportunités, je ne comptais pas la laisser passer. Un kiff permanent de rouler cheveux au vent. C’est faux puisque j’avais un bonnet. Ainsi qu’une écharpe et des gants en complément des sièges et du volant chauffants. Aucune gêne donc du plaisir. Sauf sous la pluie.



La capote et le coffre
Les 18 secondes pour ouvrir et fermer le toit m’ont paru particulièrement longues. Impatient que je suis. D’autant plus que la procédure se réalise en gardant son doigt sur le bouton en haut du pare-brise et qu’elle se décompose en deux parties avec le glissement de la toile (comme en Fiat 500C) jusqu’à 50 km/h dans un premier temps avant de s’occuper de l’armature à seulement 30 km/h et dans une précision aléatoire quant aux crochets à l’avant. Malgré l’appartenance à un groupe germanique, ça ne donne pas la rigueur d’une Audi TT RS Roadster (au double du prix). On note aussi que les vitres arrière descendent d’une simple impulsion mais qu’elles ne remontent pas ainsi.




Quant au coffre, j’ai rarement été aussi perplexe lors de son ouverture. La malle descend et devient une table de pique-nique (toujours pas de saison). On cherche à glisser ses affaires dans une antre inhospitalière et on s’attarde sur les poignées latérales. Je découvre le système « easy load » aussi ingénieux que fastidieux, notamment au quotidien avec des sacs de courses. Cela permet de gagner du volume dans une certaine mesure car on stagne à 215 litres. On pourra se rabattre sur les sièges arrière car il faut être un tortionnaire pour y mettre des humains.



Le moteur et la conduite
La Mini Cabrio John Cooper Works conserve le 4 cylindres 2 litres de la S et le pousse à 231 chevaux. Par rapport aux 204 chevaux de celle-ci, l’augmentation ne paraît pas démoniaque. Pourtant, on se prend pour un capitaine de cavalerie, surtout avec ce couple de 380 Nm. On ne comprend pas bien d’ailleurs comment cela s’avère possible techniquement. Au point que la boîte DKG7 n’arrive pas à suivre cette force avec une latence désagréable en mode normal. Il faut passer en mode Go Kart ou aux palettes pour qu’elle ne se fasse plus déborder par le couple et qu’elle réagisse correctement. Avec même des pétarades à la descente et des « clangs » à la montée de rapports. Comme pour le moteur, ce son est amplifié artificiellement par les haut-parleurs sauf qu’on s’y croit car la base rauque demeure réelle.
Le ronronnement fonctionne terriblement et correspond totalement à la conduite énervée. On s’étonne de l’anarchie (in the UK) entre un châssis brutal et des suspensions sautillantes. Vous voyez la rigueur d’une GR Yaris ? L’inverse. La Mini Cooper S était charmante. La John Cooper Works est attachante. Elle ne manque pas de défauts mais elle en devient unique, complètement en décalage avec les modèles actuels. Son 0 à 100 km/h en 6,4 secondes fera rigoler le moindre SUV électrique et pourtant le sourire se trouvera au volant (avec un bouton mute) de cette citadine cabriolet.



Les suspensions ratées et les mauvais pneus Hankook
On pourrait presque l’envisager pour du quotidien avec un certain confort en passant les dos-d’âne malgré une fermeté toujours présente. Malheureusement, les suspensions adaptatives mécaniques ne fonctionnent pas du tout sur les chaussées dégradées à allure normale. On rebondit et on subit. Sans une conduite engagée, les trajets classiques perdent en agrément. Là où une A110 conserve une polyvalence remarquable.



Tout comme le Countryman, la Cabrio JCW arbore des pneumatiques Hankook Ventus S1 evo définitivement honteux sur le mouillé. Dès qu’on met un peu de frein et un peu d’angle, l’arrière décroche. Je veux bien jouer à glisser quand je le décide. Pas sur une sortie d’autoroute avec Miss Novichok tétanisée à mes côtés. Cette frayeur peut disparaître avec d’autres pneus, comme les géniaux Goodyear Eagle F1 Asymmetric 6 montés sur la F56. On pourrait aussi gagner en motricité/adhérence et moins patiner.

La vie à bord de la Mini Cabrio John Cooper Works
Les sièges offrent une assise correcte mais sans plus. De l’habituel chez Mini avec la jante trop épaisse du volant (qui n’aide pas pour la précision de direction), l’écran trop complexe avec les déconnexions occasionnelles d’Android Auto sans fil, l’excellente caméra 360 et le bon son Harman Kardon. J’apprécie les nombreux rappels de rouge dans l’habitacle et je reste sceptique sur le toucher rêche des matériaux recyclés.


Décapoté et même à 130 km/h, les bruits d’air sont contrés par les vitres latérales et on peut ajouter un filet anti-remous que j’ai eu la flemme d’installer. A contrario, avec la toile en place, on perçoit davantage le bruit lourdingue du moteur et légèrement le train avant. Attention à l’usure auditive sur longs trajets. En ville, on a l’impression que les fenêtres ne sont pas fermées à l’arrière tant on entend les autres usagers de la route. Sans être rédhibitoire, c’est un peu troublant.


Les consommations et l’autonomie
Ce moteur n’a pas la frugalité comme vertu. De ce fait, dès qu’on tartine avec, on fait logiquement grimper les consommations. Ma moyenne s’établit à 8,8 l/100 km après 304 bornes. J’aurais aimé rouler plus longuement et surtout en profiter durant l’été. Son réservoir de 44 litres (dommage de ne pas atteindre 50 litres) permet 500 km d’autonomie. Sur des trajets fluides, on obtient 6,3 l/100 km et cela devient raisonnable. Toutefois, on n’a qu’une envie avec cette Mini, envoyer du bois. Tel un canasson dans les stalles, on veut enfoncer l’accélérateur jusqu’à la déraison.


En conclusion
Cette Mini Cabrio John Cooper Works détonne par sa personnalité à part entière et même totalement marginale pour le marché 2025. Son moteur rageur contribue à la rendre singulière. Peut-on vraiment lui reprocher son manque d’habitabilité pour une citadine cabriolet ? Les suspensions adaptatives ne répondent pas au besoin d’une conduite coulée sur chaussée dégradée et obligent à s’engager pleinement. Une bagnole aussi mal éduquée qu’attachante. En lui offrant des pneus dignes, sa sauvagerie pourra s’exprimer sereinement. Indubitablement, la meilleure Mini. Tellement triste qu’elle soit no future.

Toutes les photos de la Mini Cabrio John Cooper Works



































