Avec cette version 220d (comme diesel), la Mercedes Classe E Break dispose de multiples arguments pour les longs trajets.

Marque et modèle | Mercedes Classe E |
Version/finition | Break / 220d AMG Line |
Prix du modèle essayé | 90 700 € |
Kilomètres parcourus | 1 106 km |
Consommation constatée | 5,1 l/100 km |
Type de moteur | 4 cylindres 2 l + moteur électrique de 23 ch |
Puissance | 197 ch |
Couple | 440 Nm |
Boîte de vitesses | Automatique à 9 rapports (9G-TRONIC) |
Transmission | Propulsion |
Poids à vide | 1 895 kg |
Accélération (0 à 100 km/h) | 7,9 s |
Vitesse maximale | 230 km/h |
La fiche technique complète (bientôt) |
Le contexte de l’essai
Chaque été, je me rends quelques jours à Saint-Cast-le-Guildo en Bretagne parce que c’est beau. Et aussi surtout parce que mon ami Renaud a une maison familiale à 200 m de la mer et que j’adore la mer. Après les trajets en Ford Explorer (PHEV) et Kuga (HEV) puis en Honda ZR-V (HEV), me voici enfin en diesel avec la Mercedes Classe E Break. Accrochez-vous pour cette révélation fracassante concernant les consommations de carburant : on ne fait pas mieux qu’une routière diesel pour des longs parcours.

Mercedes Classe E Break : la force du diesel
Je suis fasciné par les faibles consommations des moteurs diesel. Indépendamment du coût à l’achat ou à l’entretien, donc pas obligatoirement dans une logique économique, mais juste pour le plaisir d’admirer des petits chiffres sur mon compteur. C’est aussi le cas avec certaines voitures électriques comme le Xpeng G6 ou les différentes Tesla. Par contre, aucune ne pourra proposer 1 350 km d’autonomie. En effet, petites conso (5,1 l/100 km) et gros réservoir (66 litres), ce sont typiquement des stats bandantes à mes yeux. Juste de se dire que j’ai parcouru 840 km aller-retour et que j’avais encore un quart de jauge disponible, ça me fait la journée, voire la semaine.


Récemment, j’avais eu ce sentiment (encore plus décuplé) avec la BMW 120d lors d’un même itinéraire vers les Côtes-d’Armor avec 4,5 l/100 km. Je ne vais pas me gêner de comparer une compacte avec un break car les deux voitures se dotent d’un même moteur 4 cylindres 2 litres et ont exactement le même chrono de 7,9 secondes pour atteindre 100 km/h. Et cela malgré les 325 kg supplémentaires pour la Mercedes. Une puissance supérieure de 35 ch pour culminer à 197 ch compense le gabarit. L’aide électrique existe avec 23 ch pour notamment les phases de démarrage. Le couple s’élève à 440 Nm et une latence apparaît tout de même. On ne lance pas si facilement 1 895 kg. Puis la boîte automatique à 9 rapports se calibre surtout pour gérer les consommations. Du genre à 1 500 tr/min pour 130 km/h.

Les consommations et l’autonomie
Dans le cas d’un trajet de 418 km à l’aller et 419 km au retour avec 300 km d’autoroute, la 220d indique le même résultat : 5,1 l/100 km. C’est rigolo. Peut-être que c’est logique pour vous mais c’est rigolo pour moi donc ne gâchez pas ma joie. Concernant le boulot avec moins d’embouteillages qu’à l’accoutumée (période estivale oblige), la consommation s’établit à 5,8 l/100 km. Sur un trajet fluide et en mode « éco », on tombe à 4,1 l/100 km.


Le mode « Sport » existe mais j’ai roulé 95 % du temps en mode « comfort ». Pas envie d’arsouiller avec ce break même si la sonorité travaillée du moteur diesel surprend positivement. Peut-être que les confrères n’ont pas eu la même pratique car l’ordinateur de bord affichait 6,2 l/100 km en 5 119 km contre 5,1 l/100 km en 1 106 km pour ma part. Soit exactement la norme WLTP. C’est encore rigolo. Si, c’est rigolo.


Je vous remets une couche sur l’autonomie. Je ne fais pas partie de ceux qui s’arrêtent sur l’autoroute pour y manger ou se reposer. Dès lors, je n’ai qu’une hâte, arriver à destination. Donc toutes les 2h, pause pipi de 5 min (grand max) et changement de conducteur. D’ailleurs, Miss Novichok me quitte si jamais j’ai l’idée de réaliser un séjour en électrique. Pour de nombreuses familles, ce n’est clairement pas un sujet problématique. On charge pendant 30 min le temps de s’occuper des enfants ou des animaux (parfois, on les confond).
Pour nous, ce fut une terrible déception en Suzuki S-Cross quand on a dû rajouter 10 litres de carburant afin d’arriver à Arcachon en juin dernier. Bon après, il faut faire ses comptes car a-t-on vraiment besoin d’un diesel à l’année ? Je ne vous apprends rien en disant qu’il reste nécessaire de le réserver pour les voies rapides et à plus de 20 000 km/an.


Le plaisir en Mercedes Classe E Break
Sans bombarder, et loin de là, on prend plaisir au volant de cette Mercedes Classe E Break. Grâce principalement à sa direction, aussi souple que communicative. On pourrait croire à un oxymore mais y a un truc spécifique avec cette auto. Comme si on ressentait l’expérience centenaire en la matière. Les suspensions (non pilotées et on n’aurait pas été contre) participent au confort. Le châssis apporte de la sécurité et la tenue de route espérées. Le régulateur adaptatif (sans maintien dans la voie) complète la douceur générale.


La vie à bord en Mercedes Classe E Break
Dans cette finition AMG Line à 90 700 € (comprenant 13 000 € d’options mais sans compter les 6 000 € de malus CO₂ et au poids), on s’attend à du premium dans l’habitacle. Je rappelle qu’on n’a que 197 ch, soit la puissance d’un Z4 à 70 295 € ou surtout d’un V60 Cross Country à 71 780 €. Je ne vous ferai pas l’offense de parler de la MG3 de 195 ch à 24 140 €. Donc si on n’a pas une bête de course, on doit compenser par le confort et les finitions. Sur ce dernier point, je suis un peu fâché avec Mercedes.

Mon premier essai de Classe C Break était décevant. Piètre qualité. Bien mieux dans le GLB. Je reste sur ma faim avec cette Classe E. Aucun bruit de mobilier, c’est bien assemblé. Toutefois, entre la vue et le toucher, cela ne correspond pas à mes attentes, comme en AMG A 45 S. Je trouve BMW plus qualitatif sur les matériaux. Il en va de même pour les sièges (réglables et mémorisables en 3 positions). L’assise n’est pas inconfortable mais elle n’est pas non plus confortable. C’est bien mieux dans une Octavia RS. Puis comme dans le CLE, j’ai un problème de positionnement car si ma tête ne touche pas le toit cette fois, mes yeux ne voient pas le haut des compteurs.


L’ergonomie douteuse
Pour les jambes, et en particulier celles du passager, l’espace dédié est accaparé en partie par l’énorme largeur du tunnel central pour la transmission en propulsion. On se retrouve à décaler ses pieds. Puis on a encore et toujours ce volant avec des touches physiques et tactiles. Essai après essai, je souhaite que Mercedes le change car on doit alterner entre les deux à chaque fois et on perd tellement de temps, même avec la connaissance et l’habitude. On ne peut toujours pas changer de morceau, juste régler le son (et le couper avec un bouton mute). Le système 4D-Surround Burmester en fait des caisses (avec des vibrations possibles dans les sièges) mais ne vaut pas à mes oreilles le Bang & Olufsen.



Toutefois, la désactivation de l’alerte de survitesse s’opère par un unique et simple clic sur l’écran de 14,4 pouces. Celui-ci est réactif avec des menus bien organisés normalement mais je n’ai jamais réussi à couper ce putain de « bonjour invité » à chaque démarrage. Je déteste le bruit dans les bagnoles. Et dans la vie. J’ai aussi voulu couper l’alerte d’angle-mort pour laisser uniquement le visuel mais il faut recommencer à chaque fois car les deux vont de pair.
Le pompon revient à la connexion Android Auto avec fil. Impossible de l’établir et j’ai cherché partout pendant une heure. J’ai finalement trouvé en cliquant sur MIDI dans les réglages de mon smartphone. Première fois que je dois faire ça. Il manque la fonction hold pour maintenir le véhicule à l’arrêt sans garder le pied sur la pédale de frein. Le commodo à droite en guise de sélecteur de vitesse demeure toujours aussi pratique pour les manœuvres (4,95 m de long). La caméra 360 s’enclenche par un bouton physique et reste bien pratique. La résolution pourrait progresser mais les capteurs gardent de l’efficacité.




Mercedes Classe E Break : excellente insonorisation
Au début, je le trouvais bien silencieux ce diesel. Puis j’ai baissé ma fenêtre et j’ai compris. L’insonorisation réduit énormément le bruit. Idem sur autoroute avec quasiment aucun bruit d’air. Presque comme dans une voiture électrique, on perçoit des sons inaudibles habituellement, comme le léger filet de la climatisation (heureusement pas des toc-tocs comme dans le Vito). On peut juste reprocher d’entendre le train roulant à l’avant quand l’enrobé n’est pas récent. Peut-être à cause des jantes 19 pouces, pas belles du tout avec ce style semi-plein (avec pour but de favoriser l’efficience ?).
Continuons sur le physique en disant que j’aime le design Mercedes, statutaire, moderne sans trop d’exubérance (contrairement à ses intérieurs) et que j’adore les breaks mais le combo en noir, ça fait trop corbillard. D’autant qu’il existe du rouge, du bleu et même du vert. Oui, je sais, la revente, bla bla bla. La vie est trop courte pour rouler dans une voiture noire. Vous pourrez toujours loger des macchabées dans le coffre grâce aux 615 litres mais il faudra les plier car mon sac de golf ne rentre ni en longueur, ni en largeur. Pour les places arrière, tous les formats seront à l’aise sauf au milieu, avec toujours ce tunnel proéminent.




En conclusion
La Mercedes Classe E Break 220d répond majoritairement aux attentes d’une voiture familiale adaptée aux trajets longs et réguliers. Déjà par ses faibles consommations et surtout par son autonomie folle. Ensuite par l’excellente insonorisation même sur autoroute. C’est dommage que certains aspects ne soient pas au niveau du prix élevé, comme l’ergonomie des assises ou même de certaines commandes dans l’écran. Dans la même veine, les touches tactiles sur le volant ne favorisent pas la praticité. Toutefois, la conduite demeure toujours agréable grâce au bon châssis et à la direction souple et communicative.

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