Quoi de mieux qu’un gros déménagement pour tester le Mercedes Sprinter ? Rien. Sauf à devenir entrepreneur dans le bâtiment. Cette reconversion n’étant pas prévue au programme, me voici au volant d’un énorme utilitaire pendant une semaine avec beaucoup de cartons (et plein d’autres trucs) dans son coffre.
| Marque et modèle | Mercedes Sprinter |
| Version/finition | 317 CDI Pro / Special Edition (30) |
| Prix du modèle essayé | 71 278 € |
| Kilomètres parcourus | 491 km |
| Consommation constatée | 9,5 l/100 km |
| Type de moteur | 4 cylindres 2 l |
| Puissance | 170 ch |
| Couple | 380 Nm |
| Boîte de vitesses | Automatique à 9 rapports (9G-TRONIC) |
| Transmission | Propulsion |
| Poids à vide | 2 210 kg |
| Accélération (0 à 100 km/h) | NC mais on va dire 13 s |
| Vitesse maximale | NC mais je mise sur un 170-180 km/h |
Le contexte de l’essai
Avec Miss Novichok, nous avons (enfin) acheté une belle maison ensemble. Jusque-là, ça ne change pas votre vie. Nous, ça change beaucoup la nôtre et pour y arriver, il faut déménager. Sa maison de son côté et mon appartement du mien. Soit un double déménagement. Et c’est ici que le Sprinter intervient et que l’histoire devient intéressante (normalement) pour les lecteurs.
Quand on pense aux utilitaires, on pense à Renault ou à Mercedes. Enfin, moi je pense à ces deux constructeurs. Reste à trouver un énorme machin disponible dans un parc presse. J’avais déjà eu une expérience favorable avec le Vito Tourer de la marque étoilée. De ce fait, j’ai sollicité un Sprinter et cette proposition d’une version 317 CDI 43 Pro Special Edition limitée à 300 exemplaires ne pouvait que me ravir.
Le Mercedes Sprinter Special Edition
Chez Mercedes utilitaires, on trouve 36 milliards de déclinaisons pour chaque véhicule. Alors si en plus, on rajoute une version particulière, cela devient légitime de s’y perdre. Toutefois, dans les grandes lignes, on liste un pack d’équipements (boîte automatique 9G-TRONIC, siège suspendu confort conducteur, caméra 360, phares LED, tapis de sol en caoutchouc résistant, etc.) et notamment un pack d’accessoires Special Edition avec des housses de sièges renforcés Armalith / tissu, un jeu de trois housses de repose-tête avec broderie, un écusson numéroté sur le tableau de bord et deux écussons de carrosserie moulés sur l’avant droit et gauche. Des détails anecdotiques bien que ça reste rigolo de fêter les 30 ans du Sprinter (plus de 5 millions d’exemplaires vendus dans le monde, dont plus de 300 000 en France) de cette façon.
Le moteur et la conduite du Mercedes Sprinter
Niveau motorisation, c’est du connu. Le 4 cylindres 2 litres diesel avec 170 ch. J’avais eu 190 ch sur le Vito (119 CDI) et sans surprise, c’est plus coupleux et plus puissant. Sur le Sprinter, on sent qu’il faut un peu forcer pour se lancer, malgré les 380 Nm. Le confort mécanique se fait davantage sentir avec 440 Nm de couple. Et cela joue aussi sur la boîte à 9 vitesses. Les premiers rapports sexuels peinent parfois. Le bruit du moteur se fait aussi entendre dans ces phases. Au final, on comprend bien les 13 secondes pour arriver à 100 km/h mais on peut convenir qu’il ne s’agit pas du principal objectif de ce mini-camion.
Par contre, une fois lancé, il fonce ! Dans la limite de sa prise au vent. Avec cette hauteur de 2,62 mètres, les risques sont grands. Reste à ralentir l’allure pour ne pas finir sur le flanc. On peut aussi avoir l’arrière qui passe devant. Avec un aussi long empattement et en propulsion, à vide, c’est la fête des glissades. Un léger quart de volant et un bon freinage amènent immédiatement une dérive, le fameux transfert des masses. Là encore, en roulant prudemment, tout ira bien. Puis dès qu’on charge, c’est moins prégnant.
La capacité folle de chargement
On peut en foutre du bordel dans un Sprinter de 6,97 m de long (mon record !) et ses 15,34 m3 de chargement. Voici les dimensions exactes de son coffre, mesurées par mes soins : 4,50 × 1,75 × 1,95 m. On ne se rend pas forcément bien compte en photos mais c’est sans fin pour le remplir. Sachant qu’il ne l’a été qu’une seule fois (et encore, pas complètement). Ayant ce confort de l’avoir 7 jours à disposition, j’ai privilégié les chargements quotidiens sans m’emmerder à jouer à Tetris.
Une table avec 6 chaises à emmener ? Nul besoin de la démonter. Quel confort de balancer dans l’utilitaire sans se soucier d’une quelconque organisation. J’aurais aimé faire pareil pour le lit mais il ne passait pas en entier dans l’escalier… Il ne manquait qu’un hayon élévateur pour être le roi du monde. À défaut, la marche est un peu haute et il faut bien gainer les abdos pour grimper et porter des meubles en même temps. On ne pourra pas se plaindre de l’obscurité car on voit mieux qu’en plein jour avec l’éclairage dans le coffre. De plus, entre les panneaux en bois et les multiples crochets/anneaux, on obtient un formidable outil de travail. Reste à questionner son prix de 71 278 € qui me paraît être un gros montant pour des professionnels du bâtiment.
La sécurité et la maniabilité
Pour une fois, j’ai gardé l’alerte d’angle-mort car ce n’est plus un angle, c’est un couloir de la mort ce Sprinter. Même avec les gigantesques rétroviseurs latéraux et la super caméra pour le rétroviseur intérieur, on ne voit strictement pas les autres usagers de la route quand ils se positionnent en parallèle et en retrait.
Le régulateur de vitesse n’est pas adaptatif. Les bruits d’air s’avèrent présents sur voies rapides, sans être insupportables. C’est ici que la consommation diminue le plus car avec majoritairement de la ville, on termine l’essai de 491 km avec une moyenne de 9,5 l /100 km. Entre son poids de 2 210 kg et le mobilier, machine à laver et autres cartons à transbahuter, ça me paraît correct comme résultat. Avec plus de 950 km d’autonomie grâce à son réservoir de 93 litres, on n’ira pas souvent à la pompe. Pour mémoire, la trappe à carburant se situe juste en bas de la portière du conducteur. Un classique sur les utilitaires comme aussi l’absence de clé mains libres. On doit forcément la sortir de sa poche (ou d’ailleurs) pour verrouiller, déverrouiller le Sprinter.
On note sa bonne tête et son Gris Ténorite Métallisé (qui tire vers le noir) puis on ne s’inquiète pas d’abîmer les jantes en acier (la caméra 360 pourrait donner une meilleure représentation des obstacles à proximité) grâce à une maniabilité extraordinaire. La souplesse de la direction permet de se positionner aisément. Le diamètre de braquage de 15,3 m semble faire 11 m en ressenti tellement le camion tourne sur lui-même avec les roues avant libérées délivrées de la transmission. On doit rester prudent et prendre plus d’amplitude dans les virages serrés mais c’est tout. Une facilité déconcertante.
Confort ou inconfort ?
Un sujet contradictoire : autant de confort que d’inconfort dans ce Sprinter. Le confort avec le siège à suspension. Comme un routier, on peut régler l’absorption des chocs en fonction de son poids. Le siège monte et descend à bon escient. L’inconfort avec l’absence de maintien lombaire. Je ne dis pas que c’est obligatoire habituellement mais avec la forme de cette assise, cela manque énormément. Sûrement une option, car on remarque l’espace disponible sur le côté du siège pour intégrer ce réglage. Je ne comprends pas que ce ne soit pas de série, surtout pour des professionnels qui portent constamment des charges. Un peu de repos pour le dos ne nuit pas.
La vie à bord
Mon militantisme depuis quelques années contre les boutons tactiles sur le volant ne paye pas. Surtout contre auprès de Mercedes. J’ai dû aussi les subir sur le Ford Capri qui copie les Volkswagen ID. Une aberration ergonomique car on touche ces fonctionnalités malencontreusement avec les mains sur le volant. Rien ne vaut des boutons physiques (comme présents pour la clim). On a bien un bouton mute mais pas de bouton pour changer de musique. Il faut passer par l’écran. Celui-ci reprend les menus habituels et la facilité d’usage notamment pour couper l’alerte de vitesse d’un simple clic. Pour Android Auto sans fil, les coupures ont été nombreuses avec les alertes Coyote en parallèle sur mon smartphone. Autrement, pas de difficulté. La sono est bonne.
Je pensais retrouver les bruits de ventilation comme trop souvent chez Mercedes mais finalement, c’étaient ceux de la boîte à gants devant le volant. Pour éviter les vibrations, j’ai pris le parti de l’ouvrir constamment. Malheureusement, je n’ai pas de solution pour les bourdonnements électriques, même contact coupé. Un peu comme avec Tesla, difficile de percevoir l’origine de ces grésillements. Peut-être de l’écran ou alors des ventilateurs des systèmes électroniques. Je pense que le maçon ne le remarquera pas car il est déjà sourd atteint auditivement. Il pourra ranger ses outils et surtout ses papiers/devis/factures partout dans l’habitacle avec 46 000 rangements.
En conclusion
Le Mercedes Sprinter (Special Edition) demeure un formidable outil de travail pour des professionnels ayant besoin d’espace de chargement et de rangement. Sa motorisation adaptée et surtout sa facilité d’utilisation dans toutes les situations surprend grâce à une direction souple pour manœuvrer. On regrette surtout l’absence de renfort lombaire pour les sièges (ainsi que la présence d’un bourdonnement électrique) car cet utilitaire ne manque autrement pas de confort. Peut-être qu’un jour Mercedes daignera supprimer les touches tactiles de son volant pour plus de sérénité, surtout avec autant d’habitabilité.
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